Anarchie des octaves
JE ROULAIS VITE, TRÈS VITE…
Extrait 3/3
Pour un livre,
Les espaces me dit-elle,
J’aime beaucoup,
Oui,
Et
Je travaille avec des enfants sourds,
Alors je me demande,
Comment ils définiront ces espaces,
Comment ils liront ce texte,
Peut être espace silence peut être,
Ils parlent en gestes,
Feront ils des gestes,
Chacun sera,
Je ne savais,
Elle venait vers moi,
Femme si précieuse,
De son attention.
Anarchie des octaves
JE ROULAIS VITE, TRÈS VITE…
Extrait 2/3
Il suffit de coordonner sa temporalité,
Temps restreint,
Immensité,
De se mouvoir d’un battement,
L’artère,
L’écroulement,
La distance,
Je n’ignorais,
Sublime, ombre,
De l’été étouffant,
La discussion,
Elle venant vers moi,
…
Anarchie des octaves
JE ROULAIS VITE, TRÈS VITE…
Extrait 1/3
Je roulais vite très vite,
Dans la plaine entourée,
De montagnes grumeleuses d’arbres sombres,
Je roulais très vite,
La liberté une dépression
De cet air,
Mon visage
Légèrement parcheminé,
Je vieillissais,
Le temps accéléré,
…
Sur le plateau,
Dans la perfusion trop lointaine,
Personne ne me rejoint,
Personne ne peut me rejoindre,
Je chante seul honnête et sourd,
Je finis et n’attends rien,
Sur ce plateau les testaments solides,
Devenu le mur du cimetière,
Les plantes sont mes amies,
Les racines sont
Des cosmos,
De démangeaisons,
Je gratte la croûte terrestre,
Du plateau dont les pas,
Retournent au pas.