Un tueur passe

Mon vieux disait toujours que c'est parce que les bonnes femmes changent toujours d'idées qu'elles en ont de plus propres que les hommes.

A huit heures moins dix, Roger Sherman éteignit la lumière dans sa chambre et se dirigea vers la fenêtre qui donnait sur la rue.
Son feutre marron était rabattu sur ses yeux et il avait relevé le col de son imperméable. Il écarta légèrement le volet et jeta un coup d'oeil dans la rue. La pluie, qui dégoulinait sur les vitres, l'empêchait de voir distinctement... il aperçut la silhouette d'un homme, abrité sous le porche et dont le visage, signalé par le point rouge de sa cigarette, était à moitié dissimulé par le bord de son chapeau.

Une guerre n’est jamais perdue qu’à la dernière bataille.

Je suis fou ? Peut-être. Et après ? pourquoi les gens sont-ils si horrifiés à l'idée qu'on puisse les prendre pour des fous ? Moi, ça m'est égal. Je suis parfaitement satisfait de la façon dont mon esprit fonctionne. Après tout, la folie c'est une question de point de vue. Vous vous prétendez saine d'esprit. Eh bien ! regardez où vous en êtes. Je ne suis pas dans votre situation. Un homme sain d'esprit reculerait devant le meurtre ; or il se trouve que le meurtre est ma seule porte de sortie. Je ne recule pas, et par conséquent, vous en déduisez que je suis fou.

Depuis la mort de Roy, elle s'était mise à boire comme un trou. La maison vide, sa rancune à l'égard de Roy et de Mary Savitt, et la haine de Nick English lui pesaient tellement qu'elle avait automatiquement recours au cognac "pour adoucir sa souffrance". Elle avait commencé par boire le soir, puis l'après-midi, et maintenant, elle en était à arroser de cognac son café du matin.

- C'est pas toi qui m'as cogné dessus, tout à l'heure ? demanda la fille en plissant les yeux pour le regarder.
- Moi, te frapper ? Je n'ai jamais battu une femme, sauf la mienne. Allons, lève-toi. Tu veux rentrer chez toi, non ?

Dans ma famille, nous avons une tradition. Nous enterrons nous-mêmes nos morts. Autrement dit, nous préférons régler nous-mêmes et à notre façon les questions concernant la famille, plutôt que de faire appel à des étrangers.

Si je donnais à mon ulcère ce qui lui convient, il ne voudrait plus me quitter. Le whisky, c’est bon pour ma pomme, alors, j’en bois.

Il passa deux heures à vérifier tous les dossiers, à examiner tous les tiroirs et placards, avec cette minutie acquise grâce à de longues années d’expérience au cours desquelles il avait appris que le moindre détail a de l’importance, que chaque chose a une raison d’être et que si on cherche assez longtemps, on finit toujours par dénicher un indice intéressant.

J’ai réussi dans la vie. Je suis parti de zéro et, en ce qui concerne l’argent, je ne m’en suis pas mal tiré, mais l’argent n’est pas tout. Si je mourais à l’instant, dans une semaine, plus personne ne se souviendrait de moi. Ce qui compte, c’est le nom que les gens laissent après eux.