AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Mémoires d'un rat - Commentaires de Ferdinand, ancien r.. (12)

A quoi bon ces descriptions malsaines puisqu'elles n'ont pas le pouvoir de supprimer les guerres? Ces tableaux sont douloureux s'ils évoquent en nous des visions vécues. Ils sont inutiles s'ils s'adressent à l'imagination des curieux: rien ne pourra jamais donner la sensation d'un champ de bataille à celui qui n'en a pas vu.
Commenter  J’apprécie          170
C'est que le cousin Ernest voulait sa part d'épopée. Pour rien au monde, il n'aurait renoncé à la satisfaction de pouvoir dire : " Mon cousin le poilu..., mon cousin qui est en Argonne" et peut-être un jour : "Mon cousin qui est tombé au Champ d'Honneur !" Ah, ce jour-là, on ne manquerait pas de mettre le cousin dans le journal.
Commenter  J’apprécie          158
Donc, si Verdun fut sauvé, ce fut un peu grâce à moi, le rat, dont les cris donnèrent l'éveil aux défenseurs de notre tranchée.
Commenter  J’apprécie          120
Chacun des arrivants s'extasiait sur l'embonpoint et sur la bonne mine de Juvenet.
"Quelle santé ! La guerre ne vous a pas fait maigrir !"
"ça te réussit, la tranchée !" etc.
Lui s'excusait de son mieux de ne pas se présenter les joues caves et les yeux cernés.

NDL : au début du XXè les critères de santé et d'esthétique étaient différents de maintenant.
Commenter  J’apprécie          110
La grande différence entre les hommes et les rats, c'est que ces derniers ne se battent jamais que volontairement et par goût, tandis que je n'ai jamais rencontré aucun homme qui fît la guerre pour son plaisir. Chacun d'eux paraissait céder à la nécessité, aussi bien parmi les agresseurs que chez les autres. Il faut donc supposer que ceux qui veulent la guerre ne sont pas ceux qui la font. Le chef-d'oeuvre de l'organisation consiste alors par faire accomplir par la collectivité ce à quoi chacun de ses membres répugne le plus.
C'est pourquoi il est nécessaire qu'il y ait dans une nation une certaine masse d'individus qui soient dispensés d'exposer leur vie, afin qu'ils soient mieux excités à poursuivre la victoire par l'assurance d'en risquer seulement le profit. Ils gardent ainsi l'esprit libre pour suggérer les mesures les plus sanglantes et pour en exiger l'exécution. Trop près du danger, ils pourraient être enclin à moins d'énergie.
Commenter  J’apprécie          93
Ce fut la corvée de jus qui me découvrit. L'homme qui marchait en tête poussa un cri de surprise :

-- Hé ! Bernard ! regarde s'il est pépère, celui-là !
Et du bout de son brodequin, il envoya rouler ma cage loin devant lui.
--C'est la nasse à Juvenet, répondit Bernard.
Commenter  J’apprécie          80
Qui donc aurait pu se douter que nous traversions une forêt, si les cartes n'avaient pas donné la dénomination de bois à ces déserts pétrifiés où quelques souches noircies demeuraient les seuls vestiges des anciens ombrages ?
Commenter  J’apprécie          60
La guerre n'est pour l"historien qu'un synchronisme de mouvements et de dates ; pour les chefs elle représente un formidable labeur et pour le profane un intéressant spectacle. Mais pour le soldat qui combat dans le rang, la guerre n'est qu'un long tête-à-tête avec la mort.
Commenter  J’apprécie          40
A chaque rat rencontré, son coeur ne lui dit pas que c'est peut-être moi.

NDL : Le rat Ferdinand est séparé du deuxième classe Juvenet. Le rat le retrouve, le reconnait, mais Juvenet ne reconnait pas "son" rat et le pourchasse !
Tiens, Winston Smith (1984), qui a la phobie des rats, devrait lire ce livre, paru antérieurement, en 1917 ! Mais il est Anglais, et la France n'est pas en Océania, et de toutes façons, Winston est devenu abruti grâce au conditionnement d'O'Brien.
Commenter  J’apprécie          30
Mais ce sont là des réflexions qu'on ne peut dégager des faits qu'à tête reposée et seulement après qu'on est sorti de la fournaise. Lorsque tout gicle, tout pète, tout tremble autour de soi, on ne s'arrête pas à calculer le pourcentage de coups heureux, mais on guette de minute en minute, de seconde en seconde l'obus qui doit vous tomber dessus, bien qu'on sache cependant que celui-là on ne l'entendra pas.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (127) Voir plus




    {* *}