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Citations sur L'Enragé (364)

Pour survivre ici, il faut être en granit. Pas une plainte, pas une larme, pas un cri et aucun regret. Même lorsque tu as peur, même lorsque tu as faim, même lorsque tu as froid, même au seuil de la nuit cellulaire, lorsque l’obscurité dessine le souvenir de ta mère dans un recoin. Rester droit, sec, nuque raide. N’avoir que des poings au bout de ses bras. Tant pis pour les coups, les punitions, les insultes.
(page 34)
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Tous sont tête basse, le nez dans leur écuelle à chien. Ils bouffent, ils lapent, ils saucent leur pâtée sans un bruit. Interdit à table, le bruit. Le réfectoire doit être silencieux.
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Tous sont tête basse, le nez dans leur écuelle à chien. Ils bouffent, ils lapent, ils saucent leur pâtée sans un bruit. Interdit à table, le bruit.
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Panxo m'a ouvert la porte sans un mot, comme un ami.
Ronan m'avait dit un jour :
- L'ami, c'est celui qui t'ouvre sa porte au milieu de la nuit sans te poser des questions.
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Personne n'en sait rien. Personne, jamais, ne parlera de cette solitude. De cette misère. De l'immensité d'une nuit sans toit lorsqu'on dort sous le ciel. De la rosée du matin, qui perle sur la veste d'un pauvre.
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Tu vois, le boche, aujourd'hui, tu ne vas tuer personne,
parce que personne ne va me pleurer.
Ma mère m'a abandonné, mon père m'a fait enfermer dans un bagne pour enfants.
Mon seul ami s'appelait Camille et la France l'a pendu
à 18 ans.
En me fusillant, tu ne fais aucun mal à la France.
Elle s'en fout de moi, la France.
Ce n'est pas pour elle que je me suis battu, c'est contre toi.
Parce que tu es le pire des salauds.
Ma France, tu vois, c'est un pêcheur breton, une infirmière,
un communiste, un frère basque et un garde champêtre
de Mayenne.
Ce sont eux, mon pays. Ils m'ont entendu, secouru et protégé.
L'autre France, celle des braves gens, un jour elle te foutra dehors.
Mais qu'est-ce que je serais devenu moi, le jour de la
victoire ?
Pas de place pour la Teigne au grand bal tricolore.
Alors tu sais quoi, le Boche ? Cette France te dit merci.
C'est toi qui va faire son sale boulot.
Tu ne lui fabriques pas un héros, tu la débarrasses d'un vaurien.
Et moi, le Boche, je te botte le cul !
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Remarquant le reporter de Détective qui prenait des notes, le gars s'est levé, son verre de blanc frais à la main.
- Hé, le journaliste ! Tu peux marquer mon nom si tu veux : Henri Lagorce, responsable de la maison de péage du pont Albert Louppe, qui relie Plougastel au Relecq-Kerhuon.
Le touriste était fier de lui. Il a méme précisé au photogaphe du magazine qu'il était fonctionnaire au Conseil Général. Comme les deux journalistes parisiens se dirigeaient vers d'autres témoins, il a commencé à leur donner les tarifs de passage du pont.
- 50 centimes pour une personne à pied, à cheval ou en voiture, pour un âne, une brebis, un cochon, mais seulement 25 centimes pour un chien.
Personne ne l'écoutait plus, mais il a continué.
- Et c'est Gaston Doumergue qui a inauguré mon péage. Vous le saviez ? J'étais là ! J'ai vu le président de la République comme je vous vois. L'évêque de Quimper m'a même serré la main.
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Un poème ? J'étais déçu. Le poème, c'était un truc pour nous endormir. Une berceuse trempée dans du miel. Le poète, pour moi, c'était un riche qui jouait au pauvre. Qui n'avalait pas la fumée des cigarettes. Qui buvait du muscat dans des verres à pied. Le poète ne racontait ni la peine ni le travail. C’était un danseur en collant. Il ne souffrait que de lui. Ses histoires ne nous ressemblaient pas, ses couleurs n'existaient pas, ses mots étaient trop malins pour nos gueules.
[Le narrateur parle ici du poème de Jacques Prévert La chasse à l’enfant]
(p.302)
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Cette fois, j'étais parti en pêche sans mon couteau. Je l'avais abandonné sous mon oreiller comme une colère ancienne. Je n'avais plus peur de mourir, plus aucune raison de tuer.
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L’océan, encore et toujours. Depuis le premier jour à la colonie, il ne m’avait jamais quitté. Même après avoir fait le mur. Lorsque je pêchais dans sa houle, la mer ne me portait pas, elle m’encerclait. Sa fureur hantait mes jours, mes rêves. Quand j’ouvrais les yeux, elle me barrait l’horizon. Lorsque je les fermais, elle me submergeait. J’étais devenu une île. Une prison ancrée au milieu de l’eau.
(page 321)
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