«Ce sera donc le 17 octobre. »
«C'est ainsi, par cette phrase, toute simple, ces six mots, tout simples, que tu nous l'as annoncée, ta mort.
Phrase guillotine que cette petite phrase-là. »
Il est des livres dont on a du mal à parler tant ils nous ont touchés. Je vais faire de mon mieux pour celui-là.
Mireille Jospin, la mère de l'auteur,
Noëlle Châtelet, décide qu'à 92 ans et au regard de sa santé déclinante, il est temps pour elle de tirer sa révérence. Favorable à l'euthanasie et au droit à mourir dignement, elle a pris sa décision, elle sait quand et comment. Ancienne sage-femme qui a si souvent aidé à donner la vie, elle a décidé de programmer sa propre mort.
La relation fusionnelle qui unit la mère et sa fille va les conduire à s'accompagner dans cette démarche, s'épaulant l'une à l'autre. La mère aide la fille à se faire à l'idée de son départ volontaire tandis que sa fille l'entoure lui permettant ainsi de mener sereinement sa décision à terme. On le comprend aisément, un tel chemin ne peut pas se faire sans larmes mais au-delà de la douleur, les deux femmes vont vivre de grands moments de bonheur.
En effet, contrairement à ce qu'on pourrait craindre d'un tel sujet et en dépit des larmes, rires et fous rires sont de la partie, renforçant la complicité entre les deux femmes qui passent évidemment parfois du rire aux larmes. La mort est présente mais n'est à aucun moment pesante.
« La mort s'apprivoise tu sais !... »
J'ai été interpelé par le fait qu'au-delà de l'importance de préparer son entourage à son départ, la mère attache également un grand intérêt au devenir de ses objets personnels. Certains objets, elle les donnera directement à sa fille. D'autres, seront étiquetés et accompagnés de petits mots déterminant leur devenir. Une façon de tout mettre en ordre, une façon de maîtriser l'après, une manière d'être encore un peu présente par-delà la mort et aussi de s'y préparer…
« Tes petits mots-étiquettes, nous les avons tous trouvés. […] Ils nous ont fait sourire plus d'une fois, « après ». »
Une autre chose qui m'a particulièrement ému, c'est cet échange entre les deux femmes qui reviendra plusieurs fois tout au long du récit, comme aux différents âges de la vie : « Tu me tiens, hein ? -Mais oui, je te tiens… Allez, vas-y, n'aie pas peur ! » Situations vécues, résurgences de l'enfance, je me revois, enfant craintif, avec ma propre mère comme unique mais, ô combien, rassurante référence parentale…
On ne peut qu'être touché par le courage de ces deux femmes. L'une pour la force de caractère lui faisant mener sa décision à son terme. L'autre pour son respect du choix de sa mère même s'il lui faudra un peu de temps pour y parvenir.
La Dernière Leçon ou comment se préparer au Grand Départ programmé de sa propre mère.
La Dernière Leçon d'une mère à sa fille mais sans doute la plus bouleversante, la plus poignante.
« Il arrive que le choix de la mort soit un hymne à la vie.»
Un énorme merci à la belle personne qui m'a offert ce livre. Et n'oublie pas, il y a désormais un peu de mes larmes sur ton kleenex…
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