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Les sirènes d'Es Vedrà titre mystérieux , vient de l'endroit où le mythique héros Ulysse rencontre les sirènes , lui se fait attacher au mât pour pouvoir entendre le chant à la fois beau et redoutable , et fait boucher les oreilles de son équipage par de la cire .
Ce chant des sirènes actuellement c'est l'histoire de la descente aux enfers de Juan , DJ de renommée internationale qui a vécu à cent à l'heure , entrainé dans un rythme de folie avec tout ce qui va avec le monde de la nuit , c'est à dire , drogues , alcool , filles .
Et puis la quarantaine arrive et l'impensable aussi , les acouphènes violents qui deviennent de plus en plus fréquents , les maux de tête terribles et comble de malheur , la surdité qui frappe par surprise , surdité partielle bien entendu mais signe annonciateur d'une surdité définitive sans aucun espoir de guérison .
Le tableau du monde de la nuit est effrayant et hélas tellement juste .
Il y a heureusement une belle note d'espoir , une très belle histoire d'amour avec Ana .
Que dire de ce roman ?
Certes il est bien écrit , addictif , je l'ai lu quasi d'une traite mais suis je la seule à avoir ressenti ça ?
Trop de sujets actuels évoqués et parfois peu nuancés , il y a trop de longueurs , quelques pages qui m'ont donné envie de jeter l'éponge et heureusement j'ai continué en passant tout de même quelques pages indigestes , je dis heureusement car la fin est très belle .
Dommage le coup de coeur annoncé par les premières pages , le coup de coeur tant attendu m'a fait faux bond , je ne serai donc pas dithyrambique comme les autres avis mais j'assume .
Un grand merci à Babelio pour ce Masse critique privilégié.
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Ce sera mon coup de coeur de l'année (même si elle ne fait que commencer) !

Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un roman d'une telle intensité, mêlant habilement les rires et les larmes, clairvoyant et éclairant, d'une grande profondeur d'analyse tout en adoptant une légèreté dans le ton et un humour irrésistible. C'est simple : je me suis amusée et j'ai ri de bon coeur pendant les 2 premiers tiers puis j'ai peiné à lire le dernier tiers à travers mes larmes …
Je m'attendais bien à des moments tragiques mais c'est tellement bien écrit que le texte vous prend aux tripes ! ça sonne tellement juste. En tous cas pour ma part, des souvenirs sont remontés à la surface et j'ai reconnu plusieurs fois des situations que j'ai pu vivre ou des personnes que j'ai croisées. Je suis bluffée de la qualité de ce premier roman ! Tom Charbit a une plume remarquable, aiguisée et acérée bien que toute en délicatesse, au vocabulaire fourni et précis.
Reparcourant le passé de son personnage Juan depuis les années 90 environ, l'auteur nous dressent des portraits sans concession et inoubliables : le viticulteur ardéchois, la fille de milliardaire grec sur le yatch de papa, le couple végan venu pour un stage de yoga tantrique, divers copains DJ, le patron de café du village, l'hôtesse d'accueil du supermarché du coin, le guide touristique féru d'Histoire locale, … autant de personnages qui gravitent autour de Juan et composent son nouveau quotidien. Une remise en question sévère s'impose à lui suite à un souci de santé comme cela peut nous arriver à tous. Ok il a brûlé la chandelle par les deux bouts mais personne n'est à l'abri d'un souci de santé qui empêche de poursuivre la carrière entreprise. Que faire alors ? Comment changer radicalement de vie ? Pas simple !
Ce roman écrit à la première personne est une longue confession de cette remise en question. Cependant l'auteur a choisi un personnage qui ne s'apitoie pas sur son sort, au contraire. J'en ai aimé le regard distant qu'il porte sur les choses et les êtres, il est très lucide sur sa situation. Mais il a aussi un regard amusé, quelque peu narquois sur les autres. Réunissez des personnes ayant des modes de vie carrément différents cela donne lieu à des situations cocasses très crédibles car j'en ai vécu du même style. Je me suis souvent reconnu ou bien j'ai reconnu des proches au fil des pages, à ma plus grande surprise du reste car je pensais avoir bien peu en commun avec un DJ « du monde de la nuit » mondialement reconnu. Les descriptions sonnent vraies et ont par là même une portée universelle incontestable.
Bref vous l'aurez compris, j'ai a-do-ré ce roman !!!
A lire et faire lire, à partager sans modération !

