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SUBVERSION : LE GAI SAVOIR DENORMALISATEUR
Liste créée par wellibus2 le 21/03/2015
57 livres. Thèmes et genres : subversion , subversif , révolte , révolution , anarchisme

Pissa! Pissa senso façoun

Entro lou nas e lou mentoun

De touti li aristocrato

La carmagnole de Provence, 1790



1. Théorie des quatre mouvements
Charles Fourier
4.00★ (19)

L'ouvrage premier et fondamental dans lequel Fourier déclare ses objectifs pour un gouvernement et une économie mondiale régis par l'Attraction Passionnée, conditions nécessaires d'une transformation effective de la société. La Théorie des quatre mouvements éditée pour la première fois en 1808 et remaniée jusqu'à l'édition définitive de 1841, est l'ouvrage premier et fondamental dans lequel Fourier déclare ses objectifs pour un gouvernement et une économie mondiale régis par l'Attraction Passionnée («?sur les ruines des sciences incertaines s'élève la théorie de l'Harmonie universelle?»), seule possibilité pour transformer la société, «?remédier au plus scandaleux des désordres sociaux, à la pauvreté?» ; contre les morales et les idéologies qui prêchent pauvreté et médiocrité, il défend l'opulence pour tous, le luxe, la gourmandise et la volupté ; seule l'émancipation de la femme, libérée de la servitude du mariage et par conséquent la libération de l'enfant des principes oiseux de l'obéissance, pourra permettre la réalisation de cette transformation. Les trois ennemis naturels des passions et de l'harmonie sont, dit-il, l'uniformité, la tiédeur et la médiocrité : «?l'équilibre des passions ne peut s'établir que par un choc régulier des contraires?». (Présentation de l'éditeur)
2. L'ennemi du peuple
Georges Darien
3.80★ (17)

Enfin réédité, voici le pamphlet le plus impitoyable jamais écrit sur la complicité crapoteuse agglutinant volontiers le maître et l'esclave dans nos sociétés " démocratiques " autoritaires-marchandes. Georges Darien, effectivement, à la Belle Époque, dans son canard déchaîné " L'Ennemi du Peuple ", a jubilatoirement repris, développé et propulsé sur les masses asservies le célèbre mot de désordre cravachant de La Boétie: " Soyez résolus de ne servir plus et vous serez libres! " (1574), auquel le bon vieux Carlyle donnera aussi de la stéréophonie: ",Te vomis les classes dirigeantes et les classes dirigées me dégoûtent. "En nos temps. veules, loches, flaccides, le recueil d'articles imprécateurs rassemblés ici devrait toujours, et mieux que jamais, faire scandale. " Les malheureux, en dépit de la chanson, ne sont pas malheureux malgré eux. Ils ne le sont que parce qu'ils le veulent bien. Ils ont eux-mêmes placé leurs cous sous le joug, et refusent de les retirer. Il est donc fort compréhensible qu'un certain nombre d'hommes n'éprouvent à leur endroit aucune compassion ; et qu'ils ressentent même de la colère et du dégoût pour tant de sottise et tant d'avilissement. le Peuple a des Amis. Qu'il les garde! Ils sont généralement dignes de lui. (...) Je ne comprends pas qu'on puisse être, à notre époque, l'ami du Peuple. L'abominable et tyrannique soumission populaire a pu avoir, jusqu'ici, des excuses: l'ignorance, l'impossibilité matérielle d'une lutte. Aujourd'hui, le Peuple sait; il est armé. Il n'a plus d'excuses. Qu'est-ce que le Peuple? C'est cette partie de l'espèce humaine qui n'est pas libre, pourrait l'être, et ne veut pas l'être; qui vit opprimée, avec des douleurs imbéciles; ou en opprimant, avec des joies idiotes; et toujours respectueuse des conventions sociales. C'est la presque totalité des Pauvres et la presque totalité des Riches. C'est le troupeau des moutons et le troupeau des bergers. (...) La caractéristique du Peuple, de ses amis, c'est leur obstination à placer hors d'eux-mêmes, dans des formules creuses ou des rêves, leurs espoirs et les déterminantes de leurs tristes énergies. La caractéristique du Hors-Peuple, en contraste, doit être sa ferme résolution de placer en soi-même ses mobiles et ses désirs. "
3. Oeuvres complètes : L'Unique et sa propriété et autres écrits
Max Stirner
4.08★ (28)

Lecteur, tu auras été prévenu de la sublime dangerosité de ce texte !...................................................................................... Max Stirner (de son vrai nom Johann Caspar Schmidt), philosophe allemand (1806-1856), n'est en fait connu du public français que par son ouvrage principal, L'Unique et sa propriété. Ses autres écrits n'avaient jamais été traduits, alors qu'ils présentent un intérêt considérable, non seulement pour la compréhension profonde de L'Unique, mais pour leur valeur propre. Que ce soit la Réplique d'un membre de la communauté Berlinoise, qui s'en prend à la propagande religieuse (brochure aussitôt interdite) ou ce Faux Principe de notre éducation, véritablement prémonitoire si l'on se réfère à l'actuelle discussion générale sur l'instruction publique ou encore le texte consacré aux Mystères de Paris d'Eugène Sue, qui reste parfaitement actuel : tout ce qu'a écrit Max Stirner reste marqué du sceau de sa forte personnalité intellectuelle et de son indéniable originalité philosophique. Nous présentons une nouvelle traduction de son chef d'oeuvre, L'Unique et sa propriété, parce que toutes les traductions menées à ce jour nous ont paru insatisfaisantes, truffées d'altérations, voire de contresens. chaque génération a droit à une traduction originale de ses grands classiques et peu d'ouvrages nous sont dans l'esprit aussi contemporains, pour ne pas dire nécessaires, que L'Unique et sa propriété. On trouvera également dans ce volume des oeuvres complètes les réponses que Stirner écrivit à ses détracteurs, réponses naturellement du plus haut intérêt pour qui veut poursuivre le grand débat ouvert par le livre. Incisif, polémiste redoutable, Stirner découvre là un autre aspect de son talent littéraire et nous autorise à juger de ce qu'était l'atmosphère intellectuelle de l'Allemagne du milieu du XIXème siècle. Livre "trop absurde pour être dangereux", selon le Ministère de l'Intérieur : cette amnistie singulière pourrait bien être levée aujourd'hui, à l'heure des grandes concentrations totalitaires. L'Unique et sa propriété apparaîtra alors comme le véritable manifeste et la plus parfaite ouverture à l'éthique de l'individualisme.
4. L'internationale situationniste
Guy Debord
4.71★ (41)

Si la théorie de I'I.S. désormais peut encore être souvent incomprise ou abusivement traduite, comme il est arrivé parfois à celles de Marx ou de Hegel, elle saura bien revenir dans toute son authenticité chaque fois que ce sera historiquement son heure, à commencer par aujourd'hui même. Nous sommes sortis de l'époque où nous pouvions être falsifiés ou effacés sans appel.
5. Histoire désinvolte du situationnisme
Xavier Lucarno
Dans l’histoire des avant-gardes artistiques ou plastiques, l’ironie s’évapore comme l’éther, enivrant jusqu’à la perte de soi le faiseur d’histoires... Une bande de copains se réunit et il en sort Dada, Nicolas Bourbaki ou l’I.S... Ainsi se pose l’importance de tel ou tel mouvement, son poids du moment sur les événements de son époque et ensuite son importance rétrospectivement sur l’histoire de son temps. Les avant-gardes étaient des bijoux de sérendipité aux métamorphoses tranquillement intranquilles, colorées ou fades. Mais la sclérose gagne vite les idées, parfois aidée par un foie "éponyme". Ce qui manque à ceux devenus "papables", c’est l’ironie et la légèreté des rencontres hasardées. Ainsi, des gaz peu ragoûtants émanant jusqu’à l’écœurement, une petite brise fait du bien... Toulouse-la-Rose a commencé à ventiler le local. Ici, Xavier Lucarno fait entrer un peu d’air frais révélant les fragrances des Beaux-Esprits de l’avant-garde, si importante mais ayant tout renié de son impertinence. R.?Vaneigem a commis une désinvolte histoire du surréalisme.?Voici, sous le masque de l’ironie, celle, désinvolte, de la "situationnite".
6. Amers, tome 1 : Le Bréviaire du chaos
Albert Caraco
4.21★ (56)

