Et par la même occasion, Tarantino a dévoilé l'aspect le plus révolutionnaire de son art: les mots acquièrent un pouvoir totémique, jusqu'à presque défier les images sur l'écran... ou les contrôler. Dans le terrier de lapin de Tarantino, la vue et l'ouïe sont inversées: nous devons "voir" avec nos oreilles et "entendre" avec nos yeux. Ou comme le remarque le critique de film Gavin Smith: "Le spectacle et l'action prennent paradoxalement la forme du dialogue et du monologue. Le morceau de bravoure verbal supplante la scène d'action."
..."passer du temps avec Tarantino, écrit le critique de cinéma J.Hoberman, revient à observer la violence de son imagination", Une imagination qui semble occuper des recoins, plutôt qu'un terrain consensuel sûr, qui nous mord, nous agace, nous effraye et nous amuse en même temps, alors que nous sautons d'un riff à l'autre et regardons les chevaux noirs devenir blancs.