Je remercie Babelio pour l'opération Masse Critique privilégiée ainsi que les éditions du Seuil pour ce beau cadeau!
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Je remercie sincèrement les éditions du Seuil, ainsi que les équipes de Babelio, pour m'avoir sélectionnée afin de découvrir le premier roman de Tom Charbit. Malheureusement, je n'ai absolument pas accroché, que ce soit à l'histoire, au protagoniste, ou au style d'écriture.

Juan est un DJ internationalement connu, qui mixe aux quatre coins du monde. Continuellement en voyage, il traverse les pays comme le temps à une vitesse fulgurante. Après plus de vingt ans de carrière, les effets dévastateurs de ce rythme fou (drogue, alcool, volume sonore…) commencent à se faire sentir. Juan a notamment des problèmes d'audition, des acouphènes dû au volume exponentielle des sets qu'il jouait. Il décide de se reposer un temps en pleine campagne, au fin fond de l'Ardèche, afin de faire le point sur sa vie et de retrouver un peu de sérénité. Très rapidement, il va nouer des liens avec la population locale et s'imprégner totalement de ce nouveau rythme de vie, paisible, calme et ensoleillé, loin de son quotidien passé. Ce sera l'occasion pour lui de faire le point sur sa relation avec Ana, son ex dont il est toujours amoureux ; mais aussi de raisonner Julian, son jeune poulain, qui suit ses traces dans le monde de la nuit.

J'ai trouvé ce récit assez indigeste. La première partie du récit était pourtant agréable à découvrir, avec un personnage très humain, attachant, qui inspirait pitié et tristesse. Ses problèmes auditifs et sa relation avortée avec Ana sont des sujets de fond qui m'intéressaient, mais que je n'ai plus retrouvé dans la seconde partie, trop mécanique, froide, totalement vide de sens et de sentiments.

Il faut dire que les sujets sont (trop) nombreux et souvent uniquement abordés, sans être développés ; on se demande alors où se trouve l'intérêt réel du récit. J'ai en tête notamment les grands serments sur le gaz de schiste, produites par les sociétés américaines, qui viennent se placer dans l'histoire par je ne sais quel miracle, sans qu'aucun lien précis ne les y invite. C'est également le cas pour les longues discussions sur les postures vegans, ou bios, qui sont lourdes à lire et en totale inadéquation avec le récit. Ces passages étaient particulièrement barbants, non qu'ils soient inintéressants, mais pas forcément les bienvenus dans cette histoire, que je pensais plutôt intimiste et émotive. Finalement, ce n'est qu'au dénouement que l'on retrouve un peu de l'essence de la première partie, avec un retour sur l'histoire entre Juan et Ana et beaucoup de sentiments, particulièrement les bienvenus. Dommage que l'ensemble du livre n'a pas été écrit dans la même veine que ces scènes-là !

Enfin, globalement, je n'ai pas apprécié le style d'écriture, que j'ai trouvé, de la même manière que les sujets abordés ci-dessus, particulièrement lourd. Des paragraphes entiers s'étalaient, assez inutiles, comme si l'auteur souhaitait remplir des pages et des pages, sans servir l'histoire, qui n'avançait pas d'un pouce. Je pense notamment aux longues séries de descriptions, trop précises et alourdissantes, sur les paysages, l'environnement, les personnages, qui m'ont ennuyées.