Litanie inspirée, poème en prose d'une apocalypse imprévue, le Bréviaire du Chaos n'est, au fond, qu'une énumération d'évidences que, trop frivoles et trop lâches, nous n'osons plus regarder en face.
7. Le nouveau monde amoureux
Charles Fourier
3.71★ (36)

Un hommage à Fourier Chaque être humain est unique, mais nul n?a découvert Charles Fourier sans éprouver l?impression qu?il est, pour détourner la boutade de George Orwell, plus unique que les autres. Il est vrai que, dans sa singularité, le solitaire du Palais Royal indique une voie qu?aucune civilisation n?a jamais empruntée et que l?effondrement d?un monde, dont l?auteur de 1984 avait extrait et révélé la quintessence, incite à explorer avec le sentiment que tous les autres chemins sont balisés par le néant. A l?époque où Marx et Guizot, propageant son slogan « enrichissez-vous », prédisaient au capitalisme un avenir aussi brillant que sinistre, Fourier n?est pas seulement l?un des premiers à percevoir dans la dévaluation de la valeur d?usage et l?exacerbation de la valeur d?échange le devenir de la marchandise qui aboutira au fétichisme de l?argent. Son originalité ne se borne pas à ne cautionner ni l?ordre dominant ni son renversement par la violence insurrectionnelle. Il est aussi le seul à montrer combien l?évolution qui se dessine est préjudiciable à la vie, le seul à fonder sur l?émancipation des désirs individuels un projet social qui permette à chacun de ses membres de construire sa propre destinée. Fourier part de l?état de corruption de la société et des individus qui la composent pour opposer aux mécanismes économiques, source d?appauvrissement matériel et mental, un système d?attraction qui, dégageant les passions du chaos où elles se combattent et se détruisent, aboutit à la richesse d?une vie que chacun aspire à goûter et à parfaire. Il s?est trouvé marginalisé par la puissance d?un essor industriel dont le progrès soutenait l?illusion d?une société de bien-être, à laquelle se ralliaient, dans une conjugaison d?intérêt divergents, les défenseurs du capitalisme et leurs adversaires, rêvant d?atteindre, par son abolition, à la société sans classes. le déclin de l?un et de l?autre camp restitue aujourd?hui à Fourier une importance que lui a déniée pendant un siècle son statut d?utopiste. --Ce texte fait référence à l'édition
8. En dehors
Zo d`Axa
4.25★ (10)

En mai 1891 paraît le premier numéro de l'En-Dehors. Cet hebdomadaire effarant et insolite porte en exergue l'explication de son titre: «Celui que rien n'enrôle et qu'une impulsive nature guide seule, ce hors la loi, ce hors d'école, cet isolé chercheur d'au-delà ne se dessine-t-il pas dans ce mot: l'En-Dehors ? Toutes les semaines, Zo d'Axa s'en donne à c?ur joie, malgré les perquisitions, les poursuites, les saisies. Il est plein de verve native. Nature artiste et cinglante, c'est un révolté par tempérament - pas un aigri par la misère et l'injustice. Il sait que les grands mots provoquent les grands mots et que les grandes choses ne sont que d'aimables plaisanteries
9. Dictionnaire de la bêtise - Le livre des bizarres
Guy Bechtel
4.48★ (82)

Voici la réédition, largement augmentée, d'un ouvrage qu'on peut appeler classique. Publié pour la première fois en 1965, il est aujourd'hui considéré comme une des premières recherches dans le domaine de la contre-culture. Prenant précisément le contraire des démarches ordinaires, recherchant avec passion les livres les plus bêtes, les opinions les plus aberrantes et les plus odieuses, les auteurs ont fini par composer, comme l'a écrit Etiemble, " une nouvelle forme, non moins virulente, de dictionnaire philosophique ". Que cette considération, toutefois, n'enlève pas à ce livre une qualité rare : il est avant tout désopilant. Car plus la bêtise est évidente, plus son auteur la claironne avec autorité. C'est cette proclamation imprudente qui entraîne un grand rire libérateur, qui fait tomber les masques et frémir les statues.
10. La hiérarchie du cocuage
Charles Fourier
2.50★ (9)

La hiérarchie du cocuage de l’utopien Charles Fourier propose un exemple de son système de classification, digne d’un Linné pour la botanique. Il présente la diversité des caractères et des situations, les différences irréductibles des êtres et leur combinatoire caractérielle. Avec La Théorie des quatre mouvements (1808), la théorie générale de l’attraction passionnée était exposée (vol. 1 des œuvres complètes, 1998, Les presses du réel). Avec malice, Fourier démonte la mécanique des passions et ses fondements sociaux : la famille et le mariage, source de tous les maux. Inventeur absolu de la psycho-sociologie, il critique notre civilisation mensongère et prophétise l'’autre vie, libérée des lois de l’asservissement.
11. Le mouvement du libre-esprit : Généralités et témoignages
Raoul Vaneigem
4.00★ (5)

" La thèse de l'ouvrage est radicale et tellement forte de conséquences : "Le Moyen Âge a été chrétien comme les pays de l'Est sont communistes" (publié en 1986), de sorte qu'il faut en finir avec "la légende saint sulpicienne d'un Moyen Âge baignantdans la foi chrétienne comme la sardine dans l'huile". Qui donc, aujourd'hui, commerce autre chose que des images d'Épinal habituelles sur le sujet médiéval ? Qui travaille sur les textes de Willem Cornelisz d'Anvers ou de Bentivenga da Gubbio ? De Marguerite de Porète ou de Heilwige Bloemardinne ? De s?ur Katrei ou de Walter de Hollande ? Qui lit ou fait lire, commente et diffuse, les ?uvres de ces moines et moniales hédonistes, de ces bégards et béguines, amauriciens et autres picards, adamites de Bohème, alumbrados et loïstes ? Six pages de bibliographie, plus de quatre cents noms brillant dans cette constellation inconnue, et toujours autant d'universitaires pour se croire singuliers en faisant travailler leurs étudiants sur leurs propres thèses et travaux en cours consacrés aux sujets les plus éculés. [...] Placée sous le signe de la vie, de la naissance, des forces et des énergies qui la manifestent, la pensée de Vaneigem, délibérément du côté de la résistance, se dévoue tout entière à la cause d'Éros, de Bacchus, de Dionysos et d'un Prométhée qui mettrait sa puissance au service des causes libertaires. " Michel Onfray
12. L'épopée de la rèvolte, le roman vrai d'un siècle d'anarchie (1862-1962)
Gilbert Guilleminault
4.50★ (13)

L'histoire héroïque et sanglante de l'anarchie, ce cri de révolte désespéré qui s'élève des ruines fumantes de la Commune de Paris et des potences de Chicago, des champs de l'Ukraine en 1920 et des ramblas de Barcelone pendant la guerre d'Espagne, tel est le sujet de cet ouvrage conçu selon les principes de la collection du « Roman Vrai » de Gilbert Guilleminault -, une grande aventure vécue à travers de grands destins, dans le contexte historique du siècle, et illustrée de plus de 200 documents d'époque. De Louise Michel à l'insaisissable Ravachol, d'Emile Henry (le Saint-Just de l'Anarchie) à l'indomptable Marius Jacob, de Gustave Hervé à Louis Lecoin, de l'Ukrainien Makhno à l'Espagnol Durruti... ils sont tous là, apôtres et bandits, terroristes et véritables hommes d'Etat. Tous ont refusé d'accepter la société telle qu'elle leur était imposée. Tous ont souffert, beaucoup ont péri dans cette lutte désespérée, où se rejoignent paradoxalement celui qui servit de modèle à Arsène Lupin et celui qui faillit faire échouer, en 1920, la Révolution de Lénine.
13. Le palais des claques
Pascal Bruckner
2.73★ (37)

