Est-il pire de ne pas avoir de principes, ou d'avoir des principes qu'on n'est pas à même de défendre ?
Le silence prolongé permet de vraiment écouter ce qu'il y a au fond de soi.
Mettre en application des convictions est plus difficile que de les prêcher.
Mme Reed pouffa. "Vous êtes abolitionniste ? Y a beaucoup de quakers qui le sont." Elle balaya du regard la boutique déserte, et sembla prendre une décision. "Les abolitionnistes ont plein de théories, mais moi je vis avec des réalités. Pourquoi je voudrais aller en Afrique ? Je suis née en Virginie. Pareil pour mes parents, mes grands-parents et leurs parents. Je suis américaine. Je ne raffole pas de l'idée qu'on nous expédie tous dans un pays que, pour la plupart, on connaît même pas. Si les Blancs espèrent juste se débarrasser de nous, nous flanquer sur des bateaux pour pouvoir être bien tranquilles, eh ben, moi je suis ici. C'est mon pays, et j'irai nulle part."
Si ouverts d'esprit soient-ils, les gens avaient tendance à être attirés par leurs semblables.
−Le silence n'est pas le même partout ?
−Il y a différentes sortes de silence. Certains silences sont plus profonds et plus féconds que d'autres.
-"J'ai goûté à la liberté. Et ce goût là, maintenant, je pourrai jamais plus m'en passer."
J'ai goûté à la liberté. Et ce goût-là, maintenant, je pourrais jamais plus m'en passer.
Pas de whisky, pas de couleurs, pas de plumes, pas de mensonges… Alors qu'est-ce qui reste ?
- Pas de jurons non plus, ajouta Honor.
Belle éclata de rire.
Honor sourit. "Nous nous qualifions nous-mêmes de "gens étranges", car nous savons bien que c'est l'impression que nous donnons aux autres."
Je crois qu'au fond d'eux-mêmes la plupart des gens du Sud ont toujours su que l'esclavage était une faute, mais ils ont accumulé des couches et des couches d'arguments pour justifier cette pratique.