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Une femme : Cendrine Gerfaut .
Une cible : le petit village de Barjouls .
Une mission : rechercher et détruire l'assassin de son fiancé .

Vu comme ça , la similitude avec Rambo , 12e du nom mais loin d'être le moins poétique , pourrait s'avérer trompeuse .
Dix-huit longues années . Une éternité qu'elle navigue à vue depuis le décès de son compagnon resté dans la bijouterie pour acheter leur bague de fiançailles et assassiné par un vil malfrat . Cendrine s'en est sortie , elle est dehors mais elle a pris perpet' . Peine de douleur incompressible .
Cendrine avec un c , parce que née le jour des cendres comme elle déteste qu'on le lui rappelle , ne vit que pour une vengeance libératrice qui ne saurait pourtant effacer l'ardoise .
Son tortionnaire vient d'être relâché . Ni une ni deux , sous sa couverture de botaniste , Cendrine intègre Barjouls avec un seul objectif en tête , éliminer sa proie ancestrale , Benjamin Lucas .

Superbe couverture granuleuse , récit à l'unisson .
Myriam Chirousse , que je découvre , gagnerait vraiment à être plus connue . Elle l'est ? Au temps pour moi .
L'auteure déroule son histoire tranquillement , au rythme des saisons qui s'égrènent , tout en instaurant un climat de suspicion tendu à l'extrême . Tout le monde , dans ce petit hameau montagneux du sud de la France , se connait et pratique joyeusement le bal des faux-culs . Mais de lourds secrets , trop longtemps enfouis , refont surface en sa présence . Ici point de chasse à l'homme haletante mais le recoupement patient et minutieux d'indices sans avoir l'air d'y toucher . Qu'elle est fine la bougresse ! Dixit maitre Capello en connaisseur . Un loup dans la bergerie , voilà ce qu'elle est , pour s'apercevoir très rapidement qu'il n'est pas d'agneau sacrificiel .Une galerie de personnages savoureuse à défaut d'être sympathique . de magnifiques paysages aussi rugueux et arides que les protagonistes de ce superbe récit aux allures de poupées gigognes . Si le rythme est loin d'être effréné , il convient parfaitement à cette quête d'authenticité forgée dans le courage et l'entêtement . Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir . La vérité d'hier pas forcément celle d'aujourd'hui...
D'une écriture accrocheuse , l'auteure ferre un lecteur conquis par une histoire labyrinthique et une narration faisant la part belle à une nature aussi hostile que les rugueux acteurs qui l'habitent . Dépaysement assuré !

Merci à Babélio et aux éditions Buchet – Chastel pour cette jolie découverte .

La Paupière du Jour : nuit blanche presque assurée .
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Quand Cendrine Gerfaut arrive à Barjouls, petit village des Alpes du Sud, ce n'est pas, comme elle l'affirme, pour recenser les plantes de la région, mais pour honorer une promesse, la promesse de venger Aymeric, son fiancé mort par la balle d'un braqueur fou dans une bijouterie de Bordeaux. Il avait à peine 18 ans et pour lui tout s'est arrêté par la faute de Benjamin Lucas qui vient d'être libéré sur parole après presque 20 ans d'incarcération. Cendrine n'a pas l'intention de le laisser profiter de sa nouvelle liberté, elle est venue pour tuer celui qui a brisé sa vie. Mais l'assassin est insaisissable et à Barjouls les langues peinent à se délier. Derrière les rideaux en dentelle, se cachent sombres secrets, drames familiaux et rancunes tenaces.