« Au premier étage du Palais des claques, on tire et on tord les oreilles. - Au deuxième, on donne des paires de gifles. - Au troisième, on met les enfants au placard. - Au quatrième, les petits diables prêtent leurs pouces et leurs ongles à dés adultes nostal¬giques qui les sucent et rongent avec nervo¬sité. - Au cinquième, on dispense la fessée à main nue et on botte le derrière... - Au huitième, on pose sur les joues des anges des baisers sonores et mouillés. Ils n'ont pas le droit de s'essuyer... - Au douzième, on jette sur la peau nue des fleurs de chardon et on frotte les vauriens avec des herbes coupantes... - Au quatorzième, on se désaltère à la cafété¬ria et on admire le panorama sur la capitale. » Ainsi l'a décrété le Président bien-aimé, mais a-t-il mesuré toutes les conséquences de son invention ?
14. Oeuvres posthumes : 1875 à 1905
Alphonse Allais
4.45★ (44)

Aussi savoureux que le volume des ?uvres anthumes, ce recueil des ?uvres posthumes réunit les meilleurs contes, fantaisies et chroniques d'Alphonse Allais, parmi les quelque mille trois cents parus dans la presse entre 1875 et 1905.
15. Oeuvres anthumes - Bouquins
Alphonse Allais
4.33★ (82)

Alphonse Allais est l'un des plus subtils humoristes de la langue française. Rédacteur en chef du Chat noir et animateur du cabaret du même nom, il a tourné en dérision toutes les modes littéraires de l'époque. À se tordre, Vive la vie !, Deux et deux font cinq et d'autres recueils rassemblent parmi ses meilleures chroniques parues tantôt dans de petites feuilles satyriques du quartier latin, telles L'Hydropathe, L'Anti-Concierge ou La Cravache, tantôt dans de grands quotidiens comme Gil Blas ou Le Journal. Mais les volumes publiés de son vivant ne contiennent qu'une partie des ses farces et satires, si bien qu'un recueil d'Oeuvres posthumes complète fort heureusement les Oeuvre anthumes de ce pourfendeur des idées reçues. Cette édition réunit les textes publiés du vivant d'Allais, ainsi que ceux, fort nombreux, qu'il a disséminés dans d'innombrables journaux de son temps. François Caradec, spécialiste éclairé de la littérature du XXe siècle, les a exhumés et réunis pour le plus grand divertissement du lecteur moderne
16. Dictionnaire superflu de la musique classique
Pierre Brévignon
5.00★ (11)

Quel pianiste se fit connaître du monde entier en surgissant de la mer dans un smoking dégriffé? Woody Allen est-il responsable de l'incendie de la Fenice? Quel compositeur fournit à Karajan le premier scandale de sa carrière? Pourquoi Jean-Sébastien Bach était-il la hantise des facteurs? Quel esprit avisé prédisait de la musique de Beethoven : "Il n'en restera rien"? Quel compositeur avouait n'aimer Léonard Bernstein qu'à 71%? La musique adoucit-elle les mœurs des mafiosi? Quel compositeur est mort en faisant du ski? Quelle terrible malédiction a toujours empêché Pierre Boulez de composer un opéra? Est-il raisonnable de confier les clés de sa Ferrari à un pianiste virtuose? Le rayon laser est-il soluble dans la musique chambre? Quelle pièce d'orgue actuellement en cours d'exécution ne sera applaudie qu'en l'an 2639? Comme la Plaisanterie musicale de Mozart, ce dictionnaire superflu offre un bric-à-brac de citations détonantes, de couacs savamment orchestrés, de fugues bancales et de variations énigmatiques. Entre deux sourires, le néophyte curieux comme le mélomane chevronné y trouveront des informations originales et documentées sur l'univers impitoyable de la musique classique. Près de 900 entrées, parsemées de conseils discographiques et complétées par un index
17. Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis
Pierre Desproges
4.24★ (1399)

Les mots l'amusent, il en joue et en abuse, avec son humour d'une intense noirceur et son intelligence aiguisée. En ne choisissant qu'un seul mot par lettre, Desproges prend le parti d'être partial, et son dictionnaire superflu d'en devenir indispensable : sous la provocation se cache toujours la réflexion, derrière le jeu de mot facile se glisse la dénonciation tout en poésie de cet "écriveur" hors du commun. "En Afrique du Sud, tout le monde aime les noirs, à part Ted", "Bien plus que le costume trois pièces ou la pince à vélo, c'est la pratique de la torture qui permet de distinguer à coup sûr l'homme de la bête". Des noms communs aux noms propres en passant par les locutions latines et étrangères ("Fiat Lux : Oh ! la belle voiture !"), tous les éléments d'un véritable dictionnaire sont réunis, mais au travers du regard de Pierre Desproges, les mots prennent une dimension nouvelle et juste, intemporelle et définitive. --David Rault
18. Tuez un salaud !
Colonel Durruti
3.36★ (26)

C'est le printemps... mais ce qui fleurit surtout dans toute la France c'est des petites affiches, d'un beau mauve. Tuez un salaud! Un appel très clair à couper les branches pourries... Et en bons petits jardiniers, les lecteurs de l'affiche mauve, simples quidams ou personnalités remarquables vont se mettre à élaguer dur. Parce que tout le monde a un salaud à portée de main. Source : Gallimard
19. La légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses d'Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au pays de Flandre et ailleurs
Charles De Coster
3.57★ (39)

Écrite dans une langue truculente, inspirée de Rabelais, La Legende d'Ulenspiegel met en scène un personnage de farceur (Thyl Ulenspiegel) issu du folklore flamand. Né le même jour que Philippe II, empereur d'Espagne et des Pays-Bas, il est aussi joyeux et drôle que l'autre est sinistre et mortifère. Le joug espagnol asservit la Flandre et la Zélande. Ulenspiegel le subit dans sa chair lorsque son père, Claes, est brûlé comme hérétique et quand sa mère, Soetkin, meurt sous la torture pour avoir voulu sauvegarder la fortune de son fils. Il va alors incarner l'esprit frondeur et libre face à l'oppression exercée par Philippe II et le duc d'Albe. Dans toutes les villes de Flandre et de Zélande, Ulenspiegel sème la révolte : Debout ! disent ceux de Bruxelles ; debout ! disent ceux de Gand. Au terme d'aventures héroïques, accompagné du bon et honnête Lamme Goedzak, il libérera la Flandre.
20. La nuit des chats bottés
Boris Beuzelin
3.39★ (21)

Paris, 1977. La France giscardienne bétonne le paysage et s'emmerde, les premiers punks secouent la culture installée... et Stephan et Paul plastiquent leur premier PMU. Dans ces années 70 finissantes, tout concourt à radicaliser ces deux anciens militaires revenus à la vie civile, experts en explosifs : le dégoût de l'idéologie dominante, l'absence d'espoirs et de perspectives... et puis la rencontre de Jeanne dont l'un et l'autre vont tomber amoureux, chacun à sa manière. Par passion pour elle, pour lui offrir une sorte de revanche sur les vacheries et les humiliations passées, les deux hommes, à coups d'actions clandestines et d'explosions en cascade savamment exécutées, vont bâtir la légende des Chats bottés, ce gang de plastiqueurs que rien ni personne ne peut arrêter.
21. Le Mousquetaire : Zo d'Axa, 1864-1930
Alexandre Najjar
"Un mousquetaire rouge qui, après avoir nargué, de l'Europe à l'Asie, juges, policiers, gendarmes, ministres même, finit par nous avouer tout bas qu'il n'est pas anarchiste parce que le mot lui-même est encore un classement ! " écrivait Clemenceau à propos de cet homme épris de liberté, réfractaire -à l'autorité, qui passa la moitié de sa vie à fustiger l'armée et la magistrature, l'autre à arpenter le monde, parce que "la sagesse est de ne pas rester". Personnage fascinant, anarchiste hors de l'anarchie, voyageur impénitent, Alphonse Gallaud, plus connu sous le pseudonyme étrange de " Zo d'Axa ", fut l'un des pamphlétaires les plus virulents de son époque ce qui lui valut une multitude de condamnations et d'exils. Avec sa barbe taillée en pointe, son chapeau de feutre à larges bords, sa cape de bure rejetée sur l'épaule, cet excellent escrimeur avait le profil d'un mousquetaire. Il en avait le panache
22. Annette et le Criminel (Argow, le pirate)
Honoré de Balzac
3.70★ (31)

