Que c'est déplaisant de dépendre de quelqu'un qu'on aime ! Ou d'aimer quelqu'un dont on dépend ?
Je dois peindre. Je dois aimer. Je dois vivre. Ou alors je crève de froid et de peur.
Si le bon Dieu a inventé le plaisir, n'est-ce pas que le plaisir est une chose divine ! Moi, le beau, je le fais avec mes mains. Mes mains ont besoin d'inspiration. Il me faut toucher le modèle. Le palper, l'éprouver longuement. ça me rend heureux, ça m'aide à peindre plus juste. Je ne veux pas d'une vie au pain sec avec la pluie tous les jours... Je ne peux pas. Je ne pourrai jamais...
Pour l'essentiel, ils ne manquent de rien.
Sauf l'air.
D'un renouvellement d'air dont les artistes font
plus grande consommation que le reste de l'humanité.
p 371
Tous les artistes de Toscane, de Rome, de Sienne lui doivent une éternelle reconnaissance. Tout ce qui, un jour, s'honore ou s'honorera du nom d'artiste le lui doit ou le lui devra.
Tu as dix ans depuis trop longtemps ! On ne peut pas avoir toujours le même âge. Il faut en changer régulièrement. Tous les ans même ! C'est ce qu'on appelle grandir.
Lippi découvre que, tout dans la vie, les rapports avec les gens comme l’approche d’un panneau, relève d’une seule question : chercher la bonne distance. S’ajuster au sujet, au climat qui doit envelopper la scène, le panneau et l’âme de qui contemple le travail.
Lippi découvre que, tout dans la vie, les rapports avec les gens comme l'approche d'un panneau, relève d'une seule question : chercher la bonne distance.
Guido est sincèrement scandalisé. Si la peinture se met à copier la réalité, demain elle lui dictera sa loi ! où ira la République ? (...) On n'est quand même pas là pour copier, mais bien pour rendre autrement.
Peintre, voleur, faussaire, débauché, un moine qui a subi l’estrapade , qui, par deux fois, fut jeté en prison ! Forcément coupable ! Ignoble et traître. L’association de son nom avec la prison est restée, sa réputation en a conservé une marque d’infamie ! Ce protégé des Médicis, ce blasphémateur est devenu plus criminel encore : violeur de nonnes ! Là, c’est être excessif. p.333