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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelque part dans un village méditerranéen , le temps d'un regard, d'un bref salut , Simm, le vieil homme se sent enveloppé dans le monde de "l'autre", il partage ses émotions, il partage la vue que" l'autre", ce touriste occidental, contemple de sa fenêtre d'hôtel.

Puis, survient le tremblement de terre.
Simm n'aura de cesse de retrouver ce jeune homme, emmuré quelque part sous les décombres du village.
Contre les avis de tous, il persistera, jusqu'à ce que "l'autre" lui réponde.

Le jeune homme, désabusé par la vie, trouvera en ce sage vieil homme, la force de résister, de garder espoir.

Simm croit au chemin qu'il faut suivre, cette "échelle sur laquelle les hommes glissent, recommencent, reculent, escaladent, escaladent, tout au long du temps"... Finalement ils avancent, ils progressent.

Sous la terre, chaque parole, chaque silence pénètre le jeune homme , l'habite, le transforme.
C'est comme si Simm engendrait ce jeune inconnu à une nouvelle vie , dans le ventre de la terre. Si la terre finit par "accoucher" de ce jeune homme, il ne faudra pas qu'il oublie les enseignements de ce sage poète, elles lui permettront d'avancer dans la vie, anonyme, avec un regard neuf et clair, sans ombres.

