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Un chien avec un masque ? Hélas oui, pendant la guerre de 14-18...

Chiens, chevaux ou pigeons voyageurs, ces animaux innocents, furent mêlés à l'horreur de la grande guerre! Ferdinand fut l'un d'eux. Ce rat est le nar-rat-teur de ce livre...

"Je ne suis pas un rat d'opéra. N'attendez pas de moi des récits polissons, ni des contes égrillards. Je ne suis pas, non plus, un rat de cave... Enfin, ce serait m'offenser que de me confondre avec un rat d'hôtel. "

Mon compagnon d'infortune était le soldat Victor Juvenet (sale, hagard, couvert de vermine) rat-conte Ferdinand. Lequel des deux était le plus poilu?

"Pas d'héroïsme souriant, ni bavard. Un humble rat de tranchée ne peut offrir qu'une litté-rat-ure terre à terre."

"Moi aussi, j'étais acteur à Verdun."
Promu au rang de détecteur de gaz mortel, Ferdinand fut aspergé, " avec je ne sais quelle drogue. Ma robe gris-brun était devenue bleue horizon. Victor inscrivit au "miniun", sur mon dos, le numéro de mon régiment"...

Malade de peur, Victor reporta son besoin d'amour et d'affection sur moi. Il refusa les ordres imbéciles et "de faire un autre trou" sur un Allemand qui "posait culotte."
Il le manqua exprès et l'autre cavala, pour se planquer, comme un dé-rat-é, dans... un trou à rats.

Ce témoignage de Ferdinand n'est pas du simple rata:
"Ce plat que je vous sers est fade, en vérité comparé aux rat-goûts épicés que cuisinent les grands quotidiens" qui parlaient de bravoure, d'honneur et de... victoire?

"La guerre...Je vois des ruines, de la boue...et des croix de bois, des croix, des croix!" Roland Dorgelès.
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J'ai découvert Pierre Chaine un peu par hasard, car je cherchais une oeuvre satirique concernant la guerre, qui pourrait plaire à des élèves de troisième.

Ce livre m'a beaucoup intéressée, et j'espère qu'il en a été de même pour au moins quelques-uns de mes adolescents faussement blasés, soupirant dès qu'il est question de devoir lire un livre...

L'auteur a participé à la première guerre mondiale, il a été très tôt envoyé au front. C'est dans les tranchées, en 1915, qu'il écrit ce récit qui le rendra à son époque célèbre. A noter, il a d'abord été publié sous forme de feuilleton dans un journal pacifiste populaire. En 1918, il écrit la suite, présente dans cette édition.

" Je ne suis pas un rat d'opéra. Je ne suis pas non plus un rat de cave dont les lumières pourraient être utiles aux amateurs de pinard.(...) Né dans les champs, j'ai connu, dès l'âge le plus tendre, les champs de bataille; mes parents m'ont nourri d'espoirs glorieux et de détritus miltaires. Vous avez déjà deviné que l'auteur de ces lignes est un des innombrables rats de tranchées, qui , de la mer aux Vosges, ont juré de tenir, eux aussi, "jusqu'au bout!"

le ton est immédiatement donné : ironique, mordant.Avec vivacité et sens du dérisoire, à travers ce rat, Ferdinand ( pas Firmin, bien tranquillement en train de lire...), l'auteur offre un regard sans concession sur les cruautés de la guerre. Il va devenir "l'animal de compagnie" de Juvenet, simple soldat, échappant aux campagnes de dératisation qui survenaient sur le front.

Il l'accompagne au quotidien, se sentant lié à lui, subissant les mêmes horreurs. En évoquant Verdun, il écrit par exemple:" Murés entre deux zones de mort, nous nous sentions déjà retranchés des vivants."

Très bien écrit, alliant humour et vérité crue, ce récit est une bonne approche, je trouve, du vécu de la guerre. de ses méfaits, de sa déshumanisation. Ferdinand le rat semblant plus vivant ici que ces milliers d'hommes brisés ...

