Lors de la première guerre moniale,
Ernst Udet fut le deuxième as de l'aviation allemande avec 62 victoires, derrière Manfred von Richtofen (80 victoires). Ce livre, qui constitue ses mémoires, est en deux parties.
La première guerre mondiale, d'abord : l'apprentissage laborieux du pilotage, les premiers combats, la montée progressive, la consécration. On est frappé par la survivance de l'esprit de chevalerie qui s'y manifeste : son premier chef, Gonterman, devient fou de rage en découvrant qu'une jeune française est harcelée par un soldat allemand ; un pilote anglais dont l'avion a été abattu fait l'objet d'une réception à leur mess. Son duel avec Guynemer en est le point culminant. Constatant que la mitrailleuse d'Udet est enraillée et que son adversaire et sans défense, le pilote français abandonne le combat.
La deuxième partie raconte sa vie dans l'entre-deux guerres. Démobilisé, devenu simple chômeur sans diplôme dans une Allemagne ruinée, il n'a qu'une idée en tête : voler de nouveau. Il y parviendra, comme pilote de démonstration dans des meetings. Son tour favori consiste à ramasser un mouchoir posé sur la piste avec l'aile de son avion. Plus tard il voyage en Afrique, en Amérique, et finalement au Groenland pour le tournage d'un film : « SOS Iceberg ». On est frappé par l'importance qu'il donne aux gens qu'il a rencontré et à la camaraderie. Notamment, quand il accède au souhait d'un vieil esquimau de faire un tour en avion avant de mourir.
Une longue postface de l'éditeur nous apprend la suite de l'histoire. Revenu en Allemagne, il accepte la proposition de son ancien camarade, Goering, de participer à la reconstruction de la Luftwaffe. Malgré de grandes réussites, son action est marquée par de nombreux dysfonctionnements et échecs. Désavoué, il se suicide le 17 novembre 1941. Membre du parti, sa foi dans le nazisme est difficile à évaluer – il semble qu'il ait eu peu d'intérêt pour la politique, et qu'il en voyait surtout les conséquences pour le développement de l'aviation.
Chaque fois que je referme ce livre, je me dis qu'il aurait tellement mieux fait de rester avec les esquimaux !