Ce roman, l'un des premiers de Balzac, est tout à fait atypique de l?écrivain que l'on connaît. C'est un roman d'aventures, celles de cet ancien pirate, criminel, repenti pour l?amour d'une jeune fille aussi belle que dévote. Dans une première partie, Balzac nous conte la rencontre et la naissance des sentiments entre les deux personnages principaux, Argow et Annette, ainsi que la conversion du premier par la deuxième. Dans la seconde partie, il veut nous montrer que le salut ne peut se trouver, quand les crimes ont été très grands, que par une expiation ici-bas, sur terre, quelques soient les bienfaits que l'on peut prodiguer autour de soi pour gagner son ciel. Que l'on adhère ou pas à ce point de vue n'a pas d'importance, tant le récit est bien mené, tout au long de péripéties dignes d'un très bon film d'aventures.
23. Le Club des métiers bizarres
Gilbert Keith Chesterton
3.78★ (408)

« La nature de cette société peut facilement se résumer en quelques mots : c'est un club excentrique et bohème ; la seule condition exigée pour en faire partie consiste en ceci, que le candidat doit avoir inventé la profession qui le fait vivre, et que cette profession doit être entièrement nouvelle. La découverte de ce club étrange fut pour moi prodigieusement réconfortante : réaliser qu'il existait sur la terre dix métiers nouveaux, c'était comme de contempler le premier bateau ou la première charrue. Cela faisait sentir - ce qu'on devrait toujours sentir - que nous sommes encore aux premiers âges du monde.» « Fantastique », « bizarre », « brillamment original », « audacieux » et « paradoxal » sont les adjectifs invariablement appliqués aux oeuvres de Chesterton et Le Club des Métiers bizarres est absolument caractéristique de son génie.
24. Pour une critique de l'économie politique du signe
Jean Baudrillard
3.92★ (29)

« Baudrillard a l'habileté de renvoyer dos à dos le discours du capitalisme, avec son idéologie du besoin, de la motivation de la consommation, et les idéologies marxistes de la production, qu'il va traquer jusque dans les premiers chapitres du Capital ». Jean-Marie Benoist
25. Les Stratégies fatales
Jean Baudrillard
3.58★ (54)

Aujourd'hui que toute radicalité critique est devenue inutile, que toute négativité s'est résolue dans un monde qui fait semblant de se réaliser, que l'esprit critique lui-même a trouvé dans le socialisme sa résidence secondaire et que l'effet de désir, enfin, est largement passé, que reste-t-il sinon remettre les choses à leur point zéro énigmatique ? Or l'énigme s'est inversée : jadis c'était la Sphinge qui posait à l'homme la question de l'homme, qu'?dipe a cru résoudre et que nous avons tous cru résoudre à sa suite - aujourd'hui c'est l'homme qui pose à la Sphinge, à l'inhumain, la question de l'inhumain, du fatal, de la désinvolture du monde envers nos entreprises, de la désinvolture du monde aux lois objectives. L'objet (la Sphinge), plus subtil, ne répond guère. Mais il faut bien qu'en désobéissant aux lois, en déjouant le désir, il réponde en secret à quelque énigme. Que reste-t-il que d'aller du côté de cette énigme, et d'opposer aux stratégies banales les stratégies fatales ?
26. Le Réservoir des sens
Nelly Kaplan
3.17★ (14)

Contribution subjective à une mémoire "gai" La dernière nouvelle, « Le réservoir des sens », a donné son titre au recueil. Nelly Kaplan qui a écrit sous le pseudonyme de Belen a cherché, dans l'ensemble de ses nouvelles, la recherche de l'effet, avec réussite. Ce court récit est l'histoire d'un robot sexuel qui s'éprend du jeune mécanicien au bel « uniforme bleu qui va si bien avec ses yeux " chargé d'ajuster et de graisser - toutes les semaine - les pièces de son « mécanisme parfait et vulnérable ».
27. Lettre ouverte à ceux qui sont passé du col Mao au Rotary
Guy Hocquenghem
3.53★ (56)

Avant de mourir, à 41 ans, Guy Hocquenghem a tiré un coup de pistolet dans la messe des reniements. Il fut un des premiers à nous signifier que, derrière la reptation des " repentis " socialistes et gauchistes vers le sommet de la pyramide, il n'y avait pas méprise, mais accomplissement, qu'un exercice prolongé du pouvoir les avait révélés davantage qu'il les avait trahis. On sait désormais de quel prix - chômage, restructurations sauvages, argent fou, dithyrambe des patrons - fut payé un parcours que Serge July résuma un jour en trois mots : " Tout m'a profité. " Cet ouvrage qui a plus de quinze ans ne porte guère de ride. L'auteur nous parle déjà de Finkielkraut, de BHL, de Cohn-Bendit, de Bruckner. Et déjà, il nous en dit l'essentiel. On ignore ce qu'Hocquenghem aurait écrit d'eux aujourd'hui, on sait cependant que nul ne l'écrira comme lui. Lui qui appartenait à leur très encombrante " génération " - celle des Glucksmann, des Goupil, des Plenel et des Kouchner - se hâtait toutefois de préciser : " Ce mot me répugne d'instinct, bloc coagulé de déceptions et de copinages. " Il aurait souhaité qu'elle fût moins compromise, en bloc, par les cabotinages réactionnaires et moralistes de la petite cohorte qui parasita journaux et " débats ". Il aurait essayé d'empêcher qu'on associât cette " génération "-là aux seuls contestataires qui ouvrirent un plan d'épargne contestation avec l'espoir d'empocher plus tard les dividendes de la récupération. Renonçant aux apparences de la bienséance, de la suavité bourgeoise propres à ceux qui monopolisent les instruments de la violence sociale, Guy Hocquenghem a usé de la truculence, de la démesure. Il a opposé sa clameur à la torpeur des temps de défaite. Son livre éclaire le volet intellectuel de l'ère des restaurations. Les forces sociales qui la pilotaient il y a vingt ans tiennent encore fermement la barre ; les résistances, bien qu'ascendantes, demeurent éparses et confuses. Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines. Les repentis ont pris de l'âge et la société a vieilli avec eux. L'hédonisme a cédé la place à la peur, le culte de l'" entreprise " à celui de la police. Favorisés par l'appât du gain et par l'exhibitionnisme médiatique, de nouveaux retournements vont survenir. Lire Guy Hocquenghem nous arme pour y répondre avec ceux qui savent désormais où ils mènent. SERGE HALIMI
28. Florilège de la chanson révolutionnaire : De 1789 au Front populaire
Robert Brécy
4.00★ (2)

C'est un livre aussi passionnant qu'utile pour la connaissance de l'histoire sociale que nous offre R. Brecy : son florilège nous permet de découvrir plus de deux cents chansons sociales reproduites en fac-similé, paroles et musique. Une centaine d'autres sont également présentées dans leur contexte historique et social. L'on doit souligner le travail de présentation qui les accompagne et qui est souvent indispensable à leur compréhension. Comme le fait justement remarquer R. Brecy, la chanson sociale est « poésie, musique et arme de propagande - dans l'acception noble du terme ». La chanson sociale a en effet joué un rôle de premier plan dans la diffusion des idées politiques au siècle dernier notamment - à une époque où n'existaient ni disques ni radios. L'on ne saurait voir en ce livre un simple divertissement : il restitue une part importante et généralement méconnue de l'histoire ouvrière et sociale de ces 150 dernières années, une forme d'expression spécifique dont nous sous-estimons peut-être actuellement la portée. Ajoutons enfin que ce livre est des plus agréables à lire en raison des nombreuses illustrations qui l'accompagnent. L'on ne saurait donc trop en recommander la lecture
29. La Chanson d'un gas qu'a mal tourné
Gaston Couté
3.88★ (10)

L'oeuvre de Gaston Couté (mort en 1911) est celle d'un peintre lucide devant la vie... Chacun des tableautins que sont ses soliloques est un cri de révolte, de protestation contre la société... Pas plus que Couté, Brassens ne peut chanter la joie de vivre. Ce qu'ils ont devant les yeux, dans le crâne, lourd au fond du coeur, c'est l'unanime misère de l'homme, l'incraoyable stupidité du monde... Comme "La mauvaise réputation" ou "la mauvaise herbe" de Brassens, "le gas qu'a mal tourné" est une profession de foi, une déclaration de principes. Il a mal Tourné, d'accord; mais pas par hasard, pas par accident. A aucun moment l'envie - pas même l'idée - ne lui est venue de prendre la route droite, bordée d'honnêtes filouteries, de légales saloperies et pavées de pieuses intentions. René Gingeas et Gaston Coutant Extraits de "Gaston Couté, l'enfant perdu de la Révolte" Ed. du Vieux St Ouen - 1966
30. A bas les chefs !
Joseph Déjacque
3.83★ (19)

