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Le poisson pourrit d'abord et toujours par la tête et cet adage s'applique parfaitement à la décomposition du second empire qui aboutit à la défaite de Sedan et à la reddition de Napoléon III.
Fragilisé par un gouvernement démagogique dont la première décision fut de réduire les effectifs de notre armée, trompé par une presse belliqueuse, le pays entre en guerre alors que le chef de l'état est gravement malade, tordu de douleur et incapable de gouverner.
Le calvaire de l'empereur, le chemin de croix de l'armée, sont la trame de cet été en enfer. Nicolas Chaudun décrit jour par jour cet été 1870 en suivant les pas de Napoléon III, de son fils et en décrivant les manoeuvres de l'impératrice, nommée régente.
Etayée par un énorme travail d'archives, cette étude pulvérise la légende noire romancée par Zola dans « La débâcle » et rétablit la vérité qui est suffisamment catastrophique pour ne pas être travestie.
Cet ouvrage humain, passionnant et instructif complète, à mes yeux, l'incontournable réquisitoire de Léon de Montesquiou « 1870 : Les Causes politiques du désastre » qui se concentre sur les fautes politiques mais omet l'état de santé de l'empereur.
Cet été en enfer voit des milliers d'hommes mourir pour la France, et la proclamation de l'empire allemand prépare le terrain aux guerres mondiales du XX siècle, d'où l'importance de tirer les leçons de ce funeste été.
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Ce fut l'été de la déconfiture impériale...

En 1870, Napoléon III est un empereur gouvernant une France libérale, et qui en dépit des bruits de bottes de Bismarck à la frontière de l'est, reste un partisan de la paix. C'est un voeu pieux face à une opinion publique française cocardière, qui souhaite en finir avec la Prusse et une impératrice orgueilleuse et "va-t-en guerre" pour assoir durablement le trône de l'héritier adolescent.

Las! Les efforts diplomatiques font chou blanc et la guerre sera déclarée au début de l'été, mettant laborieusement en marche une armée française en état d'impréparation et d'incurie, commandée par des officiers généraux aveuglés de suffisance et pontifiants, déplaçant la troupe de place en place sans raisons stratégiques.

C'est la descente aux enfers pour l'empereur. Souffrant d'atroces crises de lithiase urinaire, abruti par les doses massives d'opium qui le rendent comateux, poussé par son épouse à batailler, quitte à être mort ou vainqueur, il n'est plus que l'ombre de lui même, pâle comme un spectre, perdant du sang par le fondement.

On connaît le dénouement. Ce sera Sedan en septembre 1870, où la troupe subit un vrai massacre en dépit de son héroïsme. L'empereur aura bien du mal à faire cesser le combat par des ordres refusés par l'état major qui s'obstine en dépit des morts inutiles. Il est fait prisonnier.
La France est envahie. L'Empire est mort.

Par un récit documenté et précis, cette agonie est disséquée de l'intérieur, dans le calvaire d'un homme malade poussé à la guerre. Une fin de règne qui ajoute à son image de dirigeant fantoche, de manière sans doute injuste. L'impératrice n'est en tous cas pas épargnée, dans une prise de position dynastique extrême qui n'empêchera pas la mort d'un fils héritier courageux, engagé dans les armées anglaises et tué par les Zoulous dans 1879.

