Trois mots. Seulement trois mots. Trois mots qui modifiaient mon état d'esprit. Trois mots qui me brisaient le cœur. Trois mots que je n'aurais jamais voulu entendre. J'ai un cancer.
Son âme était faite pour être aimée par la mienne.
A partir de cet instant, nous avançons ensemble, d’accord ? Nous formons une équipe et nous sommes présents les uns pour les autres tout le temps. Les bons comme les mauvais jours. Si nous tombons, nous tombons ensemble. Si nous craquons, nous nous écroulerons tous ensemble. C’est ce que nous sommes. C’est notre pacte. Promis juré ?
Les soirs où c’était trop dur à supporter, comme ce soir-là, je m’autorisais à craquer. Je m’éffondrais quand personne n’était là pour me voir, parce qu’il est plus facile de craquer lorsqu’il n’y a personne pour se sentir mal pour vous.
Je ne voulais pas de la pitié des autres.
Je ne voulais pas de leurs sincères condoléances.
Je ne voulais pas de leurs paroles d’encouragement.
Je voulais simplement que ma femme revienne.
- Il a lu tout Harry Potter, les cinq volumes, parce que je lui avais dit que nous n'avions rien en commun, et il a voulu faire en sorte que si.
Maman écarquilla les yeux et resta bouche bée.
- Il a lu ta série préférée?
- Ouaip.
- Eleanor?
- Oui?
- Épouse ce garçon.
- Je ne sais pas. Je pensais que je flasherais sur un intello, ou genre un artiste, un musicien. Greyson, c'est un populaire.
- Tu dis ça comme s'il avait une MST, plaisanta maman.
Une mère comprend les battements de ton cœur quand tu ne peux pas interpréter leur son. Elle te trouve magnifique même quand tu crois que tu n’es pas digne d’être aimée. Elle apaise les doutes qui te rongent l’âme. Elle te montre ce qu’est l’amour depuis ton premier souffle.
La tristesse ne s’exprime pas par des mots, mais par l’intermédiaire du corps. Elle flotte dans les yeux. Elle balaie les rides qui se froment sur le front. Elle affaisse les épaules et s’installe à la commissure des lèvres.
Aucun individu n’a jamais eu besoin de parler de sa tristesse pour la rendre visible. Les autres n’ont qu’à observer attentivement cette personne pour la voir.»
« L’amour n’est pas un état de communion idyllique.
C’est une action qui s’apparente à un combat.
Aimer quelqu’un, c’est s’efforcer d’accepter cette personne
exactement telle qu’elle ou il est, ici et maintenant. »
Fred Rogers
Bien qu’il ne l’ait pas dit, j’étais certaine qu’il m’aimait aussi. On n’avait pas besoin de parler de l’amour pour savoir qu’il existait. L’amour ne devenait pas réel seulement au moment où l’on en parlait à voix haute. Non, l’amour était là, silencieux, dans l’obscurité de la nuit, pour soigner les fêlures qui existaient dans nos cœurs.