Que l’individu ou le groupe comparaissant aux assises y porte le front haut, qu’il s’y pose non en accusé mais en ennemi, et en ennemi toujours redoutable quoi qu’il en soit ou en puisse être, prisonnier ou libre, mort ou vivant, car l’homme de principe vaincu dans la lutte ne meurt jamais tout entier et c’est là sa consolation et sa fonction et sa force : ses pareils lui survivent. Qu’il dise donc à ceux qui sont là pour le condamner : « Demain, si vous ne m’acquittez, vous serez morts. J’appelle à haute voix sur vous les poignards des sociétés secrètes dont je suis un des membres, et cette invocation, sachez-le bien, c’est pour eux tous un ordre !... Et maintenant frappez-moi, si vous l’osez ! » Et que le lendemain, si ce révolutionnaire est condamné, les sociétés secrètes fassent périr, à tout prix et quelque péril qu’il y ait à le faire, les jurés et les juges qui auront trempé dans la sentence. Ah ! messieurs de la famille et de la propriété, de la religion et du gouvernement, vous voulez du privilège, eh bien ! subissez-en les conséquences…
31. Journal d'un éducastreur
Jules Celma
4.25★ (7)

Entre octobre 1968 et juin 1969, un jeune instituteur donne la liberté à ses élèves. Qu'en font-ils ?" Instituteur remplaçant, Jules Celma effectue pendant cette période quatre remplacements d'une durée de quelques semaines à quelques mois dans diverses classes. A chaque fois il essaye de créer les conditions propices à susciter l'expression non autocensurée de ses petits élèves. Il tente de créer une atmosphère de liberté dans la classe. Selon les cas les résultats sont variés. Héritant de classes habituées à des instituteurs pratiquant une pédagogie ordinaire (c'est à dire autoritaire et castratrice) il rencontre pas mal de difficultés avant d'obtenir un peu de spontanéité de la part de ses élèves déjà bien dressés. Tout en s'interdisant d'orienter artificiellement les sujets de discussion. Son livre est le récit de ces différents épisodes de remplacement, à partir de notes reproduisant les dialogues des enfants, des poèmes ou histoires qu'ils ont écrits et les dessins les plus intéressants qu'ils ont produits, représentants le plus souvent des personnages nus (avec leur organes génitaux bien mis en évidence), dans des activités scatologiques (pipi-caca). Il recueille également des dessins plus communs de scènes de guerre - qui eux ne choquent personne ! Le livre reproduit également quelques réactions contradictoires (courriers de lecteur) reçues suite à la publication de son expérience dans la revue Le fait public (février 1970). Après ces quelques expériences Jules Celma ne fut plus employé par l'"Educastrons Nationale". Il fut même condamné pour "outrages aux bonnes moeurs" en 1971 après qu'un de ses textes, relatant son expérience et les leçons qu'il en a tiré, ait été utilisé comme tract par des lycéens en colère. Le livre reproduit aussi les témoignages favorables d'éminents scientifiques (Bernard Pagès, Gilles Deleuze et Henry Chambron) interrogés par les juges. Nous lui tirons notre chapeau. Instituteurs et aspirants instituteur, on ne vous parlera jamais de cette expérience en IUFM mais il est indispensable que vous la connaissiez si vous voulez prétendre enseigner avec un minimum de lucidité. L 'édition de ce livre est épuisée. Il n'est trouvable que dans certaines bibliothèques ou peut-être d'occasion chez des bouquinistes ou sur le web. C'est pourquoi nous l'avons scanné au format pdf (300 ppp ; compression élevée) : téléchargement du texte intégral 8,3 Mio, 138 pages demi-format). Voir également la video du court métrage réalisé par Jules Celma : L'école est finie. Remarque : aujourd'hui, "l'Educastrons Nationale" n'a jamais aussi bien porté son nom, la question de la sexualité infantile est devenue complétement tabou. Lire une expérience récente d'éducation sexuelle. En complément de ce témoignage nous vous invitons à lire aussi l'expérience d'antipsychiatrie initiée dix ans plus tard, dans un lieu de vie, par Claude Sigala. http://www.ecologielibidicale.org
32. Ni vieux ni maitres
Claude Guillon
3.00★ (5)

Quand les « vieux » gays revendiquent le mariage et des enfants pour tous, c'est la cellule familiale et l'autoritarisme parental qui s'affirment, et cela ne déplaît pas à l'État. La famille (hétéro ou homoparentale) est « partie intégrante et condition de l'État autoritaire et de la société autoritaire. Elle constitue l'appareil d'éducation par lequel tout individu de notre société doit passer dès son premier souffle. Elle forme l'enfant dans l'idéologie réactionnaire non seulement grâce à l'autorité qui y est institutionnalisée, mais par la vertu de sa structure propre ; elle est la courroie de transmission entre la structure économique de la société conservatrice et sa superstructure idéologique ; son atmosphère réactionnaire imprègne nécessairement et inextricablement chacun de ses membres. », dit Wilhelm Reich. Yves Le Bonniec et Claude Guillion, auteurs de « Ni vieux ni maîtres », estiment que « des millions de jeunes de zéro à dix-huit ans mènent une vie d'objet. Ils appartiennent à leurs parents, à l'État. Ils obéissent aux profs, aux juges, aux médecins, aux flics. La loi, l'autorité adulte parlent d'eux et pour eux. Pour fabriquer des adultes soumis, il faut réprimer dès l'enfance la vie, l'autonomie, l'amour, qui agitent les petits d'hommes. Les enfants sont des prisonniers de guerre. C'est la guerre tous les jours, pour sauver sa peau, survivre un peu, aimer un peu, reprendre un peu de temps à l'ennemi. Ça n'est pas une guerre pour de rire. Des milliers d'enfants sont tués chaque année par leurs parents, des milliers d'autres frappés, internés, contrôlés. Il y a des enfants dans les prisons, il y en a dans les hôpitaux psychiatriques, ils y meurent aussi. Scolarité obligatoire, amours défendues (pédophiles s'abstenir), correspondance contrôlée, circulation interdite, domicile obligatoire, lectures censurées, idées interdites... Assez pour faire qualifier de totalitaire n'importe quel régime politique. Pour les enfants, les adultes disent : éducation, protection, et même amour C'est là que les cartes sont brouillées. Les pires ennemis des enfants sont souvent ceux qui, paraît-il, les aiment le mieux. L'amour « naturel » entre parents et enfants est un mythe qui permet aux adultes d'endormir la méfiance des opprimés. C'est peut-être le plus gros mensonge, ça n'est pas le seul. Les adultes en inventent sans cesse pour maquiller ou justifier leur pouvoir, car les idées sont des armes. Il peut s'avérer plus difficile mais plus important de résister à un mensonge qu'à une claque. » Yves Le Bonniec et Claude Guillion, « Ni vieux ni maîtres ».
33. Les contes de fées et l'art de la subversion : Etude de la civilisation des moeurs à travers un genre classique : la littérature pour la jeunesse
Jack David Zipes
4.00★ (15)

Les contes de fées sont probablement l'un des plus puissants moyens de peser culturellement et socialement sur la vie des enfants. Telle est la thèse de ce livre pionnier qui montre comment, dès le XVIIe siècle, les Perrault, Grimm et autres Andersen ont repris les thèmes des contes populaires hérités de la tradition orale pour les transformer en un discours visant à contraindre les enfants à se conformer aux règles du code social de l'époque, ou, au contraire, pour critiquer le processus culturel du monde qui était le leur. Il explique aussi comment, plus près de nous, ces subversions du conte de fées se sont retrouvées, soit dans un sens autoritaire comme dans l'Allemagne nazie, soit dans un sens émancipateur comme dans la période contestataire des années 1960.
34. Encyclopédie des farces, attrapes et mystifications
François Caradec
5.00★ (5)

Ouvrage réjouissant, recensement complet complet de toutes les farces et attrapes vendues dans le commerce - y compris celles de mauvais goût. S'y trouvent également réunis, tous les grands farceurs et mystificateurs, en tous les domaines.
35. Tracts surréalistes et déclarations collectives (1922/1969), tomes 1 et 2
José Pierre
4.00★ (3)

