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Après la révélation Claire Duvivier l'année passée, Aux Forges de Vulcain se lance dans un projet fantasy d'envergure : une double trilogie réalisée par deux auteurs français, Claire Duvivier (encore) et Guillaume Chamanadjian.
C'est ce dernier qui a la tâche ardue d'entamer l'aventure avec le Sang de la Cité, premier volume de la trilogie Capitale du Sud.
Vous l'aurez compris, il s'agit ici d'entrelacer l'histoire de deux cités : Gemina, Capitale du Sud (dont il sera question ici) et Dehaven, Capitale du Nord (dont s'occupera Claire Duvivier en octobre prochain).
Pour son premier roman et cette première incursion dans le cycle de la Tour de Garde, que nous réserve Guillaume Chamanadjian ?

Gemina, cité des Ducs
Tout commence par une guerre. Celle qui oppose le Duc Serviant de la Caouane (que l'on appelle aussi Maison de la Tortue) et celle du Duc Adelphes du Souffleur (aka la Maison du Dauphin). L'enjeu de cette guerre : une femme, en l'occurrence la soeur du Serviant, gardée captive par Adelphes le sus-nommé.
Et si la bataille tourne rapidement à l'avantage de la Tortue, là n'est pas l'intérêt de ce prologue. Sous le Moineau-du-fou, siège du pouvoir du Dauphin, le Duc Serviant et les siens découvrent deux enfants crottés enfermés dans une cellule ténébreuse. Surnommés les Suceurs d'Os, les deux gosses deviennent vite les petits protégés de Serviant, et si Daphné cause bien des problèmes au Duc du fait de son tempérament de feu, c'est bien de Nohamux dit Nox, dont il sera ici principalement question.
C'est Nox qui sert en effet de guide et narrateur à Guillaume Chamanadjian pour ce premier volume. Grâce à lui, nous découvrons Gemina, une immense cité entourée d'une double-muraille et dont la structure politique s'appuie sur une série de clans dirigés par des Ducs. Chacune des maisons adopte un animal-totem comme emblème et l'on retrouve la maison de la Tortue, du Chien, de l'Hirondelle ou encore de la Baleine. Comme dans toutes les cités de cette taille, un rapport de force particulier régit les échanges entre les puissants clans du Massif au centre de la Cité et les ambitieux clans du Port tout au sud.
Le principal problème politique et commercial du moment : l'acheminement des marchandises venant du Port vers les clans du Nord. Un problème auquel le Duc Serviant pense avoir trouvé une réponse par la construction d'un canal. Un projet épineux tant il remet en cause l'hégémonie des clans du Massif.
C'est dans ce contexte que Nox, fils adoptif officieux de la maison de la Tortue, va tenter de démêler les complots et les tentatives d'assassinats.

Le jeu des trônes
Qu'apporte donc de neuf Guillaume Chamanadjian une fois les bases de son récit et de son monde posé ? En réalité… pas grand chose.
Influencé par Robin Hobb et George R.R. Martin, le français nous montre une aventure qui tient à la fois du traditionnel (et largement balisé) parcours initiatique du jeune héros en quête d'un statut social et de l'affrontement entre maisons nobles qui oscille entre complots sanglants et petites manigances entre amis. Et si Nohamux n'a pas la finesse d'écriture d'un Syffe, il n'en reste pas moins un personnage central tout à fait passionnant et attachant dont le rôle sera loin de se limiter à la lutte de pouvoir qui se profile.
De ce côté, l'auteur français place ses pions avec une grande intelligence et ébauche une intrigue solide et plaisante à suivre qui rappelle La Tour de Garde, un jeu d'échecs propre au monde de Gemina et particulièrement populaire parmi ses habitants. La visite des différentes maisons nobles, les relations qui les unissent, les vieilles rivalités ou les nouvelles alliances, tout ce background contribue à donner de la chair à l'univers du Sang de la Cité.
Heureusement, l'histoire ne compte pas simplement sur un énième brassage de poncifs fantasy pour séduire le lecteur et cherche à trouver une identité propre pour le différencier du tout-venant, un peu à la façon du magistral Un Long Voyage mais sur une note nettement plus fantastique cette fois.

