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3,2

sur 260 notes
Le narrateur, un jeune homme paumé et alcoolique, est mis à la porte de chez ses « darons ». Il rencontre alors Alain Basile, le gérant d'une petite épicerie de quartier, qui le loge dans un de ses immeubles de rapport sordides et l'entraîne dans son sillage. ● Ce roman vaut surtout par son style : la stylisation du langage parlé, ici très réussie, en particulier parce qu'elle s'associe parfois à un langage très soutenu, comme des imparfaits du subjonctif, n'est pas sans rappeler Céline, d'autant que la démesure épique de certaines scènes fait aussi penser à l'auteur de Mort à crédit. ● Malheureusement, l'intrigue est mince comme une feuille de papier à cigarette. le récit est très linéaire et aurait nécessité des intrigues secondaires. Quelques personnages secondaires apparaissent au début et sont ensuite complètement abandonnés alors qu'ils étaient intéressants, notamment Vanessa et Manu, c'est très dommage. ● La fin manque cruellement d'originalité. ● Il s'agit d'un premier roman très prometteur pour peu que l'auteur imagine de vraies intrigues charpentées et ne se contente pas de laisser dériver des personnages certes truculents mais qui ne suffisent pas.
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« Des mecs comme Alain Basile, j'peux vous le certifier, on n'en croise pas tous les jours. Et pas à tous les coins de rue. »
C'est sûr que cet épicier de Roubaix qui ne pense qu'au fric, à la thune, à l'oseille, est un sacré personnage. Il a pignon sur rue avec sa boutique, mais il loue aussi quelques chambres à des nécessiteux, comme le narrateur qui vient d'être mis à la porte de chez ses parents.
Ce jeune homme, plutôt perdu, se laisse happé par l'épicier qui se révèle être une crapule finie. Il l'envoie au charbon pour les sales besognes et le jeune homme peine à lui refuser toutes ces missions impossibles. Il faut dire que l'esprit noyé dans l'alcool et la beuh ne permet pas beaucoup de réflexion. Et pourtant des pensées, il en a et des rêves aussi, comme celui de devenir écrivain...

Difficile dans cette banlieue morose de bâtir des châteaux et notre duo impossible nous montre bien comment les petites et les grosses combines permettent de se maintenir la tête hors de l'eau. Une peinture de la banlieue cynique, grinçante, caricaturale et drôle à la fois.
L'écriture utilise le langage parlé et argotique de la banlieue, mais aussi de belles envolées littéraires. Là aussi le duo semble improbable et pourtant il fonctionne.
Et puis avoir des rêves c'est important, ça permet d'apercevoir des aurores boréales dans la nuit noire.
Et c'est ce qui est arrivé à Djamel Cherigui, épicier de son état, qui a cru en ses rêves et signe ici son premier roman.
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Quand, comme moi, on ne lit pas les 4e de couverture, on s'expose à de, parfois, bien étranges découvertes littéraires.
Cette Sainte Touche en fait partie.
Je ne connaissais pas Djamel Cherigui, ni son curieux parcours.
Ce sont des lecteurs qui m'en ont parlé et interpellé à son sujet.
L'épicier qui est passé à La grande librairie...
Je suis donc allé à sa rencontre, au hasard d'un salon bourguignon et ce fut un excellent moment.
L'homme est chaleureux, plein d'humour et illumine du bonheur de se retrouver là, face à un public qu'il n'avait peut-être jamais imaginé.
La Sainte Touche, c'est un roman à son image.
La couverture est trompeuse.
Chez son ami Alain Basile, on vend de drôles de légumes. de ceux qu'on n'expose guère en vitrine.
Alain vend, Alain loge, Alain emploie mais Alain distribue aussi.
Des fruits de saison... les marrons... faut pas lui faire au Basile, sinon, ça taloche et pas avec des doigts de fées, non, les mains c'est plus façon battoires...
Il vient de recueillir un jeune homme qui a dû quitter précipitamment le cocon familial, sous peine de prendre quelques coups de ceinturon d'un père qui aime plus la bouteille que sa famille.
C'est le récit de son arrivée chez l'épicier et de son séjour sous son toit qu'il nous livre.
Cherigui, c'est nature, brut de langage, mais attention, y a du vocabulaire quand même, inspiration Audiard ou Bernie Bonvoisin (pour ceux qui connaissent) et je ne compare pas, bien entendu, il faut laisser à César ce qui est à César.
J'ai lu "un roman déjanté", je confirme, je dirais même plus... stupéfiant (clin d'oeil).
Et en cette période de morosité, ce genre de lecture fait un bien fou.
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Ça me fait mal au coeur de le dire parce que j'adore le parcours de cet auteur : je me suis ennuyée grave à la lecture de son livre.
C'est toujours pareil. Quand on s'attaque à un sujet anecdotique - ici les mésaventures d'un alcoolo-camé-paumé qui tente de se sortir de la mouise - il faut que la langue soit d'une grande inventivité, que ça se bouscule entre les lignes. Pour parler de cul, de drogue, de picole, de baston ou de bagnole, on n'a jamais fait mieux que Blondin, London et surtout, Frédéric Dard qui réussissait à être intelligent, drôle et incisif en même temps. À titre d'exemple, une de mes citations préférées du maître : « Mesdames, vaut mieux une chiée de types qui posent leur pantalon en votre honneur, qu'un seul qui vous le fait repasser ». de cette verve, Djamel Cherigui est très loin.
Ce qui m'a horripilée dans son style, c'est la répétition d'une idée sur une page entière (ex : p73 ou 152) : « (…) Il me persécute ! Me traumatise ! Me tue à petit feu ! Il m'esquinte ! il m'étouffe ! Il me crève ! (…) », et vas-y que j'enchaîne les synonymes et les expressions similaires. Ok, gars, on a compris, inutile de nous servir ton lapin à toutes les sauces.
Pour l'histoire, je vais la faire courte. The End.
Bilan : 🔪
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De temps en temps, quand l'occasion se présente, (ici c'est un proche qui avait adoré et me l'a prêté), j'aime bien faire une lecture buissonnière, prendre des chemins différents, tenter l'aventure littéraire.
Alors, parfois c'est le flop, mais parfois aussi, je fais de belles découvertes, et je passe un bon moment.
Ainsi en fut il, par exemple, de tous ces délicieux livres de Bouffanges découverts grâce à mon amie babeliote NicolaK et ainsi en est il aussi cette fois de cette Sainte Touche (de tout temps vénérée par nos anciens).