Une histoire qui commençait bien, mais les longueurs à répétition et la lourdeur du texte ont vite freinés mon ardeur : je n'ai pas pris de plaisir avec cette lecture.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Un titre énigmatique pour un roman qui nous happe assez vite. Au début cela ne semble qu'un long monologue, Juan un DJ qui a quelques problèmes de santé, dus à son métier s'exile pour quelques temps en Ardèche. Loin de tout et de tous. Un break quoi... Il nous raconte dans ces pages sa vie trépidante, les excès (alcool, drogue, sexe, nuits blanches) et les fêtes, monstrueuses. Un monde en mouvement habité par la musique. Et puis peu à peu une histoire prend forme, ponctuée par de nombreuses réflexions sur notre monde.
Au milieu du livre l'histoire s'enlise un peu. Combat écologique, amour malheureux, ardéchois du cru contre fêtards sans limite. Cela fourmille de personnages, d'idées, de discussions. L'auteur décrit ce monde avec violence et tendresse. La nature est omniprésente, le bruit, les sensations, les saisons. L'auteur en parle bien.
Et puis le roman bascule dans une actualité désespérante. C'est glaçant, même si l'histoire est connue. On ne s'attendait pas au détour d'une phrase à retomber dans ce cauchemar.
Ecrit d'une plume alerte on suit les déboires de Juan avec intensité. L'auteur sait manier l'humour et le tragique. Avec une tendresse pour ses personnages.
Le roman d'une époque, désabusé certes, mais tellement vrai.
Merci à babelio et au Seuil de m'avoir fait découvrir ce livre.
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D'une qualité indéniable, ce livre inclut le lecteur dans l'histoire racontée.
Il peut s'y trouver, s'y retrouver.
Il peut découvrir, ressentir.
Il ne peut être indifférent à l'histoire de Juan, dj atteint d'acouphènes et en perdition parmi ces « gens broyés sur l'autel de la fête ».

Un monde dans le monde se raconte dans la descente aux enfers de l'homme englouti par les heures de « vol », les tours du monde infernaux, l'alcool, les drogues, l'amour sans amour… sauf une femme, Ana et l'engloutissement de leur relation absorbée par les abus, dérives, mal-être… et pourtant présente, respectueuse, assoiffée de retrouvailles.

Juan réfugié dans un village du sud de l'Ardèche tente d'y voir clair.
Il porte un regard lucide sur lui-même, sur les autres, sur la société.
Lucidité auto-destructrice et destructrice, rencontres, découvertes écolo-altermondialistes, découverte de l'autre, des autres.

Présence d'une nature forte et puissante, dérangeante souvent pour le citadin enfoui dans l'artificiel.
Les descriptions de paysages, les sensations dues aux éléments naturels, les villageois, les rues, les routes en lacets, la maison, tout existe sans fioritures langagières et nous plonge dans l'univers de Juan, ses doutes, ses excès, ses appels à l'aide sous la dérision voire le mépris de ses propos.

Puis la chute, il est si difficile de changer…

Pourtant le livre va se refermer sur un espoir surgi de l'horreur, de la tristesse et de l'éveil à l'autre vie (dite normale???) grâce à une petite vie balbutiante posée dans ses bras et à l'amour, le vrai même s'il n'est plus que cendres.

Un très beau livre où l'on écoute le vent, les paroles, où l'on boit l'apéro au village, où l'on observe les uns et les autres, où l'on rit aussi (la scène de l'accouchement dans l'eau…), où l'on s'émeut, se révolte, rejette, évite de juger, tente de comprendre, verse une larme, rumine sur le titre qui n'est pas innocent, bref la vie, une vie, des vies.

