Sur le rivage

J'ai bien compris que j'avais affaire à un grand auteur au vue de sa maîtrise de l'écriture et à la qualité de sa narration, mais hélas je n'ai pas accroché du tout.
Les personnages sont très bien décrits et même bien approfondis psychologiquement, pourtant ça m'a demandé beaucoup trop d'effort pour rentrer dans chacun d'eux.
Un grand auteur certes mais pas de ceux vers qui je reviendrais.

Litanie
Avec un cadavre sur un rivage, on s'attend à un livre captivant. Mais ce cadavre n'accroche certainement pas immédiatement le lecteur. Au contraire, on est propulsé dans quelque chose qui ressemble à un essai historique. Il y a des phrases longues et monotones, sans une seule ligne de dialogue, avec beaucoup de réflexions et pratiquement aucune action, avec beaucoup de citations de personnes et de groupes,


La crise économique en Espagne
J'ai voulu lire ce livre pour mieux comprendre la situation en Espagne avec les indignados et podemos et ainsi de suite, à travers la crise économique et sa fin, car officiellement le livre se situe en 2010, quand la crise est terminée. Et ce, dans un contexte captivant, avec ce cadavre.

En réalité, j'ai lu les souvenirs d'une personne de 70 ans. Il parle de la guerre, avant et après, de son grand-père, de sa jeunesse, et maintenant il traverse la crise économique dans son village, mais celle-ci ne reçoit pas beaucoup d'attention.


Intellectuel
Comme mentionné, pas d'intrigue, des répétitions, pas de dialogue, de longues phrases monotones. L'auteur fait certes des réflexions intelligentes, mais elles sont tellement bourrées de citations de toutes sortes d'intellectuels importants ou moins importants, de cinéastes, de groupes musicaux - tant de connaissances sont étalées que les réflexions qui, dans un contexte large, ouvert, d'investigation, pourraient parfois fournir un joyau, dégénèrent ici en une manière de penser intellectuelle mais néanmoins étroite d'esprit.


Le marais
Et oui, il y a parfois des passages où l'auteur montre ce dont il est capable. Il peut, en effet, faire de très belles descriptions. J'ai même apprécié les quelque cent premières pages (sur cinq-cents, malheureusement) : elles se déroulent dans un marécage. Il y a toutes sortes de personnages qui se promènent, et j'ai adoré les descriptions, du gore et de la beauté naturelle. Si tout ce livre avait été comme le marais, ç'aurait été un roman poétique.
Mais soudain, le marécage s'arrête, les gens commencent, les flashbacks des pères et des grands-pères. Et une gouvernante de Colombie. Je n'ai pas vu beaucoup plus de femmes dans ce livre.


Prix littéraires pour cult-depri
Une litanie culte-déprime. S'il avait été publié en France, l'auteur aurait pu remporter le Goncourt et dans ce cas je n'aurais pas fait l'erreur de l'acheter car je ne suis pas une lectrice de Goncourt. Pas d'inquiétude pour l'auteur pourtant : il a remporté de nombreux prix en Espagne pour sa capacité à décrire si joliment l'histoire de l'Espagne.


Moi, je ne donne pas de prix à ce livre parce que je n'ai pas eu l'occasion d'apprendre à connaitre les gens, pas l'Espagne, je n'ai pas vu plus clair dans la vision de la crise et de la mentalité là-bas.
Le livre traite les connaissances que l'auteur étale fièrement.
Les deux étoiles que je donne ne le sont que pour la première partie, qui se déroule dans le marais, et, plus loin, pour une belle description ici et là.