Un adolescent, à la suite d'une altercation avec son père qui a découvert qu'il fumait de l'herbe, s'enfuit du domicile et commence une vie d'errance. Sa rencontre avec Alain Blaise, un épicier qui loue des chambres, va changer sa vie.
Ce dernier, effectuant de multiples petits trafics, va y associer notre « artiste » (surnom donné car il écrit de petits poèmes,et projette d'écrire un roman).
Et va lui confier une mission dont il espère qu'elle lui donnera la fortune: se lancer dans la culture clandestine de la « beuh ».
Mais les choses ne se passeront pas comme espéré, je n'en dis pas plus.

Voilà pour les quelques bribes de l'intrigue.
Mais ce qui compte ici, c'est d'abord la forme quasi picaresque du récit, un récit raconté avec toute la palette de l'argot des banlieues.
Il y a une dimension « henaurme » dans cette histoire, un côté rabelaisien ou san-antoniesque, et parfois complètement parodique (ainsi en est- il par exemple de l'incroyable tirade « à la Audiard » de la femme d'Alain Basile, Ali Bachar de son vrai nom).
C'est cette dimension qui m'a plu, m'a souvent fait sourire.

Et puis, derrière tout ça, ce roman est, je trouve, plus subtil qu'il n'y paraît.
Il donne d'abord la parole à tous ces déclassés de la vie, tous ces paumés pour lesquels, on le sent, l'auteur a beaucoup de tendresse.
Et sur le mode mineur, on entend une petite musique qui dit tout sa passion de la chose littéraire, et qui se manifeste par de nombreux clins d'oeil à des oeuvres célèbres, et par tous ces petits écrits présentés en italiques, telle cette lettre d'amour que notre jeune héros, tel un Cyrano, écrit pour Alain Basile à l'intention de la femme de ce dernier.

Certes c'est un récit un peu foutraque, il y a des personnages intéressants qui apparaissent et que l'on ne voit plus ensuite, mais c'est un des écueils du genre, et je pardonne volontiers à l'auteur.
J'ai lu, ça ne s'invente pas, qu'il est épicier à Roubaix, une ville près de chez moi, dont les mauvaises langues disent qu' « elle a été envahie par les arabes ».
Alors je me suis réjoui que dans ce monde morose, où l'on nous rebat les oreilles de tas de choses tristes, les banlieues et leur violence sur fond de trafic de drogue, et puis les guerres, les inondations, que sais-je encore, plus rien ne va ma petite dame, …un petit miracle littéraire se soit produit.





