Il y a des livres que l'on lit suite à des conseils, d'autres parce qu'ils nous ont été offerts, certains que l'on choisit car ils font partie des livres qu'il faut avoir lus, puis il y a les livres qui au détour d'un site, au détour d'une librairie vous font de l'oeil et que l'on prend sans même avoir prêté attention à la quatrième de couverture.
Ce premier tome de la trilogie « Capitale du Sud » fait donc partie de cette catégorie, une lecture activée peut-être par le titre ou l'illustration ou encore ce que je crois être sa thématique.
J'entame donc la lecture sans aucune connaissance de ce que je vais y trouver, si ce n'est que je pense avoir affaire à un roman de science-fiction alors que c'est un livre de fantasy.
La lecture est de suite facile, fluide, prenante, immersive. Les présentations avec Nox, le narrateur du livre sont brutales, intrigantes et peu ragoûtantes même au départ.
C'est donc l'histoire de Nohamux, dit Nox, commis du Saint Vivant, traiteur très prisé du quartier de la Coanne. Nox est aussi un protégé du duc Servain du clan des Tortues, clan en pleine ascension dans la hiérarchie des pouvoirs qui coexistent et luttent, dans cette grande ville de Gemina.
Nox est sensible au rythme de la ville, il aime être en contact avec les autres et fait son travail de commis à merveille.
Nous voilà baignés dans une ambiance d'une ville du sud, avec ces nombreuses activités en extérieur bouillonnantes, où tout semble suivre son cours normal, jusqu'à ce que deux événements viennent bouleverser à jamais le destin de Nox : l'agression de sa soeur Daphné auprès d'une jeune fille du clan de la Jubarte et le projet fou du duc de Servain de construire un canal reliant le sud au nord de la ville.
À la lecture d'un livre de poésie, Nox va se découvrir un don bien particulier, celui de pouvoir vibrer entièrement au rythme de la ville et d'être en mesure de modifier ce rythme afin de se retrouver dans le Nihilo, un espace/temps différents, déroutant, angoissant.
Nox, qui est une personne sensible et qui ne supporte pas vraiment l'injustice, va être témoin et acteur impuissant d'un conflit meurtrier opposant le clan Servain, qui cherche coûte que coûte à faire avancer son projet de canal, avec les clans totalement réfractaires à cette construction.
Tout conflit, toute violence perpétuée autour de nous, nous amènera à faire des choix aux conséquences irrémédiables, et ce premier tome de « Capitale du Sud » nous embarque dans les convulsions de ces changements bouleversants.
Je me suis laissé prendre par le style de
Guillaume Chamanadjian, envoûté par les personnages, l'histoire et le rythme du livre. Je suis entré sans prendre garde dans l'histoire et me suis senti, moi aussi, totalement aspiré dans un espace temps différent, dans une expérience passionnante qui bien entendu me mènera à lire les tomes suivant de l'histoire, ainsi que la trilogie parallèle qui conte le destin de « Capitale du Nord ».