André Breton, Anticapitalisme, Anticolonialisme, Antifascisme, Antimilitarisme, Édition, Éric Losfeld, Guerre d'Algérie, José Pierre, Léon Trotsky, Luttes politiques, Mai 68, Parti communiste français, Pierre Faucheux, Révolution, Surréalisme, Tracts surréalistes et déclarations collectives
36. Le culte de la charogne : Anarchisme, un état de révolution permanente (1897-1908)
Albert Libertad
4.50★ (30)

Tu te plains de la police, de l'armée, de la justice, des administrations, des lois, du gouvernement, des spéculateurs, des fonctionnaires, des patrons, des proprios, des salaires, du chômage, des impôts, des rentiers, de la cherté des vivres et des loyers, des longues journées d'usine, de la maigre pitance, des privations sans nombre et de la masse infinie des iniquités sociales. Tu te plains, mais tu veux le maintien du système où tu végètes. Tu te révoltes parfois, mais pour recommencer toujours. Pourquoi te courbes-tu, obéis-tu, sers-tu ? Pourquoi es-tu l'inférieur, l'humilié, l'offensé, le serviteur, l'esclave ? Parce que tu es l'électeur, celui qui accepte ce qui est ; celui qui, par le bulletin, sanctionne toutes ses misères, consacre toutes ses servitudes. Tu es le volontaire valet, le domestique aimable, le laquais, le larbin, le chien léchant le fouet. Tu es le geôlier et le mouchard. Tu es le bon soldat, le locataire bénévole. Tu es l'employé fidèle, le serviteur dévoué, l'ouvrier résigné de ton propre esclavage. Tu es toi-même ton bourreau. De quoi te plains-tu ? A celui qui s'interroge sur les conditions de reproduction d'un système que beaucoup déclarent vouloir changer mais ne font, en réalité, que contribuer à maintenir, ce recueil propose la lecture de textes animés d'un souffle et d'une passion rares et ouvre des perspectives de luttes sociales refusant les conformismes qui dominent la vie quotidienne.
37. Alternatives, n°5 : Désobéissance civile et luttes autonomes
Revue Alternatives
4.00★ (1)

Désobéissance civile et luttes autonomes «Ça bouge. La crise, l'agonie du gauchisme, la rupture de la gauche, le bordel dans nos têtes et quelque chose qui nous cogne du plus profond du ventre. La convergence de nos identités cristallise sur une nouvelle figure de classe : le jeune prolétarisé qui a cette envie de respirer l?air du large dans le ghetto de la politique.»
38. Trespass : une histoire de l'art urbain illicite
Carlo McCormick
3.67★ (9)

Street art: dernière discipline visuelle hors-la-loi Graffiti et art non officiel, d une origine locale à un phénomène mondial Ces dernières années, le street art est devenu plus audacieux, plus orné, plus sophistiqué et dans bien des cas plus acceptable. Mais l'art public non officiel demeure l'enfant terrible de l'expression culturelle, la dernière discipline visuelle hors-la-loi. C'est également devenu un phénomène mondial au XXIe siècle. Réalisé en collaboration avec les artistes présentés, Trespass examine la montée et l'influence mondiale du graffiti et de l'art urbain en revenant sur les figures-clés, les événements et les mouvements d'expression personnelle, ainsi que sur l'histoire de la réappropriation de l'espace urbain, de la contestation et des performances urbaines illicites. Premier livre à balayer toute l'histoire du mouvement street art et à en montrer l'influence mondiale et l'évolution technique, Trespass présente des uvres-clés de 150 artistes, fait le lien entre quatre générations de hors-la-loi visionnaires, comme Jean Tinguely, Spencer Tunick, Keith Haring, Os Gemeos, Jenny Holzer, Barry McGee, Gordon Matta-Clark, Shepard Fairey, Blu, Billboard Liberation Front, les Guerrilla Girls et Banksy, entre autres. Il comprend également des douzaines de photographies inédites d' uvres disparues depuis longtemps et d' uvres urbaines aussi légendaires qu'éphémères.
39. Quintes ; L'Ivre livre ; Le sacre de la femme ; Discours contre les entraves
Marcel Moreau
2.62★ (23)

Né en 1933 au sein d'une famille ouvrière, en Belgique, Marcel Moreau exerce de petits métiers avant de devenir correcteur de presse à Paris où il s'installe en 1968. Paru en 1963, défendu par Queneau, publié en extraits par Paulhan dans la NRF et par Simone de Beauvoir dans Les Temps modernes, son premier roman Quintes (1963), aux échos kafkaïens, fait l'effet d'une bombe dans le milieu littéraire. Moreau poursuit depuis une œuvre exigeant, née de la secouante rencontre entre le corps sauvage de sa jeunesse et les mots. Alternant des proses romanesques hallucinées, sensorielles, d'un érotisme incandescent, et des essais opposant sur un mode lyrique la toute-puissance des instincts à une modernité exsangue, Moreau plonge dans le baroque des passions et invente une écritures de tremblements (de l'être), somptueuse, dansante, libératrice. Je crois avec une ferveur accrue que la seule aventure qui vaille est nécessairement intérieure. Que chaque homme se doit de devenir le monstre dont il possède en lui, ravagées, mutilées, maudites, toutes les composantes. Ecrivain culte et secret, Marcel Moreau a construit une œuvre singulièrement transgressive, qui fait l'objet d'une véritable contrebande du feu parmi ses nombreux lecteurs. Outre Quintes, sont réunis ici L'Ivre Livre, Sacre de la femme, Discours contre les entraves, et des lettres inédites de Jean Dubuffet.
40. Le déshonneur des poètes ; suivi de, La parole est à Péret
Benjamin Péret
4.05★ (31)

Jusqu'à sa mort en 1959, Benjamin Péret. a été, aux côtés d'André Breton, l'un des principaux animateurs du mouvement surréaliste. Publié en 1945, Le Déshonneur des poètes éclate dans une France où l'idéal révolutionnaire s'est dissous dans le nationalisme et le chauvinisme. Plus de cinquante ans après sa publication, Le Déshonneur des poètes, véritable manifeste de l'indépendance affirmée de l'acte poétique, apparaît comme l'expression souveraine de la liberté de l'esprit.
41. Les Pieds-Nickelés s'en vont en guerre
Louis Forton
3.33★ (11)

L'histoire met en scène trois personnages principaux, Croquignol, Filochard et Ribouldingue, trois petits filous, à la fois escrocs, hâbleurs et indolents. Au début de leur « carrière », les Pieds Nickelés se heurtent sans cesse aux forces de l'ordre dans des aventures où ils ont rarement le dessus. Peu à peu, la bande dessinée rencontrant un succès grandissant, les Pieds Nickelés prennent de l’envergure et de l’audace. Ils se frottent désormais aux grands de leur époque, le président de la République, le roi d’Angleterre et le Kaiser. Avec la Première Guerre mondiale, la personnalité des Pieds Nickelés prend encore un nouveau tour. Ils incarneront désormais les valeurs populaires françaises d’ingéniosité et de débrouillardise connues sous le nom de « système D ». Opérant derrière les lignes ennemies sous de multiples couvertures, ils roulent sans cesse les « boches », dépeints comme de gros lourdauds sans aucune finesse et faciles à berner. Louis Forton a continué à dessiner les Pieds Nickelés jusqu’à sa mort en 1934, date après laquelle la série sera reprise par Aristide Perré puis Albert Badert. Il faudra néanmoins attendre sa reprise par Pellos en 1948 pour que les Pieds Nickelés renouent avec le succès. Les auteurs successifs des Pieds Nickelés sont la raison pour laquelle au fil des BD le physique des personnages a changé et évolué. 126 tomes de la série sont sortis actuellement
42. Histoire de la flibuste
Georges Blond
4.06★ (45)