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Ce roman inclassable est construit comme l'autobiographie d'un rat des tranchées, devenu soldat.
L'auteur s'inspire de sa propre expérience de "poilu" durant la guerre de 14-18 pour raconter, de manière humoristique et anthropomorphiste, les aventures d'une petite bête intelligente qu'un combattant a pris sous sa protection en qualité de lanceur d'alerte...aux gaz (ce qui pouvait correspondre à une certaine réalité, les animaux s'enfuyant étant un signal de danger).
L'horreur de la guerre et l'absurdité de la vie de soldat est décrite avec acuité, grâce à ce biais.
La suite, les commentaires de Ferdinand (le rat en question) s'avère plus philosophique.
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C'est un conte.
"La terre ne sera habitable qu'après la disparition de l'âpre lutte économique quand la sagesse sera la même pour les peuples et pour les rats".
Mon Loup Alpha ne dit pas autre chose ; il remplace "rats" par "loups".
Dans les tranchées des Ardennes, pendant la guerre de 14, les Poilus sont confrontés, non seulement aux Allemands, mais aussi aux rats. Ils les chassent. La réflexion du colonel sauve celui-ci : il sera testeur de gaz allemand !
Alors Victor Juvenet l'apprivoise, et l'emmène partout avec lui. Il le baptise "Ferdinand".
Ferdinand ne parle pas, mais comprend tout, et plus tard, il écrira ses mémoires.
.
Pierre Chaine, qui a fait la guerre comme lieutenant artilleur, en profite, dans cet écrit de 1917, pour critiquer la guerre, par l'intermédiaire de Ferdinand, comme l'a fait La Fontaine avec les courtisans, Nietzsche avec "Humain, trop humain", ou moi avec Alpha sur quelques déplorables comportements humains.
.
On y va...
La paperasse administrative bien française ;
La moquerie des planqués de l'administration vis-à-vis de "la chair à canons" ( cf Louis-Ferdinand Céline qui en parle très bien) qu'ils nomment "les poires" ;
la moquerie de ceux du front vis-à-vis de l'Etat Major quand un des leurs ose pointer son nez hors des bureaux pour s'aventurer jusqu'au front ;
le jonglage des gars en première ligne avec les obus allemands qui NDL : ressemble aux premiers jeux vidéos quand on devait éviter les petits traits blancs qui tombaient du haut de l'écran ;
le rôle essentiel du caporal sans lequel les ordres de l'Etat Major ne sont que des "sons" ;
la guerre qui vole sa jeunesse aux Français ;
l'âme dite "stoïque" qui devient insensible aux morts quand ils sont trop nombreux ;
le jeu de ping-pong d'obus au dessus de la tête de la section planquée dans l'herbe.
.
Mon impression est négative.
Pourquoi ? Je suis saturé des histoires de guerres.
Cependant, j'avoue que l'histoire de Ferdinand est distrayante, et pleine d'humour, surtout lorsqu'il raconte la mésaventure du cake de Noël et de ses rebondissements avec Hugon !
Il y a aussi deux belles histoires d'amour...



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Mémoires d'un rat est un récit de guerre qui nécessite une base de connaissances sur les conditions de vie des Poilus pendant la Première Guerre Mondiale, dans les tranchées et au front - connaissances sur l'organisation de la vie militaire, l'alimentation, l'hygiène, les loisirs (si l'on peut dire), et surtout la censure et la propagande. C'est en tout cas un texte idéal pour le programme de Troisième, avec l'apport de l'histoire. Toutefois, mon intérêt pour ce roman va bien au-delà du document qu'il offre sur le quotidien et l'état d'esprit des soldats au front, car l'auteur y fait preuve d'une si féroce et réjouissante ironie que je me suis littéralement régalée de cette brève lecture.

Jugez plutôt : Ferdinand, le narrateur, se fait bêtement attraper par gourmandise, alors qu'il menait la vie de rat de tranchée la plus amusante qui soit. Il va devoir composer avec sa nouvelle situation de prisonnier, et vivre au milieu des soldats. Cependant, une solide amitié se noue avec son maître, Juvenet, amitié qui se renforce lorsqu'un gradé décrète que les rats sont d'une grande utilité pour prévenir d'une attaque aux gaz. On se doute que les Poilus ont quelque antagonisme avec les rongeurs, mais à présent c'est en véritable mascotte du régiment que Ferdinand fait honneur à son maître. Un changement s'opère : Ferdinand est touché par la fierté patriotique, et s'éloigne de plus en plus de sa condition initiale de rat.