Les sens de la Cité
En prenant son temps, Guillaume Chamanadjian sculpte patiemment sa mégalopole en s'appuyant avant tout sur les sens du lecteur (et du narrateur).
C'est par la poésie et la chanson que l'on pénètre dans Gemina, que l'on découvre les premières légendes autour de la découvertes de Nox et de sa soeur, puis l'on suit notre jeune héros à travers une occupation particulièrement inattendue : celle de commis de cuisine d'un artisan en vins et autres mets précieux pour les maisons nobles de la cité. Dès lors, le récit se teinte des couleurs d'un vin intra-muros, des saveurs de gâteaux au miel et de fougasses chaudes et croustillantes, des cris de marchands ambulants et des plaisanteries des débardeurs à pied d'oeuvre. C'est par l'ambiance que tente de se distinguer (avec bonheur) le Sang de la Cité.
La découverte des maisons et des enjeux politiques va de pair avec les saveurs, la poésie et la littérature de ce monde alors que Nox, pris par l'enthousiasme de la jeunesse, découvre par hasard la magie au coeur de la pierre.
Dès lors, le français saupoudre son monde d'éléments surnaturels, des pouvoirs de bâtisseurs du clan de la Recluse à l'envers-monde découvert par accident par Nox.
Il reste alors beaucoup de sous-intrigues en suspens quand les choses s'accélèrent vraiment pour notre suceur d'os. Alors que les retournements de situation pleuvent, on oublie un temps la beauté des légendes et mythes qui s'infiltrent dans la rues de Gemina pour le bruit des armes. Pas pour longtemps, heureusement, car c'est là tout l'intérêt de ce premier opus : faire naître un univers fantasy qui donne envie d'y retourner, et cet objectif-là, Guillaume Chamanadjian, par sa langue élégante et sa plume volubile, l'atteint pleinement.

Le Sang de la Cité n'a rien de révolutionnaire en soi et, finalement, ce n'est pas forcément ce qu'on lui demande. Guillaume Chamanadjan fait dans le classique mais il le fait bien, tout en apportant une touche personnelle et particulièrement sensorielle à cette Cité qui semble prendre vie sous nos yeux. Efficace, addictif et prometteur, ce premier volume atteint son objectif principal avec aisance : ferrer le lecteur pour l'emmener vers le prochain volet imaginé par Claire Duvivier.
Rendez-vous en Octobre donc.
Lien : https://justaword.fr/capital..
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Certains auteurs possèdent un don rare et précieux. Leur plume s'apparente à un chant et lorsque celui-ci entre en diapason avec vos yeux de lecteurs le ravissement est immédiat. Guillaume Chamanadjian compte parmi ces auteurs.

Un chant envoûtant, c'est l'effet que m'a fait la narration de ce premier volume d'une trilogie qu'il faudra suivre en parallèle avec une autre saga Capitale du nord de Claire Duvivier, le tout formera une double saga miroir ambitieuse aux promesses entêtantes. Ce premier volume pose les bases de l'univers créé par les deux auteurs, une porte d'entrée idéale pour découvrir les enjeux développés par les auteurs. le sang de la cité nous propose de partir à la découverte de la ville de Gemina à travers les yeux de Nox, le commis d'épicerie protégé par le duc Servaint.

Difficile de décrire ce qui m'a happé dans le style de l'auteur, la clarté de sa narration ? La précision de ses dialogues ? Sa narration à la première personne immersive ? le fait que très vite je me suis laissé emporter par cette histoire. Les points rythmés ma lecture telles des cymbales, les dialogues scandés des paroles rafraîchissantes, les pensées de Nox des refrains bienvenus que l'on se plaît à retrouver. La plume de l'auteur a été une heureuse rencontre que je n'attendais pas. Son récit est fluide, clair, en un peu plus de 300 pages il parvient à nous immerger dans le chant de sa cité aux allures méditerranéennes.

