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Citations sur L'Enragé (364)

Un poème pour moi, c’est un écrit qui dénonce.
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Même nos gaffes, avec leurs casquettes de garde-barrière, leurs pantalons trop courts, leurs uniformes fripés, leurs boutons manquants, leurs moustaches luisantes de mauvais vin et roussies de tabac, ne sont que les laquais de l’océan. C’est lui notre haut mur. Notre véritable prison. L’océan, c’est notre gardien le plus cruel. Celui qui nous surveille, qui nous épargne ou qui nous assassine.
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Ce n’est pas pour le bagne que la fanfare joue. Ni pour la fierté de François-Donatien de Colmont, ni pour le plaisir frissonnant des familles d’après messe. Leur musique te pleure, Camille. Toi, l’orphelin abandonné à 12 jours, enveloppé de langes et oublié sur les marches d’une église. Toi, le chétif, abîmé par les gardiens, sali par les caïds. Toi, l’enfant de la honte, caché par la Justice aux yeux des braves gens, par lâcheté, par paresse, par bêtise. Toi, l’évadé joyeux, dénoncé par les sœurs Derrien pour une pièce d’argent.
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Tout était en train de disparaitre. Les insultes, les brimades, les vexations, les humiliations, les coups. Le froid de l'hiver, la brûlure de l'été, l'odeur de nos corps sales, la faim, les punaises, les poux, la gale. Je nettoyais sept ans de bagne à grande eau. À coups de hargne. J'étais enragé. Je vivais.
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Alexis Danan, un journaliste parisien, traitait lui aussi la colonie de bagne. Il avait enquêté. Nous n’étions pas seulement des détenus mais aussi des esclaves. Charpentiers, chaudronniers, cordiers, ferblantiers, pêcheurs, usineurs de boîtes de sardine, nos ateliers produisaient pour le reste de la population. Les colons paysans de Bruté nourrissaient les gens honnêtes. Les plus sages des détenus étaient loués aux fermes alentour, aux commerces, à des particuliers et c’est la colonie qui touchait leurs salaires. Haute-Boulogne avait pour ambition de vivre en autarcie, mais c’est Belle-Île tout entière qui en profitait.
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Alain s’est allongé à son tour.
- Il faut faire confiance aux autres, neveu.
Sa voix tranquille.
- Sans la confiance, tu es seul au monde.
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Je suis resté seul, pour la première fois depuis mon enfance. Seul sans cage, sans verrous, sans grincements de grilles, sans lourdes portes.
(pages 201-202)
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Il était innocent et je déteste les innocents. J'ai plus d'appétit pour le bourreau que pour sa victime. Je déteste les persécutés. Je déteste les yeux baissés. Je déteste les plaintes. Je déteste les dos courbés. Je déteste ceux qui s'en vont mourir les mains vides. p. 110
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Éducation correctionnelle , comme ils disent. Ils veulent nous instruire, nous ramener au bien. Pour nous inculquer le sens de l'honneur ils nous redressent à coups de trique et de talons boueux. Ils nous insultent, ils nous maltraitent , ils nous punissent du cachot, une pièce noire, un placard étroit , une tombe. Ils nous menacent le jour et la nuit. Ils nous malaxent , nous brisent, nous pétrissent comme de la pâte. Ils concassent les mauvaises graines . Ils nous veulent tendres et lisses comme du pain blanc. À la salle de police les chenapans, les nuisibles, les voyous. À la taloche les dégénérés , les vicieux, les incorrigibles. Au mitard les infâmes. Briser les tout-petits, étrangler les plus grands, les rêves des uns, la colère des autres. Transformer ces gibiers de potence en futurs soldats, puis en hommes, puis en plus rien ."
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Trois jours plus tôt, des avions hitlériens et fascistes avaient détruit une ville de son pays. C’était un lieu sans importance stratégique. Selon la radio loyaliste, les bombardiers allemands et les chasseurs italiens avaient eu l’ordre de terroriser la population. Pantxo ne comprenait pas comment un homme avait pu lâcher ses bombes sur des enfants. C’était la première fois que je l’entendais cracher le nom de Franco.
(page 364)
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