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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous sommes en 1920, dans les Alpes ou les Pyrénées, et la famille d'André est tellement pauvre que son unique paire de godillots est dépareillée. On a récupéré des chaussures de tailles différentes sur deux soldats morts.
Lorsque sa mère est emportée par une maladie, André se retrouve seul à dix-sept ans. Que faire ? Rester et travailler avec le charbonnier dans la forêt ? Qui peut avoir besoin de lui, ici ? Partir sur les routes et rejoindre le monde magique des forains, comme il en a vu dans son enfance ? Voire pousser jusqu'en Amazonie, où vivent des perroquets verts et d'autres oiseaux aussi fabuleux ?
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De Myriam Chirousse, j'ai lu et beaucoup aimé 'La Paupière du jour', dont j'ai tout oublié (même en relisant mon billet de 2013, rien ne me revient). L'atmosphère de 'Miel et vin' m'avait paru très différente (idem, je relis mon billet d'alors), mais j'avais beaucoup appris sur les replis violents & sanglants en province qui ont suivi la révolution française.
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Cette fois, j'ai eu l'impression de relire pour la énième fois un conte triste que je connaissais déjà - via les 'romans du terroir' de mes parents que je lisais ado, ou plus récemment, avec la nouvelle vague de polars ruraux façon Franck Bouysse.
La plume est belle mais le rythme est lent et on voit tout venir -
En lisant ce roman, j'avais en tête le joli titre 'La Paupière du jour', de cette auteure. Est-ce pour cette raison que j'ai remarqué à quel point l'oeil était présent, ici ? Yeux, regards, pupilles, iris... sont évoqués à chaque page, ou presque.
Et la couleur verte, dans une moindre mesure, ainsi que le feu, la couleur rousse, flamboyante...
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Déception et ennui, alors que le roman est court (200 pages) et très aéré.
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Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette MCS.
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Celui dont le rêve était exotique
Le jeune André n'a pas encore dix-huit, lors de cette année 1920, lorsqu'il enterre celle pour qui il avait une véritable vénération, sa mère.
Il a le Certificat d'Études mais ne sais rien faire, né pauvre son horizon est limité, juste un rêve issu d'un souvenir d'enfant, un perroquet vert qu'il croit avoir vu sur l'épaule d'un homme de cirque lors d'un bref passage dans son village.
Vite rejoint par la réalité, il doit travailler, le forgeron lui propose d'apprendre le métier.
Entre eux un lien se tisse, le forgeron sera le seul a lui accordé de la considération.
Mais André a grandi dans la haine de la famille Jourdan, la famille la plus riche, celle qui a employé sa mère, laquelle se tuait à la tâche pour satisfaire les exigences de Mme Jourdan, une dame de fer.
Peut-on créer son avenir, la haine au coeur ?
Une écriture fluide, pour une histoire que j'ai lue et qui a résonnée en moi à la façon d'un conte.
Histoire ancrée dans la France profonde, celle que l'on ne voit plus, qu'on ignore mais qui existe encore.
Une écriture tout en finesse, des personnages bien troussés et une fin rocambolesque.
Merci Masse Critique Babelio et les éditions Buchet Chastel pour cette agréable lecture.
©Chantal Lafon



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N'est-ce pas que c'est plaisant de lire une critique qui carbonise un livre ? Avouez, vous n'en pensez pas moins, on ne résiste pas à un·e babeliote qui fait une sale bouillie de sa dernière lecture. Il rote sa bile, quelle inconvenance de publier du caca pareil, cette purée de meurt-de-faim qui lui fait perdre deux soirées. C'est que la résonance des éructations suffit à retourner mes mauvaises humeurs dans le bon sens. J'aime donc assez trainasser près de la crotaille de cet acabit-là, celle des critiques ordurières qui sèchent l'ennui en le racolant. Pas joli-joli mais c'est mon côté vieille fille avant l'heure.

Et que Myriam Chirousse se rassérène, si tant est qu'un billet lu par trois pélos lui flanque la trouille, je suis une personne peu dynamique qui trénaille comme une limace mal fichue. Je renâcle déjà à l'esquinter, aussi je vais tâcher d'être justifiée.

L'écrivaine connaît son affaire quand il s'agit d'écrire. La partition est audacieuse, une eau tiède coule entre mes jambes, ça clapote joliment, l'odeur du galet caresse mon nez, du chaud-humide réconfortant, je pantèle dur, une soif épaisse me torche ma tempérance, je claque la langue, je me plonge dans le bouquin, je lis les mots, tourne les pages, ouf, c'est en berceuse liquide que les notes abreuvent ma gorge râpeuse.

Et cette mélodie douce chatouille par la volupté de son vocabulaire. Car la plume de Myriam Chirousse roule des yeux, elle nous allanguit en nous câlinant le creux du cou, jamais à sec de jolies tournures, y'a pas a dire, elle nous effleure de sa poésie aboutie.
Mais voilà, si une belle plume peut me canarder le coeur d'émotion puis, façon de fignoler, le badigeonner de crème à la vanille, ça serait pipeauter de dire que c'était le cas ici. Les mouchoirs sont restés dans ma poche et la crème dans sa douille. Pire, les transports exaltés m'ont mastiqué l'estomac, comme un cassoulet trop grassouillet. L'autrice semble planer dans le contemplatif. Elle s'octroie ce petit plaisir, cette flatterie complaisante qui consiste à mirer la beauté de sa propre écriture.

Certes, il s'agit là d'un travail minutieux, de ceux de la trempe que délivre la première de la classe, car je me suis très précisément figurée l'auteure en écolière, rivée au premier rang, collée au derche de la prof, toujours pressée à choisir la plus belle formule, et à vrai dire, ça aurait pu faire le taf, car j'ai lu ça sans résistance, un brin savonnée par ce déballage de lyrisme propret, mais l'historiette entre André et Suzanne a eu ma peau.

Je me suis sentie dépassée par cet amour à l'inspiration affreusement romantique. Tout ce flafla m'a empâtée, l'histoire se calfteutre dans le téléphoné, on parvient à deviner d'un bout à l'autre ce qui va se passer. J'ai peiné à m'identifier aux personnages, la mise en scène d'une vie provinciale miséreuse aurait pu m'intéresser mais tout manque de force immersive, rien ne surprend, seul le gnangnan s'abat avec force.

Suis-je trop bourrue ? J'aime la grossiereté du mal élevé, le coup de genou dans les parties, la bassesse sordide du salaud, tout sauf les récits pincés qui se renfrognent dans leur délicatesse. Dommage car le niveau d'écriture était excellent.
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