Poétique, envoutant, ce roman qui intensifie les sentiments des deux personnages, est un hymne à la vie, fourmillant de pensées et de paroles magiques.
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Un fait divers dramatique tristement récurrent : une région frappée par un séisme. On peut imaginer un pays du Levant : Albanie, Grèce, Turquie, Egypte… - Soleil, mer, chaleur, prénoms à connotations orientales ( Aga , Jaïs, Ali… )
Au petit jour, le vieux Simm chemine vers son village après quelques jours d'absence. Alors qu'il traverse une bourgade voisine déjà envahie par la faune des touristes, c'est la saison estivale, une fenêtre de l'hôtel Splendid s'ouvre sur l'aurore, poussée par un jeune homme heureux de vivre . Regards appuyés , quelques mots de civilité échangés avant qu'une secousse tellurique de grande magnitude ne fasse disparaître cet inconnu dans les entrailles de la terre. Vingt secondes pour tout anéantir.
Alors mû par son instinct, Simm revient sur les lieux de cette rencontre fortuite et éphémère pour retrouver l'endroit exact où a basculer la fenêtre et avec elle le jeune, tenter de déceler des signes de vie.
Il est le seul à croire à ce miracle possible, malgré les avis contraires des sauveteurs, sa quête obstinante, s'avèrera payante : des bruits venus des profondeurs confortent une présence humaine.
Simm le chenu, Simm le forcené pourra, grâce à un stéthoscope communiquer avec cet individu . Est-il celui aperçu ? Ils échangeront et quand la conversation devient incompréhensible à cause de la barrière de la langue, un interprète vient prêter son concours.
Mais les travaux de déblaiement sont mal aisés , dangereux, périlleux ,les chances d'aboutir se réduisent au fil des heures, au fil du temps. Mais Simm le têtu, le fou reste sur les lieux, jour et nuit, il sait que par sa présence il maintient en vie le sinistré. L'attente devient de plus en plus douloureuse, un éboulement met fin aux espoirs des sauveteurs, pas à ceux du vieil entêté.
Le lecteur se transforme en spectateur, et on se surprend à accélérer le rythme de la lecture , à tourner les pages à une cadence plus rapide, vouloir aussi participer à l'entreprise d'excavation, suspendre le temps pour conserver un peu de souffle de vie à cet inconnu, croire à une happy-end.
On est happé par cette histoire, tétanisé par l'attente qui se fait moins lourde quand la poésie surgit dans le récit.
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Andrée chedid accompagne toujours ses lecteurs dans des situations tragiques. La guerre, la misère, et ici une catastrophe naturelle. Mais il semble que ce soit à dessein de mieux mettre en lumière que l'espoir et la beauté peuvent surgir quelque soit la situation même dramatique. L'Homme est capable de la pire cruauté mais certains hommes (femmes) donnent spontanément le meilleur d'eux même et créent des miracles. Il suffit d'un regard,d'un geste pour que deux vies se rejoignent.
" l'autre" commence par ce regard. Celui d'un viel homme qui croise celui d'un jeune touriste à la fenêtre de son hôtel. Une émotion, une complicité immédiate s'instaure. Quelques mots s'envolent de l'un vers l'autre chacun dans sa langue, et puis le sol tremble. En quelques minutes tout s'effondre. C'est l'effroi, la panique,les cris,les morts,les blessés. le vieux marocain est épargné ,le jeune homme a disparu,englouti par la terre.
Simm n'aura de cesse de le retrouver,de le sauver envers et contre tous. Car face au découragement des sauveteurs,il restera seul plusieurs jours à fouiller,chercher sans relâche, car il ne peut abandonner cet homme. Il sait,il sent qu'il est vivant. Et puis,il entend le cris! La lutte pour le sauver ne fait que commencer. Il va lui parler,sans cesse,en attendant les secours et puis après l'arrivée des sauveteurs...
C'est un récit à la fois philosophique, humaniste et poétique. le travail pour extraire cet homme des entrailles de la terre devient une métaphore de la naissance. Pour Simm qui pendant tout ce "travail " accède à la profondeur de son être, un peu comme un sage,,pour le jeune homme qui doit renaître à la vie et qui en mesure différemment la valeur.
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Quelle force dans le récit! Encore une fois, j'ai pu apprécier à travers cette histoire d'un vieil homme obstiné et de sa rencontre avec une jeune homme enseveli la plume poétique et bienveillante de Andrée Chedid.
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Ni pays, ni nationalité n'est mentionné, l'histoire pourrait se dérouler dans de nombreux lieux : un homme vivant sur un île survit à un tremblement de terre et va tenter par tous les moyens de convaincre les sauveteurs qu'un étranger, qu'il a à peine aperçu avant le drame, vit toujours sous les décombres.
C'est une lutte homme contre nature, homme contre homme, pour que perdure l'espoir.
Ça se lit d'une traite et c'est agréable, les ressentis de Simm sur la simplicité et la beauté de la vie m'ont beaucoup plu.
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J'ai lu ce roman offert par une amie après ma lecture d'autres textes d'Andrée Chedid.
J'y ai retrouvé son écriture poétique et le thème de l'attente, de la quête, de l'espoir. Comme dans le Sixième Jour où la femme accompagne son enfant malade, ici c'est un vieil homme, Simm, qui, après un violent séisme, guette le sauvetage d'un étranger qu'il a juste aperçu à sa fenêtre avant la catastrophe.
ça traite aussi de la communication et du pouvoir de la parole et de la langue, même étrangère.
Seul contre tous, Simm veut croire à la vie et c'est beau.
C'est un récit curieux mais une très belle leçon d'espoir.