Ferdinand connaîtra tous les secrets de la vie du Poilu, puisqu'il sera transporté dans sa petite caisse aussi bien au front, sous les obus (sauvant ainsi la vie de son maître et lui valant la croix de guerre), qu'à l'arrière dans les cuisines. Enfin, Juvenet et lui seront même de la partie lors de l'offensive de la Marne. de son oeil de rat, à la fois acteur et spectateur des tribulations des hommes, Ferdinand observe et nous livre ses réflexions sur les aléas de la vie de Poilu. C'est parfois très drôle, parfois d'une ironie grinçante, parfois même poignant, mais cela fait réfléchir, et l'on saisit vite l'universalité du propos. le commentaire annonce un récit accessible, mais c'est bien plus que cela : il nous plonge littéralement au milieu des combats, ou de la vie ennuyeuse des soldats, toujours dans l'attente de commandements qui ne viennent pas, ou mieux, de la relève. Car chacun a une conscience aiguë d'une chance qui pourrait ne pas durer.

Il s'agit également d'une charge contre la vie à l'arrière, qui se déroule comme si de rien n'était, et lorsque le Poilu rentre pour une permission, certes on le fête, mais il est tenu de correspondre à l'image glorieuse qu'on veut se faire de la guerre, car avant tout, n'est-ce pas, il faut bien parader grâce à lui, et profiter un peu du lustre patriotique qu'il permet de se donner... à peu de frais. On ne peut s'empêcher de penser que le véritable retour, une fois démobilisé, sera difficile. C'est un constat amer, mais toujours humaniste auquel se livre l'auteur, qui a vraiment bien exploité la condition animale de son narrateur. Pour tout dire, je vois là un essentiel, et vais de ce pas le commander en version intégrale, car j'ai été déçue que cette édition scolaire ne propose que des extraits choisis, même si l'ensemble est arrangé avec cohérence.
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Un récit vraiment émouvant à lire tant par son sujet, une étape dans la vie d'un rat se retrouvant dans les tranchées de Verdun, que par la qualité de l'écriture. Quel plaisir que ce vocabulaire élaboré, mêlant terminologies militaires et expressions d'argot! le fait que le narrateur soit un rat apporte une touche non-négligeable de sensibilité. On y découvre un animal pourvu de raison et d'intelligence sensible. Ainsi les scènes de séduction avec sa "Ratine" sont amusantes; si proches de celles des humains!!!
Car c'est un récit humoristique tout de même; une formidable satire de la vie de l'homme, et ici plus particulièrement en temps de guerre!
D'un côté, on ressent de la compassion pour ce rat nommé "Ferdinand" par le soldat qui le capturera, et de l'autre, on ne peut que sourire à son analyse mordante de la race humaine, ces animaux doués de raison!
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Ils ont été les compagnons des soldats dans les tranchées. Les rats faisaient partie du quotidien de la Première Guerre mondiale. C'est donc tout naturellement par le regard d'un de ces rongeurs que Pierre Chaine a décidé d'aborder la difficile condition des hommes du front, et plus particulièrement les déboires du soldat Juvenet, son "maître". Un choix insolite qui n'empêche pas l'auteur d'évoquer, avec sérieux, les thématiques générales de circonstance (assauts, hygiène, permission, courrier...).
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Ce livre est extrêmement intéressant parce qu'il nous fait mieux connaître le Poilus et leurs habitudes sur le front pendant la première guerre mondiale.

Le point de vue est lui aussi intéressant car ce n'est pas un homme qui parle mais un rat ce qui est original.

Le livre est écrit de façon à ce qu'il soit accessible pour tous mais il est plus fait pour des adolescents de troisième même si un élève de quatrième peut tout a fait le lire.
Thomas.
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Mémoire d'un rat qui a été écrit par Pierre Chaine, le rat se retrouve pris au piège des soldats, et l'un de ceux-ci va l'adopter. C'est à partir de ce moment- ci que le petit animal va vivre plusieurs expériences accompagné de son nouveau maître et nous faire part de ce qu'il pense.
C'est un livre auquel, de mon point de vue personnel, je n'ai pas du tout accroché. Mais je pense qu'il faut se sentir relativement à l'aise en lecture pour lire ce livre. Il reste tout de même très riche en vocabulaire et le fait que la guerre soit raconté d'un point de vue animal qui nous fait passer ses propres sentiments, sa propre expérience, permet de voir autrement le sujet et d'apprendre d'autre choses.
Je le conseille plutôt aux bond lecteurs.
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La réalité des tranchées sans drame et sans larmes

L'édition scolaire Magnard "Classiques et contemporains" (pour les classes de 3e) présente un texte qui, s'il est tronqué, reste néanmoins bien structuré : les ellipses ne compromettent absolument pas la clarté du récit. Les notes de bas de page concernant le vocabulaire ou les tournures difficiles sont globalement satisfaisantes et adaptées au public visé.