Merci aux Éditions le Seuil et à Babelio pour cette découverte.
Merci aussi à l'auteur Tom Charbit pour ce premier roman. Que sera le deuxième?
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A presque 40 ans, Juan est une célébrité dans le monde de la nuit. DJ mondialement connu, il est toujours par mont et par vaux, conjuguant fêtes, alcool et drogues. Mais lorsque son corps le trahit et que la surdité le guette, il lui faut réagir ! Juan décide alors de partir se mettre au vert en Ardèche, loin de la jet set. Commence alors pour lui une nouvelle vie auprès des habitants et de leurs traditions...
Je n'aurai sans doute jamais lu ce roman si Babelio ne me l'avait pas proposé lors d'une Masse Critique et je les en remercie, tout comme les éditions du Seuil, car j'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture !
Grâce aux nombreux allers/retours entre passé et présent, on comprend mieux la vie tumultueuse de Juan, ses excès et leurs conséquences mais aussi sa nouvelle vie faite de rencontres et de bonheurs simples.
Je me suis vraiment attachée à son personnage. Les étapes qui mènent à sa résilience sont faites de doutes, de questionnements qu'il aborde avec beaucoup de sincérité et d'autodérision parfois.
Et que dire de la fin ? Inattendue et émouvante, je n'ai pu retenir quelques larmes...
A découvrir !!!
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Tom CHARBIT. Les sirènes d'Es Vedra.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions du Seuil de m'avoir confié ce livre. C'est une belle découverte, un eplume fine, fluide et qui décrit un univers que je ne connaissais pas, ne fréquentant pas ce genre d'établissement (je suis sans doute trop âgée pour aller sur les dance floor). Il y a de l'humanité, de l'humilité, d'amitié, et beaucoup d'amour dans ce récit.

Cette histoire se déroule de nos jours, dans les années 1990- 2020. Notre héros, Juan Llosa est un DJ célèbre, un clone de David Guetta. Pendant 20 années, il a officié dans toutes les grandes salles de spectacle, de danse, aux commandes de ses platines. Il a traversé les océans à de nombreuses reprises pour balancer cette musique électronique qui emporte les danseurs tout au long des longues nuits et même des journées. Aujourd'hui, il est à Ibiza, hier il était au Japon et dans trois jours il sera à Moscou, puis au Canada, etc..... Il connaît les aéroports bien mieux que son appartement parisien. Il est célibataire. Les voyages ne l'effraient pas et l'argent coule à flot. Sans cesse en jet-lag, il faut reprendre un cours de vie plus approprié, en finir avec le show-biz. Vingt années eà courir d'un continent à l'autre. Pour tenir ce régime, il abuse des paradis artificiels, alcool, drogues, sexe, et ce bruit, la violence des sonos, en un mot, il brûle la chandelle par les deux bouts.

A l'aube de ses quarante ans, il ressent des phénomènes acoustiques : il est sujet à des acouphènes, des maux de tête qui le plongent dans le désarroi. Il doit donc consulter un médecin ORL. le diagnostic est sans appel : il est menacé de surdité profonde. S'il veut échapper à ce mal, il doit mettre sa profession en suspens. Julian, son ami et mentor va lui offrir un lieu de retraite, de villégiature, une petite maison en Ardèche. Juan va se retirer au calme, loin du gotha, des nuits psychédéliques, de la musique électro. Il s'installe dans cette demeure, ouverte à tout vent. Il se mêle à la population locale et fréquente assidûment ses voisins. Une nouvelle vie, un nouveau décor. La nature présente nous dévoile les saisons qui se suivent inexorablement, avec les travaux du monde rural. Mais parviendra-t-il à s'intégrer à ces gens du peuple, ces vignerons, ces commerçants locaux, le patron du café, l'hôtesse d'accueil de la supérette... Quel sera son avenir dans ce milieu qui lui est inconnu, loin de la capitale, de ses nombreuses conquêtes féminines, des ces trajets longues distances, de ses addictions à des drogues, des médicaments psychotropes de ses nuits sans sommeil ? Parviendra-t-il à s'implanter dans cette paisible bourgade ?

Tom CHARBIT nous décrit de façon brutale la vie insouciante, de ce DJ professionnel, grisé par le succès. Ses problèmes de surdité vont lui permettre d'échapper à l'univers impitoyable de fêtes, de musique à tue-tête et des nombreux excès qui constituent le quotidien de notre héros. Retiré dans une bourgade de la France profonde, il retrouvera une vie paisible. Mais un évènement majeur, consécutif à l'attentat du Bataclan en 2015, va lui donner une force surnaturelle pour affronter son nouveau destin. le titre de ce roman fait allusion aux sirènes rencontrées par Ulysse et dont il s'est protégé en bouchant à la cire les oreilles de ses marins et en se faisant ligoté au mat de son embarcation. Il a entendu leurs appels mais n'a pu succomber leurs sortilège ; c'est la légende..