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C'est l'histoire d'un jeune homme qui, après une énième bagarres avec son père, quitte le domicile.
Il erre, dort dans la rue, squatte, vivote jusqu'à ce qu'il tombe sur Alain Basile, épicier de son état.
Enfin, Alain magouille surtout, deale un peu, s'improvise marchand de sommeil véreux, castagne, court après les filles et s'occupe finalement assez peu de son épicerie.
Ce n'est pas une super idée d'être pris sous l'aile d'un type pareil.
Il est question de démerde, de drogue, de prostitution, de trahison, de vol, de recel et de difficulté à s'en sortir.
Le style est dynamique, on sourit deux ou trois fois mais franchement l'histoire tourne vite en rond.
Une déception.
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La Sainte Touche est une sainte peu catholique, mais fort aimable et vénérée au plus haut point puisque le jour de la Sainte Touche, on touche ses allocations. Et quand le tiroir caisse s'active, cela fait le bonheur d'Alain Basile, puisque cette rentrée d'oseille lui permet de récolter les loyers de ses locataires du dessus de son épicerie. Alain, c'est le Saint-Patron qui domine la Sainte Touche et ses locataires dans la précarité dont il abuse quelque peu. Alain, son grand rêve, c'est de devenir millionnaire, de rendre sa femme fière de lui. Pour cela, il choisit les chemins de traverse, ceux boueux, audacieux mais risqués, ceux du pari et non ceux de la sagesse, enivrés et enivrants.
Pour le meilleur et pour le pire, un jeune étudiant fainéant, "l'artiste", croise la route de ce "business man" atypique. Ce jeune s'est barré de chez lui - son daron n'a pas accepté qu'il puisse penser à arrêter l'école pour devenir écrivain. Vivre à la rue, en errance n'est pas donné à tout le monde, et vouloir voler de ses propres ailes, découvrir le monde, c'est aussi prendre le risque de récolter « un fond de poubelle pour bouffer et un bout de trottoir pour pioncer ».
Le langage est argotique, cru, brut, sans fioritures, savoureux et enthousiasmant ! D'un verbe de ouf !
La Sainte Touche, c'est roman social cocasse et je rejoins totalement François Busnel, ça fait franchement du bien ! Je l'ai trouvé également extrêmement touchant ; sous ses airs légers et drôles, sans véritable intrigue apparente, il donne à réfléchir sur la condition des jeunes en déroute. À lire et encore plus à écouter je pense !

Un très bon moment de lecture jubilatoire que je dois @luparahlam sur Babelio et @AhlamALu sur Insta. Merci Ahlam ! Son retour de lecture est superbe et très enthousiaste ! Et sa page Insta est une tuerie !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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La sainte touche, vous connaissez?

Moi non et bien avec ce livre j'ai appris la signification de cette expression.

Bretonne, terre des rebouteux et autres toucheurs de feu, je pensais qu'il s'agissait de ce genre de choses.

Et bien non, on est dans les Hauts de France. LE NORD, comme dirait Galabru.

Et dans ce nord, il s'en passe de belles entre un garçon paumé (l'artiste) et un épicier arabe (Alain Basile).

La fameux Alain veut devenir millionnaire et il est prêt à tous les coups tordus pour cela. L'artiste est embarqué dans ses aventures malgré lui.

On a souvent parlé de la misère sociale. Nicolas Mathieu a même eu le prix Goncourt pour un récit sur le même sujet.

Djamel Cherigui, lui, nous fait découvrir cette misère de façon très imagée et avec un style tragiquement drôle.

Voilà un livre qui pourrait sûrement intéresser certains professeurs de français pour donner envie de lire à leurs jeunes élèves. On peut imaginer des comparaisons entre la tirade de la femme d'Alain et certaines tirades classiques.

Un jeune auteur, c'est son premier roman, à suivre.
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La Roubaix Touch

Avec « La Sainte Touche » de Djamel Cherigui, La Grenade continue tranquillement de dépoussiérer la littérature française contemporaine.

Roman d'apprentissage d'une jeune fainéant, gentil branleur, qui veut devenir écrivain. Mis à la porte par ses parents, il va tomber sous la coupe d'un épicier très particulier, Alain Basile, magouilleur, escroc, bagarreur, flambeur, baratineur. Un énergumène d'une race de bandits sur le point de disparaitre.
On prend un plaisir fou à lire les aventures du narrateur, contées dans une langue pleine de gouaille, avec une écriture très orale mais très travaillée et des points d'exclamation en veux-tu en voilà. Si l'histoire m'a parfois semblé un peu mince, je suis bien obligée de reconnaitre que je n'ai pas pu le lâcher avant la fin grâce, entre autre, à un superbe duo de loosers magnifiques.

Un roman d'aujourd'hui, qui va à 100 à l'heure, franc, cocasse et pétillant. Un premier roman plein de charmes mais surtout plein de promesses pour l'avenir de cet auteur, lui-même épicier à Roubaix.
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J'ai découvert Djamel Cherigui et son roman La Sainte Touche grâce à Arte dans l' émission "28minutes". D' écouter ce jeune auteur parler de lui et de son livre m'a donné envie de découvrir cet ouvrage. Dans les jours qui ont suivi le roman a été commandé, reçu et lu.

Après avoir été chassé du domicile familial par son daron et erré en SDF quelques semaines , le narrateur trouve à se loger chez Alain Basile, un épicier, marchand de sommeil, petit trafiquant.... pas antipathique. Pour se faire du fric,(Basile voudrait être millionnaire), ils trouvent rien de mieux que de faire pousser de la beuh. Pour l'artiste, comme le nomme Alain, les journées se passent à travailler pour l'épicier, mais aussi à consommer de l'alcool et des cigarettes et à écrire, en prose ou en ver, des textes sur des petits bouts de papier. Leur collaboration prendra fin plutôt que prévu !

La Sainte Touche est un roman déjanté, selon François Busnel. Les lecteurs ne le contrediront pas !

Si le style est original, souvent drôle et le vocabulaire varié, le milieu est plutôt sombre. L'auteur nous transporte dans le monde des marginaux et des laissés-pour compte.

Livre intéressant, à lire sans modération.


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