À cause de l'illustration choisie pour la première de couverture (dessin d'un soldat qui ressemble au capitaine Haddock et tient un rat casqué par la queue) et ignorant que l'auteur avait rédigé cette histoire depuis les tranchées mêmes, je craignais que ce livre ne soit un peu bébête, simpliste et opportuniste (tant de livres ont été publiés pour "coller aux programmes" de l'Éducation nationale sans pour autant présenter la moindre valeur littéraire...) ; il n'en est rien. le style est assez soutenu, élégant, imagé, le vocabulaire est précis : ce n'est assurément pas de la sous-littérature.

Le récit de ce rat des tranchées offre une juste mise à distance de la réalité vécue par les "poilus" : l'auteur se permet ainsi d'évoquer les aspects les plus triviaux ou les plus dramatiques de la vie de ces soldats mais avec un certain humour. Il faut dire que le rat narrateur est parfois de mauvaise foi et qu'il déforme souvent la réalité à son avantage : un peu comme les humains, en quelque sorte...

Je conseille à tous cette lecture (à mon avis abordable dès 9-10 ans pour la 1e partie, 12-13 ans pour la seconde, moins récit d'aventure que réflexions philosophiques sur la guerre). Mais puisque la qualité est au rendez-vous, offrez-vous directement la version complète, le plaisir ne sera que plus grand !

P.S.
Un petit regret sur la forme : des fautes de grammaire et d'orthographe émaillent le texte. Pour les collègues qui voudraient les faire corriger à leurs élèves avant la lecture, voici celles que j'ai repérées dans le premier récit :
- page 18, ligne 24 : passé simple "provint" au lieu du subjonctif imparfait "provînt"
- page 19, ligne 53 : idem avec "fut" au lieu de "fût"
- page 24, ligne 27 : "quand" au lieu de son homonyme "quant (à)"
- page 24, ligne 35 : accentuation du radical du verbe arrêter : "arrétâmes" au lieu de "arrêtâmes"
- page 53, ligne 96 : "devint" au lieu de "devînt"
- page 61, note n°1 : virgule manquante entre "qui marchent sur deux pieds" et "les hommes"
- page 63, ligne 19 : "fit" au lieu de "fît"
- page 65, ligne 55 : pronom "on" au lieu de son homonyme "ont" dans "la coutume qu'ont les corvées"
- page 70, note 4 : "pull" au singulier au lieu de "pulls" comme synonyme de "chandails" au pluriel
- page 77, ligne 28 : "fit" au lieu de "fît"
- page 77, ligne 45 : "battit" au lieu de "battît"

Et dans le second récit :
- page 82, ligne 35 : "fut" au lieu de "fût"
- page 84, ligne 71 : "apparut" au lieu de "apparût"
- page 86, ligne 11 : "eut" au lieu de "eût"
- page 87, ligne 36 : ""eut" au lieu de "eût"
- page 87, ligne 43 : "intact" au masculin singulier au lieu de "intactes", attribut de l'objet féminin pluriel "les reliques du passé"
- page 89, ligne 82 : "fut" au lieu de "fût"
- page 92, ligne 57 : idem
- page 96, ligne 30 : "posséda" au lieu de "possédât"
- page 102, lignes 31-32 : "attentions" au lieu de "(nous nous ) attendions (à)"
- page 113, ligne 43 : subjonctif imparfait "pût" au lieu de l'indicatif passé simple "put"
- page 114, ligne 109 : "fut" au lieu de "fût"
- page 114, ligne 117 : "vrais" au pluriel dans la locution verbale "(dire) vrai"
- page 119, ligne 184 : "connut" au lieu de "connût"
- page 123, ligne 48 : "put" au lieu de "pût"
- page 124, ligne 5 : idem
- page 127, ligne 21 : "fut" au lieu de "fût"
- page 128, ligne 31 : "s'en suivit" au lieu de "s'ensuivit" dans le sens de "(cela) eut pour conséquence logique"
- page 131, ligne 58 : "plut" au lieu de "plût"
- page 131, ligne 58 : "eut" au lieu de "eût"
- page 134, ligne 33 : "fut" au lieu de "fût"

Malgré cela, et en espérant que les dernières éditions aient été corrigées, bonne lecture à toutes et tous !
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