La seule chose que je peux souhaiter à tous ceux qui se lanceront dans cette lecture c'est que cette rencontre s'effectue pour eux aussi car soyons honnêtes on a affaire ici à un tome d'introduction et l'intrigue n'en est encore qu'à ses balbutiements. Un élément fantastique reste encore très brumeux une fois la dernière page refermée et si le récit ne manque pas d'action, il faut patienter le premier tiers de l'ouvrage, le temps pour l'auteur de mettre toutes ses pièces sur l'échiquier. Une fois que l'on a compris que l'on allait assister à une lutte de pouvoir intestine pour le domination de la ville par les yeux d'un jeune homme le récit ne fait que gagner en puissance.

Car l'ouvrage est aussi un récit initiatique, avec tout ce que cela comporte de défauts et de qualités. Nox est un personnage attachant, et c'est heureux car l'on va suivre tout le récit par son regard idéaliste et humaniste mais pas naïf, notre brave commis a bien conscience d'évoluer au sein d'un panier de crabes ou une poignée de main d'un jour n'épargne pas du coup de poignard du lendemain. le récit flirte parfois avec le roman jeunesse par son ton, notamment par le biais de certaines familiaritées dans les dialogues qui écorchent les oreilles jusqu'ici bercé par une mélodie sans accros mais rien de grave. Nox souffre surtout d'être un personnage spectateur, que son jeune âge et son manque d'expérience rend impuissant face à certaines situations. Si cela reste cohérent avec le développement de l'intrigue il n'en reste pas moins frustrant de voir ce personnage au potentiel grandiose se contenter d'assister en témoin impuissant aux drames qui se jouent sous ses yeux.

Une plume enchanteresse qui a su me ravir au service d'un récit qui n'a pas encore dévoilé toutes ses facettes. Une lecture idéale pour un printemps ensoleillé, cet ouvrage chante, célèbre le printemps. On y parle de vin aux riches arômes, d'olivier millénaires, de verres bus en terrasse entre amis, de douceurs à la saucisse et au fromage de brebis. C'est peut-être aussi ça, cette ritournelle solaire pour un récit aux enjeux tortueux, qui a contribué à faire de ce premier volume de capitale du sud en enchantement de la première à la dernière page.
Lien : https://culturevsnews.com/
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Gros coup de coeur pour ce roman fantasy qu'on a du mal à poser tant il y a de rebondissements.
Nous découvrons dans ce premier tome Gemina la cité du sud, port de commerce florissant où le vin coule à flot… La maison de Caouane détient le pouvoir mais d'autres clans sont sur le qui-vive. La folie plane. Un équilibre fragile.
Des travaux viennent encore plus mettre en péril cet équilibre entre les gens du peuple et les nobles. Des secrets refont surface. La ville bouillonne.
En contrepoint on a le jeu de la Tour de Garde où sur un plateau évoluent des figurines représentant tout ce petit monde.
Les secrets de famille, les légendes tout semble se mêler et s'emmêler. La magie n'est pas loin.
Nohamux, dit Nox, le narrateur a un rôle ambigu dans la vie de la cité. Il cherche à comprendre qui il est. On va suivre quatre jeunes gens qui représentent l'avenir. Des liens d'amitié vont se nouer entre certains. Mais il y a tant de non-dits et de guerre de pouvoir qu'il leur est difficile de faire leur apprentissage. Face à eux des adultes avec tout leur passif.Tout à coup tout semble s'accélérer.
On s'attache à certains personnages et on va les suivre dans leur drames...
La suite dans le prochain épisode.
J'ai hâte de découvrir la trilogie de Claire Duvivier qui sort en octobre. C'est l'âtre pendant de cette trilogie... echo/miroir/croisements ?
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Une sobre élégance de plume accompagne ce roman d'apprentissage dans une cité imaginaire où se trament des événements qui montent peu à peu en intensité (et en noirceur). Univers bien imaginé, personnages nuancés, intrigue passionnante, voilà un excellent lancement pour ce cycle de la Tour de Garde, qui devrait beaucoup plaire aux amateurs de Robin Hobb, voire de Patrick Dewdney, en passant par la Bujold du Fléau de Chalion.
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