A condition de ne regarder ni en arrière, ni en avant, ni dans les coins, c'est ce qu'on appelle le bonheur.
On peut, en murmurant des mots magiques, suspendre le cours d'une nuit.
Le regard, dirait-il plus tard, c'est la flèche de la cathédrale.
Du reste, quand il contemplait l’œuvre des autres, il n’aimait pas être surpris : il voulait être séduit…
La hiérarchie des arts:"Tout en bas, je place la musique. N'avons nous pas connu, en musique, des prodiges de six ans? Pour la difficulté, le dessin me semble au dessus de la musique : je n'ai pas souvenir d'élèves capables de reproduire parfaitement un modèle avant dix ou onse ans... et tout en bas je mettrai les mots. A-t-on jamais ouï parler d'un garçon de douze ans dont on aurait représenté les tragédies?"
N'importe : même si c'était pour de mauvaises raisons, il était content d'être aimé.
-(...) Je suis devenu si lent...
- Bien assez rapide, à mon goût...
- Oh, toi, tu regardes un oignon pendant des semaines avant de toucher à ton pinceau !
- J'attends de le voir autrement. Et d'oublier la manière dont les autres l'ont fait.
- Tu attends de tomber amoureux. Avoue, Siméon ! Amoureux de ton oignon ! Le "sentiment"...
- Le sentiment...Pourquoi pas ?
Le portrait d'une vie" ? On s'amusa de cette formule. "Portrait d'une vie", excusez du peu ! Ah, le vieux fou ! Croyait-il avoir achevé l'un parce que l'autre se terminait ?"
"Quand même, Monsieur, vous n'allez pas me peindre en robe de toile ! ou avec mon tablier !
- Non certes. Pourtant, je ne vous mettrai ni taffetas, ni or, ni dentelles. Je vois une jupe toute simple, un corselet uni, mais du plus joli ton du monde ! Je vous peindrai, ma Sophie, dans la robe que les fées donnèrent à Peau d'âne : couleur de lune ..."
"Oh, Monsieur, votre portrait des enfants du général Fabre, quelle beauté, quelle émotion ! C'est à fendre le cœur : ces trois orphelins face au buste de leur père, leurs pauvres visages, leurs mains enlacées, leurs regards ... Comme vous avez dû pleurer en les peignant !
- Madame, on ne peint qu'avec les yeux secs" Et il avait poursuivi sa route.
Monsieur Greuze et Monsieur Diderot peuvent "moraliser" à leur aise:je suis saucier.
On se sert des couleurs,mais on peint avec le sentiment...