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Cet homme de peu de convenance, ce lieu pris de tremblements, cette fatalité à laquelle il ne faut rien lâcher, la langue d'Andrée Chedid qui emprunte son sabir à l'universel, vient les faire chanter dans la nuit, les faire danser sur une tombe où le cri de l'enterré est perçu par les âmes bien nées, jeunesse et vieillesse emmêlées, suffit à révéler la sagesse de la folie, celle de la vie,qui à tout survit, pourvu que la rencontre ...
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Simm, un vieil homme oriental, traverse un village, voit un jeune homme à la fenêtre de l'hôtel, avant qu'un tremblement de terre ne se produise.
Les fouilles sont abandonnées après quelques jours mais Simm est persuadé que celui avec lequel il a échangé quelques mots de salutation est toujours vivant.
Il va poursuivre ses recherches et finit par localiser l'homme.
Ils vont communiquer ensemble en reproduisant des rythmes, l'un en tapant ses chaussures l'une contre, l'autre en frottant un morceau de bois sur un tube métallique, et en utilisant quelques mots entre deux cultures.
Les secours reviennent et c'est la pression du sauvetage qui débute.
« L'autre » donne une description minutieuse des jours suivant le tremblement de terre, de l'investissement d'un homme pour en maintenir un autre en vie.
Andrée Chedid, qui est née au Caire puis a vécu à Paris, grand-mère du chanteur M, utilise différentes formes d'écriture en intégrant des passages en italique pour les monologues de l'homme enseveli, des dialogues, un poème, des parties présentées comme un scénario, pour donner du rythme.
Mais l'important réside sans doute dans la réflexion sur l'altérité : Jaïs, la femme de Simm lui demande « Comment ça, ensemble ?... Lui, à sa fenêtre ; toi, dans la rue ! Lui, on ne sait d'où, toi, un paysan, né ici, qui a vécu ici, qui mourra ici ! Lui, un jeune homme ; toi, un vieillard ! Lui, du blond d'au-delà les mers. Toi, de père en fils, tanné au soleil !... Tu appelles ça ensemble ? » et Simm répond « J'ai dit ensemble, pas à côté, Jaïs ».
On ne saura rien de l'homme enseveli, ni son nom, ni sa nationalité, ni sa situation, et il n'y aura aucun contact entre les deux hommes quand il sera finalement sauvé… La proximité dure tant qu'existe l'objectif commun mais peut-elle être maintenue ensuite ?
« L'autre » est un roman facile à lire, dont le récit est assez rythmé, sur la tragédie et l'espérance, mais sans que je puisse l'expliquer, il ne m'a pas totalement transportée…Peut-être que le travail réalisé sur la structure du texte, son découpage, sa forme, m'a éloignée du fond et m'a empêché de ressentir des émotions profondes ?
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Lu en 2020. Encore un petit roman (recommandé en 4e) efficace et percutant de l'auteure, même si "Le message" m'avait d'avantage marquée et émue.
Non, "Jeph", t'es pas tout seul... le suspense lancinant et bien ménagé, à travers un récit philosophique aux accents particulièrement poétiques. Des incursions théâtrales viennent également émailler le texte.
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Il s'agit d'un court roman mêlant la poésie, le théâtre, les valeurs de la vie, le tout porté par une histoire toute simple. Simple et belle.

Dans un pays méditerranéen, un vieil homme appelé Simm se promène avec Bic, son chien, lorsqu'il croise un jeune homme penché à sa fenêtre. le jeune homme le salue et lui offre un sourire qui envahit Simm d'émotions… avant qu'un épouvantable séisme ne frappe violemment la contrée.
Immeubles soufflés ou effondrés, morts par dizaines, poussières, gravats autour de Simm qui, à partir de ce moment, n'aura qu'une idée en tête : tout faire pour retrouver le jeune homme qui était à la fenêtre, qui lui a offert ce sourire que Simm n'oubliera jamais.

Pour nous, lecteur, c'est une histoire qu'Andrée Chedid étend sur une semaine qui nous attend, pour savoir si malgré les efforts de Simm, son entêtement à mobiliser les équipes de secours qui pourtant creusent parmi les décombres sans rien trouver, ce qui est advenu du jeune homme. Une semaine qui permettra à Simm de faire certaines rencontres et de réfléchir sur sa propre vie.

Alors d'abord, j'ai beaucoup aimé ce livre pour le thème de l'histoire. le côté « effet papillon », comment un simple petit geste peut avoir tant de conséquences. C'était l'idée de départ. Ensuite, le ton poétique employé m'a beaucoup plus, ainsi que le mélange des genres : la poésie, le théâtre, du roman simple, tout se mélangeait sous une mise en page souvent différente, selon le style employé.

Côté personnages, c'est bien sûr Simm et Aga qui ont eu ma préférence. Je trouve qu'Aga a fait preuve de beaucoup de maturité pour son jeune âge, et le fait qu'elle aime tant sa poupée, qu'elle continue de la serrer si fort dans ses bras malgré les dommages que la poupée à subi m'a beaucoup beaucoup touchée. Sa poupée n'a plus de tête, mais Aga continue de l'aimer très fort.
Quand à Jeph, je ne sais pas quoi en penser, mais je dirais que toutes ses réflexions m'ont donné à méditer.
Lien : http://ilyavaitunlivre.wordp..
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