Les Voyageurs, tome 2 : Libration

Je voudrais comprendre pourquoi on vous a surprise à essayer d’entrer par effraction dans la cale numéro 6.
Jane croisa les bras. « Parce que j’ai bêtement négligé de désactiver la troisième caméra. »

Trier de la tech, c’était barbant, mais barbant, c’était bien. Barbant, c’était rassurant. Tranquille.

Peu d’espèces sont contre l’idée d’une fête énorme, surtout si le but du jeu est de niquer.

Il n'y a rien de mal à puiser du réconfort dans son imagination.

J'adore l'histoire. Mais l'histoire, elle est partout. Dans tous les bâtiments, dans tous les gens à qui tu parles. Elle n'est pas confinée dans les bibliothèques et les musées.

La vie, c’est terrifiant. Personne n’a le mode d’emploi. Personne ne sait ce qu’on fout là. Alors le plus facile, pour regarder le monde en face sans crever de trouille, c’est de se persuader qu’on le contrôle. Du coup, on se croit plus fort que les autres. Ça implique que tous ceux qui sont différents sont inférieurs, forcément. Toutes les espèces se racontent la même histoire en boucle. Elles s’attaquent à un groupe de leurs congénères, à une autre espèce ou à des individus qu’elles ont créés.

— Quel effet te font les marchés ? Ils ne t’épuisent pas ?
— Oh, si. C’est la raison d’être d’un marché : t’épuiser pour que tu achètes des bidules dont tu n’as pas vraiment besoin.

Je ne fais rien de dangereux ou de stupide. Mais, évidemment, beaucoup de lois sont elles-mêmes stupides, et elles ne protègent pas toujours les gens.

— Personne n’a jamais réussi à améliorer la vie de tout le monde.
— Je sais bien. » Sur les joues de Tak tournoyait son incertitude. « C’est pour cela qu’il faut continuer à se parler.
— Et à s’écouter », ajouta Poivre. Tak hocha la tête à la façon humaine. « Et à s’écouter. »

[Conversation avec un alien]
— Vous êtes parent depuis toujours ? Comme métier, je veux dire.
— Oh, oui. Les études sont longues