Un roman puissant, émouvant (j'ai versé encore quelques larmes), une bonne analyse de la société actuelle, la fracture sociale entre la province et la capitale. Une délicate description de ces paysages naturels, peu impactés par le progrès, la déforestation. Et dans ce contexte de vrais et profonds sentiments unissent les gens, la fraternité, la solidarité, l'entraide entre les divers protagonistes et les générations. Un roman de qualité, dont je me permets de vous conseiller la lecture. (15/01/2022).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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A Ibiza, la légende dit que les Sirènes auxquelles Ulysse a échappé se trouvaient à Es Vedra, une île proche. Aujourd'hui Ibiza est devenue un lieu de tourisme de masse où l'on vient de partout faire la fête aux sons des musiques électroniques. Et dans cette société aux valeurs superficielles, sexe, alcool et drogue font partie de ces nuits débridées.
Juan , le héros principal est l'un des DJ vedette de ces nuits branchées à Ibiza mais aussi dans d'autres endroits du même genre de par le monde.
Il est certes riche, mais à 40 ans , sa santé devient chancelante : de multiples voyages en avion, abus de drogue, d'alcool, et abus de décibels. Il souffre de plus en plus d'acouphènes et surtout de surdité. Cette surdité accompagnée de malaises lui tombe dessus par période, ne dure pas mais devient très gênante pour un homme dont le métier est liée au son !

A contre coeur, il obéit au médecin spécialiste qui lui ordonne de se reposer sans quoi sa surdité risque de s'installer. Il s'en va dans un tout petit village perdu en Ardèche où seul le mistral fait souffrir ses tympans. Ce changement de vie est radical. Petit à petit il va à la rencontre des villageois qui ont des préoccupations bien plus humainement importantes : empêcher une multinationale de venir s'implanter dans les campagnes avoisinantes pour y exploiter le fameux gaz de schiste. Il aussi va lentement mais sûrement s'attacher à leurs préoccupations et va, avec eux, militer contre cette exploitation.

Il va aussi renouer une certaine amitié avec Ana, qui a été sa petite amie avant qu'il ne devienne l'homme constamment en voyage dans un autre monde.
Il retourne parfois à Paris , et chaque fois il en revient désabusé. Cette ville est trop bruyante, trop rapide, trop sale, trop…. Et puis , il y les attentats terroristes du Bataclan et autres endroits parisiens.
A partir de là, sa vie va prendre un tournant inattendu.

J'ai eu du mal à dire si j'ai aimé ou pas ce roman, une fois refermé.

La première partie du roman décrit un monde superficiel, où l'argent, le sexe, la drogue , l'alcool, le non respect de son propre corps sont la norme. Comme Ulysse, ces noceurs sont attirés par des sirènes malsaines voire morbides.

La suite, en Ardèche, nous fait voir Juan sous un autre jour. Là les relations entre les villageois sont vraies. Il n'y a pas toutes ces sirènes et tous ont un but en commun : empêcher l'exploitation de gaz de schiste dont les retombées sont néfastes à la santé.

Enfin, les retrouvailles avec Ana et les événements qui vont s'ensuivre, et qui vont changer radicalement Juan.

Au final, c'est un peu cliché, un peu cousu de fil blanc. Quoique cette opposition entre la vie de Juan jusqu'à ses 40 ans et l'après peut d'une part faire écho au mythe d'Ulysse et d'autre part, être un genre de recensement des dérives de notre société moderne. Mais il faut alors "lire entre les lignes".

Le style est fluide, assez simple à lire ; cela cacherait-il donc une certaine profondeur selon l'angle de lecture ? Peut-être …. C'est pour cela d'ailleurs que j'ai attendu quelques jours pendant lesquels j'ai un peu réfléchi avant d'écrire cette chronique.

