Numéro Un est un roman court, quasiment journalistique sur le style, écrit par un auteur qui connaît les rouages de l'ex-URSS pour y avoir passé sa jeunesse…
C'est aussi un roman sur la quête : de sa vie, de combines pour utiliser le système et arrondir ses fins de mois (difficile… hein on est au milieu des années 80 au début du roman), de filiation, d'héritage, etc.
Vladimir (Volodia, pour ses intimes) est un jeune comme un autre au pays des soviets… il a une bande de copains qui cherchent à ne pas se faire arrêter, mais trouvent des combines pour gagner quelques roubles de plus, y compris en mentant aux potes… un jour, ils montent une petite arnaque, sans gravité, avec des pneus à revendre… Volodia pense se faire quelques roubles en douce mais est arrêté par des agents de contrôle ; le souci est qu'un officier du KGB lui fait un chantage (ou lui offre un marché, cela dépend que quel point de vue on regarde !)… Volodia va signer un papier puis oublie… après la Chute de
Gorbatchev, et au début des années 90, Volodia vit normalement, difficilement, mais il vit… puis, un poste lui est offert et la situation change… son couple est menacé, et il doit affronter ce bout de papier et ces conséquences…
De nos jours, David, américain, d'origine russe, ne connaît rien de son père, s'est amouraché d'une jeune femme russe, Macha, qui débarque à New York, en lui confirmant que l'homme que sa mère connaît être le sosie de David…
A partir de là, le roman devient assez haletant dans ce style très brut et rapide, et les suites de ce bout de papier des années 80 mettent en péril leurs vies et il faut alors prendre des décisions radicales ou peu conformes à la loi ou contre la loi.
Mikhail Chevelev offre un aperçu des rouages soviétiques, du capitalisme effréné et sauvage post-URSS, des manipulations, magouilles et autres joyeusetés qui gangrènent la Russie moderne, et les répercussions sur la vie des habitants ou des émigrés où qu'ils résident…
Il nous explique qui est
le numéro Un et pourquoi…
J'ai bien aimé ce roman nerveux, intriguant, rythmé et tellement russe… une belle lecture !