Un récit alerte, vivant, explicatif, qui reste un essai historique, une tragédie qui se lit comme un roman, et qui complète en document "la débâcle" d'Emile Zola.
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Napoléon III aurait pu rester dans L Histoire comme un César père des libertés avec le tournant amorcé par l'Empire libéral ! Mais, affaibli par la maladie, il cède à la tentation bonapartiste de la guerre, piégé par Bismarck, pour le trône d'Espagne et là c'est la débâcle totale ! La fête impériale se termine mal, par la capitulation de Sedan. le récit de la chute brutale du Second Empire est alerte et saisissant.
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Ce court ouvrage de Nicolas Chaudun est non seulement instructif sur le plan historique, mais il nous relate, comme dans un film catastrophe, ce que fut la débâcle de 1870 qui aboutit à la capture de Napoléon III, mettant définitivement fin à l'expérience impériale française.
On a peine à croire que les événements relatés ici soient réels, tant se conjuguent l'arrogance d'un empire en déclin, l'incurie des généraux qui entourent l'empereur et l'aventure incertaine, pour ne pas dire hasardeuse, dans laquelle se trouve plongé le pays.
Au-delà de la déchéance d'un régime et d'un modèle, la débâcle se double de la déchéance physique d'un homme usé par la douleur que lui occasionnent de terribles coliques néphrétiques.
On oscille entre incompréhension et une forme de pitié pour cet homme défait, pris entre les coups de boutoir des Prussiens et les exigences d'une impératrice soucieuse de protéger le trône et d'assurer un avenir à son fils.
Cette débâcle n'est que la première, elle occasionnera bien d'autres turpitudes pour le pays, de la commune de Paris à l'instabilité chronique de la IIème République dont les lois constitutionnelles n'arriveront qu'en 1875.
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En août 1870, l'armée impériale, lancée sans préparation sérieuse dans une guerre avec le Reich, a abandonné tout espoir. Elle est battue, balayée, pulvérisée autour de Sedan. La France est envahie. le Second Empire vit ses dernières heures dans une sorte de longue agonie lamentable et dramatique. Après un départ la fleur au fusil, c'est maintenant la course à l'abîme. Napoléon III semble même en quête d'une fin suicidaire. Il erre sur les champs de bataille, ajoutant encore à la confusion générale. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et doit supporter des souffrances physiques terribles en raison de la présence dans sa vessie d'une pierre grosse comme le poing et un désarroi moral causé par la rôle trouble de l'Impératrice qui se considère déjà comme régente.
Excellent livre historique sans la moindre dérive romanesque, l'ouvrage de Nicolas Chaudun nous fait suivre jour après jour et presque heure par heure cette débâcle qui préfigure celle du printemps quarante. le style est assez académique et sans le moindre effet dramatique. Aucun dialogue, aucune mise en scène ou interprétation racoleuse ou manichéenne. Des faits, rien que des faits. La figure de Napoléon III, cet autocrate qui se voulait libéral, humanitaire et économe de la vie de ses soldats, en ressort grandie et cette malheureuse affaire qui porte en germe la boucherie de 14 et la catastrophe de 40 en arrive presque au niveau de la tragédie antique. On apprend beaucoup sur les personnages et les évènements de cette période troublée.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Ouvrage assez court qui se lit avec plaisir.
Le style est alerte, on va à l'essentiel, et le récit nous fait mieux comprendre une page de l'Histoire.
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Nicolas Chaudun est un formidable conteur, mettant l'Histoire à disposition des lecteurs de la manière la plus imagée. Dans ce court opus, il nous raconte l'été de la débâcle, celui qui mit fin au pouvoir de Napoléon III et qui instaura de manière définitive la République après la défaite de Sedan. On y observe l'apathie de l'Empereur, rongé par de graves troubles intestinaux, la nullité des généraux et maréchaux qui se succèdent aux commandes, le quasi putsch de l'Impératrice qui refuse que Napoléon III quitte le front pour revenir à Paris et mettre ainsi fin à la Régence mais aussi « Plon-Plon » cousin de Napoléon III, le « gauchiste » rallié à l'Empire par fidélité familiale. Finalement, autour de Napoléon III, plus personne n'était pour l'Empire, même l'Empereur lui-même. La débâcle débute la période de recul de la France, dont l'apogée se situe en 1814, juste avant Waterloo, et qui ne s'est jamais démentie depuis…
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Une incroyable découverte : sans nul doute, le livre de mon été 2023. Une question me taraude, pourquoi ne pas avoir ouvert ce livre avant ?

Nicolas Chaudun avait déjà réussi à m'emporter lors de la lecture de son livre aux Éditions Plon paru en 2021 concernant le coup d'état de Louis-Napoléon en 1851. Et il recommence son parcours sans faute avec ce nouveau roman historique.

Dès les premières pages, on reconnait le style de l'auteur, qui parvient à installer une tension autour du temps qui passe. Ici, on ressent minute par minute, heure par heure, jour par jour l'effondrement du Second Empire en parallèle de la lente agonie de l'empereur. Tout est minutieusement réglé, sans temps mort, on se sent littéralement projetés dans cette France des années 1870. On a l'impression d'assister à une dissection, c'est assez troublant pour tout dire. Et même si, évidemment, on sait comment cela se termine, mais ce n'est pas grave, on veut en connaître les moindres détails…

Au-delà du fait que cet ouvrage est passionnant, il ne faut pas négliger le côté instructif. En effet, on ne peut qu'imaginer l'imposant travail de recherche effectué en amont par l'auteur pour parvenir à créer un tel ouvrage. C'est très clair, même pour les néophytes du Second Empire. C'est ultra-précis, sans aucune erreur historique et ça éveille la curiosité du lecteur qui veut en apprendre plus une fois sa lecteur finie…

A la façon d'un film catastrophe, cette petite pépite tient toutes ses promesses. Les émotions se succèdent en cascade, tantôt l'incompréhension, tantôt la sympathie pour cet homme las et malade qu'est Napoléon III.

Une lecture que je vous recommande chaudement – ceci est un clin d'oeil à la température qu'il fait au moment où je lis ce livre… – !
Lien : https://ogrimoire.com/2023/0..
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