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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'aimerais une maison ronde accrochée dans un arbre à trente mètres du sol, et aussi un chien Saint-Bernard. Mais surtout, j'aimerais réussir à parler de ce petit recueil sans spoiler aucune de ses nouvelles !

Pas facile. Il y en a six, et chacune déploie un petit trésor d'imagination et d'humour. le recueil de nouvelles thématiques est un genre peu courant. Il faut une quantité suffisante d'idées au bon moment, même si on peut évidemment les thésauriser. Il faut aussi garder la continuité de style, ce que fait Chesterton avec brio. Chacun de ses mots, chacune de ses phrases, est imprégné de cette gravité ridicule à l'humour pince-sans-rire incontestablement et on ne peut plus anglais. Quand l'humour a-t-il bien pu commencer à diverger entre les deux rives de la Manche ? Il y a matière à une thèse !

Gilbert Keith Chesterton est le digne père du personnage du père Brown, discret petit prêtre traquant impitoyablement le crime. Son tour préféré consiste à mettre ses héros dans des situations inquiétantes, potentiellement dangereuses… Et en quelques touches rendues totalement ridicules. Venez donc découvrir ses héros au sérieux imperturbables, et les moyens de gagner sa vie les plus improbables – même si certains, à la réflexion, seraient bien utiles !
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Le Club des Métiers Bizarres, The Club of Queer Trades, est un recueil de nouvelles intelligentes, brillamment construites, aux diverses nuances du « bizarre ». Elles sont :
1) formidables dans « Les aventures formidables du major Brown »
2) pénibles dans « Le pénible effondrement d'une grande réputation »
3) effroyables dans « L'effroyable raison de la visite du pasteur »
4) curieuses dans « La curieuse affaire de l'agent de location »
5) singulières dans « La singulière conduite du professeur Chadd »
6) excentriques dans « L'excentrique séquestration de la vieille dame ».

La logique du lecteur est mise à l'épreuve dans ces nouvelles initiatiques où tout est «  question d'atmosphère ». (p.30-31) Chesterton met remarquablement les choses en scène et le suspens est toujours au rendez-vous. Il parodie de manière magistrale le genre policier et les nouvelles fantastiques (les nouvelles de Poe, entre autres). Il y a de l'effroi, quelques frissons, des frayeurs dans l'esprit du détective amateur, Rupert, qui a la « puérile manie du soupçon ». Il voit le crime à tous les coins de rue. Il piste les personnes louches, il les traque et il intercepte ses suspects en leur sautant dessus, sur de simples présomptions. Ça donne quelques scènes d'anthologie où les gentilshommes anglais, si respectables d'habitude, apparaissent comme des déséquilibrés, vu leur flagrant manque de bonnes manières. Chez Chesterton, qui a l'esprit philosophique et critique, le crime n'est pas toujours ce qu'il est au prime abord. C'est un travail sur la logique, sur le bon sens, sur la véritable sagesse, jamais très éloignée de la douce folie. Basil, il a de l'intuition mais il sait se montrer rigoureux, aussi, et se servir de son don pour l'induction (alors qu'on nous sert généralement dans les policiers de la déduction).

Il y a des passages à vide dans l'esprit du narrateur dès lors qu'il ne comprend rien à ce qui se passe, ce qui est assez drôle , parce que le lecteur se trouve dans la même situation, dès lors qu'une atmosphère inquiétante plane et qu'aucune explication rationnelle ne paraît acceptable. Les personnages perdent patience, blasphèment pour conjurer ce « cauchemar infernal » : «  que diable ! » ,«  par l'enfer !» Les jurons restent la seule place que Chesterton laisse au fantastique. La lumière perce les ténèbres et l'horreur est tournée en ridicule.

Les titres des nouvelles s'éclairent différemment à la fin. On se rend compte que les apparences sont trompeuses. Tout est illusion, théâtralisation dans l'art du comique métaphysique. Il y a du comique de situation, du quiproquo, aussi et des jeux de mots. J'ai entendu dire que Chesterton s'amuse beaucoup avec les proverbes, ça doit être très sympa à lire en anglais. Chesterton crée des personnages amusants, des compromis entre des conformistes et des anti-conformistes.

Pour être admis au Club des Métiers Bizarres, il y a une condition sine qua non : la créativité. Et j'admets Chesterton dans son propre club ( oui oui, j'ose !) J'ai lu pas mal de recueils de nouvelles et souvent, je regrette la disparité de ces nouvelles qui ne s'agencent pas toujours très bien entre elles mais les nouvelles de Chesterton qui s'emboîtent et qui s'enchâssent et qui constituent «  un cycle bien fermé » grâce à la première et à la dernière nouvelle, sont bien maîtrisées. Chesterton ne m'a pas déçue à  la « fin des aventures fantastiques dans un monde meilleur », où tout s'explique de manière (ir)rationnelle car le fantastique se fait fantasque.

Lecture complémentaire que je conseille à tous les amateurs de clubs en tous genres :
Le Club du suicide de Stevenson
https://www.babelio.com/livres/Stevenson-Le-Club-du-suicide/9887
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Ce livre est à l'image de son auteur, à la fois loufoque et subtil. L'intelligence, l'ingéniosité du propos, bien digne de l'auteur des enquêtes du Père Brown, alliés à un humour bien British, font du club des métiers bizarres un petit bijou à découvrir.
Ps: Bien sûr, vous n'avez pas manqué de remarquer la citation tirée de ce livre sur l'accueil de Babelio !
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Un ovni dans la littérature policière. Un roman policier qui n'est pas un roman, mais pas vraiment non plus un recueil de nouvelles (toutes les histoires sont liées entre elles et il est déconseillé de lire le livre dans le désordre), sans policier, avec très peu de morts et des mystères qui paraissent invraisemblable et pourtant d'une évidence déconcertante lors de la résolution. le tout servi avec une bonne dose d'humour.

Un livre à lire sans hésiter, d'autant qu'il est très court.
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GK Chesterton est le maître de l'insolite et du poétique. Par petites touches, comme un artiste peintre qu'il reste dans l'âme, il nous fait entrevoir les paradoxes de notre société. Un roman « boite de chocolat ». Chaque chapitre, un metier... et certains sont savoureux.
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