Mais si elle s'en est voulu de ne pas protester lorsque Max l'a bousculée, puis prise, maintenant elle pense qu'il lui en fallait passer par là pour se rendre compte à quel point tout est changé entre eux deux . Du moins pour elle……..Quoiqu'il en soit, elle n'est plus seule avec Max ; ils sont trois, leur couple est squatté par l'image d'une autre femme, et elle déteste ça.
soudain, elle comprend : il s'agit d'un détail, mais pas n'importe lequel ; c'est comme un signe de reconnaissance, de ralliement qui la touche, l'émeut même : cet homme a autour du cou l'écharpe Burberry. Semblable à celle qu'elle même portait tout à l'heure au marché. L écharpe de son père.
Son être entier se révoltait à l’idée de tolérer sans réagir que l’homme qu’elle aimait, son amant, son mari, puisse coucher avec une autre.
Bien sûr, il n’a rien avoué.
Et même il a nié farouchement. Du moins a-t-il essayé, car Mona, qui le connaissait bien, a trouvé qu’il n’était ni convaincu, ni convaincant. Peut-être parce qu’il s’était mis plus en colère qu’il n’aurait fallu… Si elle s’était égarée complètement, Max aurait ri aux éclats, l’aurait taquinée, aurait tourné l’affaire en dérision et fini par la jeter sur le canapé en la traitant d’idiote chérie et en lui faisant illico l’amour.
En fait, la plupart de nos sentiments ont besoin, pour mieux s’exprimer, d’un décor approprié et lorsqu’ils vont se retrouver tout à l’heure sur le trottoir, ensuite dans le parking souterrain de la place de la Concorde, puis dans la circulation tantôt trop lente, tantôt trop rapide, le charme sera rompu.
D’habitude, faire la cuisine l’ennuie, mais s’activer dans cette pièce au dallage ancien ouvrant sur le jardinet par deux fenêtres ceintes de vigne-vierge et une porte à petits carreaux, lui fait éprouver un sentiment qui la surprend. Celui d’être à son aise dans un rôle qui lui convient… Y aurait-il, enfouie en elle, une ménagère qui s’ignore ? Ou sont-ce ces plats un peu ébréchés, ces instruments légèrement cabossés, cette antique cuisinière à gaz qui lui communiquent quelque chose de la sollicitude de ceux qui s’en sont tant servi avant elle ?
Il me semble qu'il y a deux volets à considérer dans une telle affaire : l'un est le mariage, l'autre l'amour. Le mariage peut accepter et même parfois s'enrichir de ce qui, pour l'amour, est une souffrance qu'il tolère mal.
C’est pour se donner le courage d’affronter un homme qu’elle aime, son mari, qui, à ses yeux, n’est plus et ne sera plus jamais le même.
Ils n’ont pas d’enfant, pas même de chien ou de chat, et quand on s’aime on ne souffre pas d’être un peu l’un sur l’autre. Au contraire.
C’est normal, pour la plupart des gens la voiture est l’emblème de la liberté individuelle.
Toutes les femmes craignent pour leur ligne, par les modes qui courent.