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Citations sur L'Enragé (364)

Nous étions deux contraires. Moi les poings, lui l’esquive. Je hurlais, il chuchotait. Lui l’ombre, moi la lumière. Nous ne nous devions rien. Mais à sa manière, chacun protégeait l’autre. Une alliance de survie. Presque une amitié.
(page 111)
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Je déteste les persécutés. Je déteste les yeux baissés .Je déteste les plaintes .Je déteste les dos courbés. (...)
Et puis Loiseau m'a aidé. Ici, là, un jour, un autre, résistant à sa manière. Il avait détourné les journaux du Bouc, caché mon couteau sur lui avant une fouille, il avait volé pour moi, menti pour moi, risqué pour moi la punition.Nous étions deux contraires.Moi les poings, lui l'esquive. Je hurlais, il chuchotait.Lui l'ombre, moi la lumière.Nous ne nous devions rien.Mais à sa manière, chacun protégeait l'autre.Une alliance de survie.
Presque une amitié.
(...) Sans prononcer le mot, j'avais rêvé d'un ami.Sans que Loiseau s'en doute, il l'était devenu.

( p.111)
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La colonie m'a pris sous son aile ? Elle veut éloigner son pupille de la corruption des rues ? Le réhabiliter par le travail ? Qu'elle ne se gêne pas ! Le grand métier, qu'elle me l'apprenne, nom de Dieu ! La terre, j'en viens mais je ne sais rien de l'océan. S'ils veulent me dresser, qu'ils l'ordonnent à la houle, aux vents et aux courants.
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Nous sommes des détenus, des colons, pas de la main-d’œuvre gratuite. Ni saisonniers ni garçons de ferme. À 7 ans, je ramassais les œufs et je nourrissais les porcs. Mais j’ai 18 ans et ma famille m’a abandonné.
(page 29)
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Camille Loiseau était orphelin. Son crime ? Avoir été abandonné par ses parents à l’âge de 12 jours, enveloppé de langes et déposé de nuit devant l’entrée de la cathédrale Saint-Corentin, à Quimper. C’est pour ça qu’il avait été enfermé ici à 12 ans jusqu’à sa majorité. Et qu’il vivait les yeux baissés.
(pages 16-17)
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Je venais de me débarrasser d'un fardeau. En descendant de voiture, j'étais un homme mort, en revenant sur mes pas j'étais un assassin. Sans honte ni conscience torturée. Lui ou moi. Je n'avais pas eu le choix. J'allais vivre avec ce crime. Et cela m'allait.
(p. 352)
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L'océan, encore et toujours. Depuis le premier jour à la colonie, il ne m'avait jamais quitté. Même après avoir fait le mur. Lorsque je pêchais dans sa houle, la mer ne me portait pas, elle m'encerclait. Sa fureur hantait mes jours, mes rêves. Quand j'ouvrais les yeux, elle me barrait l'horizon. Lorsque je les fermais, elle me submergeait. J'étais devenu une île. Une prison ancrée au milieu de l'eau. Je n'avais pas réussi à m'évader. Je tournais en rond comme une mule sur le chemin côtier.
(p.321)
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Les récifs, les courants, les tempêtes. On ne s’évade pas d’une île. On longe ses côtes à perte de vue en maudissant la mer. Même si certains ont tenté le coup.
(page 23)
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C'est sorti comme ça. Coup de poing parti trop vite. Bras d'honneur du mec sans répartie. Je respectais le médecin, je l'estimais elle aussi. Mais Bonneau ne devait pas trahir La Teigne. Je n'ai pas droit aux sentiments. Les sentiments c'est un océan, tu t'y noies. Pour survivre ici, il faut être en granit. Pas une plainte, pas une larme, pas un cri et aucun regret. Même lorsque tu as peur, même lorsque tu as faim, même lorsque tu as froid, même au seuil de la nuit cellulaire, lorsque l'obscurité dessine le souvenir de ta mère dans un recoin. Rester droit, sec, nuque raide. N'avoir que des poings au bout de tes bras. Tant pis pour les coups, les punitions, les insultes. S'évader les yeux ouverts et marcher victorieux dans le sang des autres, mon tapis rouge. Toujours préférer le loup à l'agneau.
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Je prenais peu à peu ma place au milieu des vivants. Et voilà qu'en un instant, mon cœur s'était décroché. Revoir ces hommes m'a rappelé que je leur appartenais. J'avais échappé à leurs griffes, mais j'étais encore à portée de matraque. Assis la tête dans les mains, prostré sur la dernière marche de l'escalier en bois, seulement protégé par une mince cloison.
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