La "posture gigogne" qui m'est si chère, celle de l'emboîtement mère-fille quand l'une porte l'autre, à tour de rôle, pour marcher droit, dans la même direction, choisie par l'une, acceptée par l'autre.
La mort s'apprend et se partage, oui, quand mourir est une ultime liberté, un dernier acte serein de vie.
Mettre au monde, sortir du monde. Un seul et même geste. Dans la joie. Pourquoi pas ?
Mettre au monde, sortir du monde. Un seul et même geste. Dans la joie. Pourquoi pas ?
"Que voulait-elle cette vieille femme, cette sage-femme, cette femme sage?" Cette question lancinante, qui ponctue mon intervention, je la pose, la repose encore, avec le sentiment que ma mère me la souffle.
Pour ceux qui voudraient partir, la certitude qu'ils pourront le faire, librement, légalement, sans violence, le jour où ils l'auront décidé, cette pensée, oui, les apaiserait tant que, pour la plupart, ils renonceraient à se donner la mort. Ce n'est pas de mourir que les Français ont peur, mais de mal mourir.
Ultime apprentissage que celui-là, ritualisé dans un deuil vécu en commun, avant la mort, pour qu'il ne soit plus à faire, après.
L'histoire d'une très vieille dame qui veut s'en aller, à son heure, et d'une fille qui commence à l'admettre, par amour. Une histoire qui parle à chacun, à tous.
Cet étonnant mélange de réciprocité que j'appelais "gigogne" dans le livre, cet encastrement, ce l'une dans l'autre qui définit, parfois, le lien mère-fille lorsqu'il est parfaitement harmonieux.
Tu sais, ma chérie, m'a dit ma mère avant de partir, mon combat a surtout été celui de l'IVG, le tien, le vôtre, sera celui de l'IVV (Interruption volontaire de vie-ou de vieillesse).