Merci Babelio et aux éditions du Seuil pour cette découverte qui m'a fait connaître un nouvel auteur et un sujet plutôt inhabituel pour moi.
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Jean, Juan pour les besoins du star system, est un DJ de renommée mondiale. Menant depuis 20 ans une vie de folie. A l'aube de la quarantaine, son corps le rappelle à l'ordre et lui présente la note de ces années d'excès.

Un choc pour Juan qui, contraint et forcé, échange son appartement parisien contre la maison d'un ami en Ardèche. A l'approche de la basse saison, le voilà soumis aux conditions climatiques inhabituelles, au calme et à une existence sans stress.


Un retour au calme qui ne se fera pas sans surprises, ni sans effort. L'histoire d'une renaissance sur fond de critique de la société actuelle, une lecture plaisante teintée d'humour et de cynisme.
Lien : https://nahe-lit.blogspot.co..
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L'Ardèche hors saison et une sorte de David Guetta se mettant au vert pour cause de début de surdité et d'acouphènes intempestifs forment le duo improbable de ce roman. le DJ se prénomme Juan, jouit d'une petite quarantaine sans trop de scrupules vis à vis de l'argent ( les comptes en banque sont pleins car les sets à Ibiza ou dans tous les lieux branchés de la planète lui ont rapporté un max) et profite d'une sexualité joyeuse avec quelques beautés locales, insensibles à sa célébrité ( donc sans doute aimantées par son charme qui n'est jamais décrit dans le roman, ni réellement ressenti par le lecteur). Encore un livre branchouille pourrait-on penser à première vue, sauf que ce premier opus de Tom Charbit séduit d'emblée par une certaine nonchalance dans l'histoire qui ne sort jamais trop d'une certaine banalité mais qui aime à mêler amour d'une région ( longuement décrite sous tous ses aspects) prétexte à des digressions assez pêchues sur nos vies dans une société amoureuse de fric et de performance. Tout y passe ( ou presque) de la mondialisation à la maternité, du tourisme de masse à l'écologie. Au départ on pense à une resucée de Vernon Subutex de Despentes ( en mieux, car, faut l'avouer, la trilogie est loin d'être ses meilleurs écrits) qui aurait été un peu squatté par Houellebecq.
Assez nonchalamment, le roman avance de façon agréable, car jouissant d'une jolie écriture. On prend plaisir à ce séjour ardéchois qui se moque un peu de faire du grand romanesque avec de grands sentiments ( avec, quand même, un dernier tiers qui va s'y employer avec émotion), préférant se payer avec une certaine noirceur les nombreux travers de nos sociétés. Ainsi, sur le petit monde du livre, Tom Charbit fait dire à son narrateur : " Je vais arrêter de demander conseil à la libraire du village d'à côté, à chaque fois elle s'emballe pour un bouquin en me disant que c'est génial, alors qu'en fait c'est juste ce qui est sorti de mieux au cours des deux derniers mois.... Tu vois, au fond, je suis sûr qu'elle est convaincue d'être une passionnée de littérature alors qu'elle n'est qu'un petit soldat au service d'une énorme industrie. Quand j'étais DJ, moi aussi je passais mon temps à m'extasier sur des nouveautés qui si on les écoutait avec un poil de recul n'avaient en réalité strictement aucun intérêt." Alors, à l'aune de cette semonce bien pensée de l'auteur, disons donc que "Les Sirènes d'Es Vedra" se lit facilement, agréablement, n'enthousiasmera pas les grands amateurs de belles histoires bien cousues ( très souvent de fils blancs) mais plaira à ceux qui aime toutefois être accompagnés par un joli style et de nombreux coups de griffes bien sentis ( peut être dérangeants). C'est déjà pas mal du tout, pas encore un grand roman, mais certainement mieux que "Anéantir" dont on nous rebat les oreilles ( grand auteur avec gros contrat oblige).
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