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Citations sur Hypérion victimaire, Martiniquais épouvantable (19)

Le commandant fut happé par l'idée que, dans une ironie malencontreuse du sort, il était en train de vivre ce qu'il avait ardemment désiré au fil de sa longue et monotone carrière : la rencontre avec un tueur considérable, une bête de sang demeurée inconnue des forces de police. Et c'était là, durant la merde de ce vendredi 13, ultime nuit de garde de sa longue carrière, qu'il découvrait son existence, et qu'il se retrouvait soumis au bon plaisir de ce que la Martinique avait sans doute produit de plus épouvantable...
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Malgré tout, la voix douce ondulait dans la nuit. Elle semblait provenir de nulle part, bien distincte des sonorités sourdes, en tout cas impossibles à nommer, que le commandant percevait tout-partout dans un reste d'entendement. Cette voix lui paraissait être un souffle de miel dans un clapotis d'eau de source et de feuilles mouillées ; ou alors un soupir mélodique, aux extensions improvisées mais qui, à la manière d'une mélodie de Bach, n'arrêtait pas d'entremêler des lignes de fuites diffuses.
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L'immobilité majestueuse du canon indiquait que rien dans les muscles de l'énorme bras du tueur n'échappait aune totale concentration. Le monstre paraissait impavide, ni impatient de tuer, ni excité à cette idée, ni même seulement troublé de mettre en joue un officier de police : l'arme semblait brandie par un démon de pierre, elle rayonnait d'une énergie de pierre, et paraissait fusionnée à l'index qui se maintenait aux limites du désastre.
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Le commandant n'eut pas de suite conscience que le monstre lui parlait : l'évidence était l'effrayant pistolet, d'autant plus redoutable qu'on le sentait graissé, lustré et mignonne d'une sorte monomaniaque.
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Il se demanda encore s'il aurait le temps de voir surgir la balle se ruant vers sa pupille, tellement tout paraissait figé dans une mosaïque d'ombres et de lumières sans âme. Dans l'alentour informe, il captait la moindre pointe des criailleries de grenouilles, des stridences de criquets, et le clapotis d'une pluie imperceptible qui ornait de friture la voix trop douce du tueur.
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Dans une pensée involontaire, disons une pointe de confusion mentale, il se demanda quelle place, ou quel espace, l'impact laisserait à la douleur ? Aurait-elle le temps d'être ressentie avant que le cerveau n'explose, ou alors serait-elle capable de lui griller le système nerveux dans une sensation à tout jamais inexprimable ?
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Le commandant savait qu'entre lui et la mort - l'explosion de l'oeil gauche, la liquéfaction immédiate du cerveau, l'arrachement de tout l'arrière du crâne - ne demeurait plus qu'un infime tressaillement.
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Avec un déploiement de force qui lui montait du ventre, lui nouait chaque épaule, consolidait son immobilité d'archange, le tueur tenait la lourde arme à bout de bras ; son index, crispé sur la gâchette, l'avait enclenchée de quelques millimètres, et la maintenait ainsi, au bord de l'explosion, avec une précision sadique et une détermination de même genre et modèle.
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Le pistolet était une saleté argentée : il transfigurait les reflets de la lune en de sombres prédictions que le mental du commandant voyait grossir autour de lui.
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Le supplicié fixait la gueule de l'énorme pistolet que le tueur lui pointait à hauteur de l'oeil gauche : il avait beau se répéter à lui-même (tel un mantra capable de conjurer le pire) «Je suis le commandant de police Eloi Ephraim Evariste Pilon», et le déclarer sur le même ton au tueur, et plusieurs fois de suite, et en lui demandant «Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous ?...», cela ne réduisait en rien l'immense gueule du canon où toute son existence était sûre de sombrer.
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