Leur histoire commence peu après la découverte du Nouveau Monde. Ces aventuriers venus d'Europe, attirés par l'or transporté par les galions espagnols de retour d'Amérique, établirent d'étranges colonies dans les îles des Caraïbes, particulièrement à la Tortue et à la Jamaïque. Tantôt corsaire, lorsque mandatés par leur souverain, tantôt pirate, donc pillant pour leur propre intérêt, ces hommes sont connus dans l'Histoire sous le nom de flibustiers. Pendant près de quatre siècles, pillant et massacrant au gré de leur quête de trésor, ils firent régner la terreur sur ces rivages lointains. Traînant souvent la réputation de brutes sanguinaires, voleurs sans scrupules, violents et cruels, mais non dénués de talent, les flibustiers écumèrent la mer caraïbe et le golfe du Mexique à la recherche de butin. C'est précisément leur fabuleuse et fascinante épopée que Georges Blond narre ici avec verve. Avec lui, nous suivons les destins de ces chasseurs de trésors, parmi lesquels Henry Morgan au XVIIe siècle et le Français Jean Laffite au XVIIIe siècle.
43. Le Père Peinard
Emile Pouget
3.25★ (5)

Après le portrait d'un commissaire de Police, voici celui d'un anarchiste Emile Pouget (1860-1931) Natif de Rodez, il vint à Paris après la Commune dans les années 1875. Il fut employé dans un magasin de nouveautés et fut ce que l'on appelait à l'époque "un calicot". Ses conditions de travail ne le satisfaisnant pas, il se mit à fréquenter des réunions publiques où des agitateurs politiques proposaient une propagande révolutionnaire à laquelle le jeune Emile (il n'avait pas vingt ans) adhéra tout de suite. Il prit part dit Paul Dlesalle dans "Le Cri du Peuple" en 1931 à la fondation à Paris du premier syndicat d'employés. Au meeting du syndicat des menuisiers qui convoquait les chômeurs dissout par la police, il fit partie du cortège qui avec Louise Michel dévalisa une boulangerie rue du Four dans ce que l'on peut appeler une émeute de la faim. Il fut quelques jours plus tard inculpé de pillage à main armée et condamné à huit ans de prison. Il purgea 3 ans à la centrale de Melun, Louise Michel écopa de douze ans ! A peine sorti après une amnistie, il fit paraître une brochure rappelant par son style "le Père Duchêne" de la Commune de Paris, et un almanach chaque année. Il obtint un succès considérable, et son influence fut telle qu'elle inquiéta les partis politiques tels ceux du "Parti Socialiste Ouvrier Révolutionnaire" qui dépêcha en toute hâte Jean Baptiste Clément à Charleville-Mézière, ville où le nombre de militants fondait, à mesure que les ventes du " père Peinard" progressaient chez les ouvriers.
44. Do it
Jerry Rubin
3.82★ (73)

À travers les luttes de ces dernières années, sur les campus, contre le Pentagone, à Chicago en 1968, Jerry Rubin (jadis jeune Américain sage) est à l'origine de cette synthèse entre le courant hippie et le gauchisme des jeunes révolutionnaires blancs américains : le mouvement "yippie" dont ces pages sont à la fois le Manifeste, l'épopée, le manuel et la bande dessinée. "Le mythe devient réel quand il offre aux gens une scène sur laquelle ils viennent jouer leurs rêves et leurs désirs... Les gens essayent de réaliser le mythe ; c'est là qu'ils tirent le meilleur d'eux-mêmes. Invente tes propres slogans. Proteste contre ce que tu voudras. Chacun est son propre yippie. Notre message, c'est : ne grandissez pas. Grandir, c'est abandonner ses rêves. Source : Points, Seuil
45. Les habits neufs du président Mao
Simon Leys
4.11★ (95)

Les Habits neufs du président Mao. Chronique de la Révolution culturelle est un livre de Simon Leys publié en 1971 par Champ Libre. Il fait partie de sa série d'essais sur la Chine. Le titre est une référence au conte de Hans Christian Andersen, Les Habits neufs de l'empereur. La chronique traite des événements qui se sont déroulé en République populaire de Chine de février 1967 à octobre 1969, au plus fort de la Révolution culturelle, alors que l'auteur se trouvait lui-même à Hong Kong. Pendant la vogue maoïste en France, ce texte a mis en évidence les luttes de pouvoir sordides qui motivaient le mouvement en Chine, et plus particulièrement la volonté de Mao de détruire le Parti communiste chinois afin de reprendre le pouvoir qui lui avait échappé depuis plusieurs années. Les faits relatés sont issus de la presse officielle chinoise de l'époque, de la presse de Hong Kong et des témoignages des nombreux Chinois réfugiés dans la colonie britannique pour échapper aux excès de la Révolution culturelle.
46. Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations
Raoul Vaneigem
4.14★ (243)

Le Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations marque l'émergence, au sein d'un monde en déclin, d'une ère radicalement nouvelle. Au cours accéléré qui emporte depuis peu les êtres et les choses, sa limpidité n'a pas laissé de s'accroître. Je tiens pour contraire à la volonté d'autonomie individuelle le sentiment, nécessairement désespéré, d'être en proie à une conjuration universelle de circonstances hostiles. Le négatif est l'alibi d'une résignation à n'être jamais soi, à ne saisir jamais sa propre richesse de vie. J'ai préféré fonder sur les désirs une lucidité qui, éclairant à chaque instant le combat du vivant contre la mort, révoque le plus sûrement la logique de dépérissement de la marchandise. Le fléchissement d'un profit tiré de l'exploitation et de la destruction de la nature a déterminé, à la fin du XIXe siècle, le développement d'un néocapitalisme écologique et de nouveaux modes de production. La rentabilité du vivant ne mise plus sur son épuisement mais sur sa reconstruction. La conscience de la vie à créer progresse parce que le sens des choses y contribue. Jamais les désirs, rendus à leur enfance, n'ont disposé en chacun d'une telle puissance de briser ce qui les inverse, les nie, les réifie en objets marchands. Il arrive aujourd'hui ce qu'aucune imagination n'avait osé soutenir : le processus d'alchimie individuelle n'aboutit à rien de moins qu'à la transmutation de l'histoire inhumaine en réalisation de l'humain. R.V.
47. Intentions
Oscar Wilde
3.68★ (55)

En 1891, c'est-à-dire l'année même où il fait paraître, précédé d'une préface qui résume ses théories esthétiques, Le Portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde, sous le titre d'Intentions, rassemble quatre études critiques : " Le Déclin du mensonge ", " Plume, pinceaux, poison ", " La critique est un art " et " La Vérité des masques ". Le recueil a sans doute souffert de sa trop grande proximité avec les formules si frappantes que propose la préface du Portrait. S'il mérite cependant d'être aujourd'hui redécouvert, c'est qu'Oscar Wilde y renouvelle l'esthétique de son époque, en prenant aussi bien pour cible la respectabilité victorienne qu'une modernité étriquée. En refusant l'alliance de l'art et de la morale et la superposition du Bien et du Beau, il nous propose une pensée de la transgression qui ne s'interdit ni le brillant du paradoxe, ni le mordant du polémique. --Ce texte fait référence à lédition
48. Chroniques de la haine ordinaire
Pierre Desproges
4.25★ (2350)

Entre autres sujets de raillerie où je me suis plu à vautrer mon ignominie congénitale au fil de ces pages, le cancer, les cancéreux, les cancérologues et les gaietés de l'escadron métastatiques venaient bien sûr en bonne position. Sans doute parce que la mort est quelquefois au bout, et que la mort est la chose la plus extraordinairement amusante du monde puisqu'elle atteint dans l'absurde des sommets inaccessibles à tous les autres avatars de la condition humaine. Ce livre regroupe des chroniques extraites d'une émission radiophonique quotidienne de Pierre Desproges sur France Inter.
49. Le Cinéma, art subversif
Amos Vogel
4.33★ (16)

