L'urgence climatique coûtait une giga-mega-blinde. Et les caisses des États étaient vides depuis longtemps. Rien que de la dette. Alors la société partait en lambeaux progressivement, mais on continuait de proclamer dans les médias que tout allait bien, que les gouvernements successifs étaient formidables, bien meilleurs que les précédents, et que des solutions étaient en cours.
Lorsqu'elle y songeait, Zoé se raidissait.
Vieillir était d'une violence sans nom.
On se décompose vivant.
A bien y regarder, si le christianisme avait éclos de nos jours, avec nos mœurs, nos critères et nos valeurs contemporaines, Satan aurait été adulé. Considéré comme le mec cool, qui s'oppose, le courageux, l'insoumis, l'incarnation du droit à la différence, à la dissonance, au changement.
Vous êtes le reflet de ce qui se fait de pire en ce monde en ce moment. Un champ de foire où des sourds n'ont pour intention que d'entendre leur propre voix.
Trop de personnes ne veulent plus du débat, elles veulent avoir raison et trouver des gens qui pensent comme elles, ou mettre leurs opposants sous l'étiquette "ennemis".
On a mis en place la mondialisation de l’économie pour fabriquer une interdépendance, mais c’est juste un leurre, pour nous obliger à vivre ensemble, les faiblesses des uns deviennent les forces des autres et vice-versa.
Si tes messages prolongent la lumière de Sphère, repoussent les ténèbres qui s'abattent lentement sur notre civilisation, s'ils donnent de la joie, de l'espoir, qu'ils empêchent la panique ou de sombrer dans le chaos, te rends-tu compte de leur importance ?
- Vous insultez Dieu, répliqua Belle.
- Lequel ? Celui des chrétiens ou celui des musulmans ? A moins que ce soit "un" des dieux de l’hindouisme ! Ou les kami du shintoïsme japonais ! Faudrait déjà vous mettre d'accord entre vous sur le vrai dieu qui a créé le monde !
Il avait argumenté : pour lui, à l'aune des critères actuels, Dieu serait un tyran. Il suffisait de lire la Bible, de constater ce que Dieu attendait des hommes. Le prof avait énuméré : Dieu exige qu'on obéisse aveuglément à ses commandements, sous peine d'une punition éternelle ; sa vision du monde est ultra-stricte, bordée de tous côtés, quasi militaire ; c'est Dieu, unilatéralement, qui décide ce qui est bien et ce qu'il estime ne pas l'être, ce qu'il faut faire et comment, qui est bon et qui ne l'est pas, selon des critères iniques. Sans discussion possible. Et ne parlons même pas de la place des femmes ou des personnes autres que strictement hétérosexuelles. Le paradis se mérite, et pour l'obtenir, il faut avoir obéi et surtout courber l'échine à ce qu'il proclame comme étant la vérité. La sienne, Pas une autre. Parce qu'il est Dieu. Dominant. Dans la meute des êtres évolués, il est l'Alpha absolu.
Dieu, c’est l’opposé parfait de la démocratie. Le diable est celui qui refuse de se conformer à ce qu’il estime injuste.