L'impatienter le tourmenter l'offusquer le questionner le choquer le pousser à quitter la salle de projection Le déconcerter, le tuer à petit feu avec de l?avant-garde de l'expérimentation de la lenteur de la couleur des formes pures et dures l?étourdir Lui montrer absolument tout ce qu'il ne veut pas voir Non pas surpasser ses attentes mais aller à leur encontre De belles images bien sales bien dérangeantes bien mal foutues du malaise à en recracher son dégoût son admiration son aversion son interrogation son incompréhension son extase L'inconfortable position de spectateur qui ne peut demeurer indifférent Amos Vogel abattit bon nombre de cinéphiles états-uniens avec son Cinema 16 Aujourd'hui toujours atterré on se relève et on en redemande encore Film as a Subversive Art : Amos Vogel and Cinema 16 un film de Paul Cronin -Élise Dion http://www.cinéma-abattoir.com
50. La Révolution des curés, Paris, 1588-1594
Arlette Lebigre
13 mai 1588, un roi traqué par l'émeute s'enfuit de Paris pour n'y plus revenir. 22 mars 1594, un autre roi se glisse furtivement dans la capitale qui le repousse depuis six ans. Que cache ce vide historique entre le dernier des Valois et le premier des Bourbons ? Pourquoi tant de haine contre Henri III ? Pourquoi cette résistance désespérée à Henri IV ? Une réponse : la révolution. Révolution insolite, prêchée par des chefs religieux fanatiques et démocrates qui, une main sur l'Évangile, l'autre sur le mousquet, mettront le pays à feu et à sang pour défendre une double cause : la foi catholique, la souveraineté du peuple. Révolution née de l'exaspération de la passion religieuse, mais aussi du refus d'un pouvoir politique sans contrôle et de la prise de conscience des injustices sociales. Révolution populaire, certes, mais voulue et menée par des intellectuels, hommes d'Église et hommes de loi, transfuges de la haute bourgeoisie et étudiants contestataires. On est très loin des clichés si souvent plaqués sur ce « temps des troubles » - Henri III le dégénéré, Henri de Guise le héros, Henri IV le libérateur. Le vrai visage du drame est à chercher ailleurs, dans les rues et les églises, à la Sorbonne et à l'Hôtel de Ville, chez tous ceux qui en furent les témoins et parfois les victimes. Six ans de violence, de complots et d'assassinats, des foules en délire, des dizaines de milliers de morts : avec deux cents ans d'avance, Paris s'offre sa première grande fête révolutionnaire. Arlette Lebigre, née en 1929, docteur en droit, licenciée ès lettres, agrégée des Facultés de Droit, est professeur à l'Université de Paris XI. Spécialisée en histoire du Droit et des Institutions pour la période moderne (XVIe-XVIIIe s.), elle a notamment publié un Manuel d'Histoire du Droit Pénal (en collaboration avec André Laingui, 1979) et « Les Grands Jours d'Auvergne, désordres et répression au XVIIe siècle », 1976.
51. Le journal d'une femme de chambre
Octave Mirbeau
3.94★ (2236)

On se rappelle du sublime "Journal d'une femme de chambre" de Luis Bunuel, dont le personnage était lumineusement interprété par Jeanne Moreau. On a un peu vite oublié peut-être que le film était une adaptation, après celle de Renoir, d'un livre non moins remarquable d'Octave Mirbeau, publié en 1900. Ce journal d'une femme de chambre est celui de Célestine, au Mesnil-Roy, en Normandie. Elle est nouvellement engagée, acceptant la place dans l'espoir de se reposer des turbulences parisiennes. Les événements ne manqueront pas pour colorier son quotidien. Un quotidien qu'elle consigne avec "toute la franchise qui est en elle et quand il le faut toute la brutalité qui est dans la vie". C'est donc là un journal de femme en province, au bas de l'échelle sociale, et le prétexte pour Mirbeau de brosser au scalpel une étonnante galerie de portraits, dans une violente satire des moeurs provinciales et parisiennes de la Belle Époque. Autopsie de la bonne bourgeoisie, ce Journal dresse en petites touches, parfois en larges aplats, les travers d'une humanité mesquine, hypocrite, et condamne tous les débordements nationalistes et antisémites. Le roman connut un vif succès à sa parution, il est aussi le plus célèbre de Mirbeau. --Céline Darner
52. Le très curieux Jules Verne : Le problème du père dans les Voyages extraordinaires
Marcel Moré (II)
5.00★ (4)

«Le très curieux Jules Verne» est une formule de Mallarmé. L'essai de Marcel Moré la justifie tout à fait. Voici ce qu'en ont écrit deux de ses premiers lecteurs : «L'auteur s'appuie sur le peu que l'on sait de la vie de Jules Verne et sur une exégèse fort intéressante de ses écrits. Il y a relevé un certain nombre de citations qui sont effectivement "très curieuses". D'autre part, certains détails de la vie de Jules Verne (si peu connue) ne manquent pas d'inattendu : par exemple, son amitié (pour ne pas dire plus) pour le jeune Aristide Briand, l'attentat dont il fut victime de la part d'un de ses neveux, etc. Voilà un livre qui sort des sentiers battus de l'histoire littéraire.»Raymond Queneau.«Marcel Moré soutient dans ce livre deux thèses parallèles. L'une est qu'il nous faut dans la vie substituer peu à peu à notre père naturel (dont il n'y a rien de bon à attendre) un homme plus âgé et meilleur que nous et qui nous instruit du sens de la vie, qu'il appelle un père sublime. Plus tard nous aurons également à substituer à notre femme un ami digne d'estime et d'admiration... La seconde thèse tend à montrer que l'œoeuvre entier de Jules Verne a pour raison et pour secret la pédérastie.»Jean Paulhan.
53. Les Pieds Nickelés de Louis Forton (1908-1934)
Jean Tulard
Les Pieds Nickelés, célèbre bande dessinée, impose à ceux qui la regardent son anticonformisme et son ton irrévérencieux. Car des héros, pour la première fois négatifs, mélange de subversion et d'immoralité, n'ont-ils pas l'intention de rompre avec la morale bourgeoise ? Nous sommes au temps de l'anarchisme et de la bande à Bonnot. Qui se doute, en 1909, que l'auteur, Louis Forton, introduit alors une révolution dans l'univers des histoires illustrées ? Jean Tulard s'attarde sur les origines de la bande dessinée. Les Pieds Nickelés laissent ensuite la place à Mickey et à Tintin, mais la nostalgie de ces dessins qui ne respectaient rien persiste encore aujourd'hui, cent ans après leur création.
54. La parole contraire
Erri De Luca
3.74★ (126)

Apport de Petitsoleil "Je revendique le droit d'utiliser le verbe "saboter" selon le bon vouloir de la langue italienne. Son emploi ne se réduit pas au sens de dégradation matérielle, comme le prétendent les procureurs de cette affaire. Par exemple : une grève, en particulier de type sauvage, sans préavis, sabote la production d'un établissement ou d'un service. Un soldat qui exécute mal un ordre le sabote. Un obstructionnisme parlementaire contre un projet de loi le sabote. Les négligences, volontaires ou non, sabotent. L'accusation portée contre moi sabote mon droit constitutionnel de parole contraire. Le verbe "saboter" a une très large application dans le sens figuré et coïncide avec le sens d'entraver". Les procureurs exigent que le verbe "saboter" ait un seul sens. Au nom de la langue italienne et de la raison, je refuse la limitation de sens. Il suffisait de consulter le dictionnaire pour archiver la plainte sans queue ni tête d'une société étrangère. J'accepte volontiers une condamnation pénale, mais pas une réduction de vocabulaire."
55. Le coeur populaire
Jehan Rictus
4.15★ (13)

Apport de Crapette
56. Les soliloques du pauvre
Jehan Rictus
3.84★ (42)

Apport de Crapette Gabriel Randon, sous le nom de Jehan-Rictus, acquiert la notoriété dès 1896, en chantant dans les cabarets montmartrois. Ce premier recueil rend hommage aux gueux et évoque la misère dans la langue des faubourgs
57. La Commune de 1871 : utopie ou modernité ?
Gilbert Larguier
5.00★

Est-il encore utile de s'interroger sur la Commune de 1871 ? Peut-on le faire sereinement en dépassant les clivages idéologiques ? C'est ce qui a été tenté lors des rencontres tenues à Perpignan par des historiens confirmés, des étudiants et des doctorants, des juristes, des anthropologues, des géographes, des gens de lettres et de théâtre autour du thème La Commune de 1871 : utopie ou modernité ? Cet ouvrage rassemble leurs contributions ainsi que les riches discussions qu'elles ont suscitées. Il apporte des aperçus neufs, une réflexion renouvelée sur la nature et le contenu d'un des mouvements qui a le plus influencé les idéologies progressistes du XXe siècle. Il replace la Commune de Paris et l'ensemble du mouvement communaliste au rang de chantier prometteur pour les historiens et les chercheurs en sciences humaines. (quatrième de couverture)
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