Dans un village montagnard replié sur lui-même, on se méfie de l'étrangère, on doute de sa parole. Et si son travail de botaniste n'était qu'une couverture, qui serait prêt à lui livrer l'enfant du pays sur un plateau ? Personne sans doute, mais son intrusion dérange et fait resurgir des secrets trop longtemps gardés, des rancunes qui sont devenues haines, des comptes qui n'ont pas été réglés. Myriam CHIROUSSSE dévide le fil de son récit au rythme lent d'une saison, la tension monte, le drame est latent. du maire débonnaire et serviable à l'original qui attend la fin du monde prophétisée par les Mayas, de la secrétaire de mairie manucurée au simplet qui guette la chute des pierres, les villageois savent, se taisent, patientent. Et pendant qu'anciennes légendes et rumeurs nouvelles circulent, Cendrine parcourt inlassablement la splendide montagne, soulevant chaque pierre, à la recherche d'un assassin. Mais parfois, les faits cachent des vérités plus sombres et n'est pas toujours coupable celui qu'on croit...
Un climat délétère, une ambiance oppressante, des personnages très travaillés, la nature admirablement décrite...Une belle réussite que ce récit captivant qui navigue entre polar noir et roman du terroir. A découvrir.

Mille mercis au éditions Buchet Chastel et à Babelio pour cette masse critique spéciale.
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Je découvre cette romancière, qui est aussi traductrice, au style fluide et fort agréable. Le livre tient à la fois du roman policier et de l'étude sociologique.

Cendrine Gerfaut est toute entière dans le désir de vengeance. Botaniste, elle prétend recenser des espèces végétales mais en fait recherche jusqu'à l'obsession l'assassin de celui qu'elle aimait.

Les descriptions poétiques des Alpes de Haute-Provence et la finesse d'analyse des tourments de l'héroïne sont pour beaucoup dans le charme de cette histoire terrible et angoissante. Dans ce microcosme social trouble de lieux isolés , on se demande si Cendrine va pouvoir se venger. En cela, le livre réserve des surprises: les secrets du village provençal , au coeur duquel elle enquête , vont l'entraîner très loin de son but...

Le titre magnifique , qui peut sembler étrange aussi, est en fait tiré d'un vers du poète persan Omar Khayyam:" La nuit n'est peut-être que la paupière du jour"...
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Cendrine a perdu son fiancé le jour où Benjamin Lucas l'a tué d'une balle de fusil. Près de 18 ans après, cette balle n'en finit pas de résonner aux oreilles de la jeune femme, d'autant plus que Benjamin Lucas vient d'être libéré pour bonne conduite. Cendrine décide alors de tenir la promesse qu'elle a formulé des années auparavant : elle va venger son fiancé. C'est à Barjouls, petit village perdu du sud-est de la France qu'elle s'installe, au plus près de là où le meurtrier a trouvé refuge après la prison. Pour dissimule son identité et son projet, elle se fait passer pour une botaniste chargée de recenser les espèces végétales de la vallée. « Benjamin Lucas lui-même ne pouvait pas deviner qu'elle était la fiancée de l'homme qu'il avait tué. » (p. 43)

Patiemment, Cendrine pose des questions, collecte des informations et suit des sentiers dans les montagnes à la recherche du criminel. Mais plus son séjour se prolonge, plus les réponses paraissent vaines ou incomplètes. Et toujours point de Benjamin Lucas à l'horizon. Cendrine doit-elle abandonner sa quête vengeresse ? « Quand j'étais petit, le curé disait que le diable était en chacun de nous… Mais ici, le diable, quand on le cherche, c'est toujours dans la montagne qu'on va. » (p. 176) Barjouls regorge d'affaires sordides et de secrets : vols, viol, dépossession, folie et mensonges composent l'histoire du village. Cendrine perd pied dans cet univers qui, sans être franchement hostile à son encontre, n'est pas vraiment accueillant. Il n'y a qu'Hugo, isolé dans sa bergerie dans l'attente de la fin du monde, qui se montre attentif et amical envers elle.

Voilà que des lettres anonymes sont clouées sur les portes : un mystérieux corbeau évoque de déplaisants souvenirs et trop de chats rôdent dans les rues, rappelant la Masca, cette femme trop belle, trop sorcière. Cendrine le sent, Barjouls est et a été le théâtre de nombreux drames : cela peut-il expliquer le geste de Benjamin Lucas ? « Voilà qu'elle se mettait à ressentir les tragédies des autres, comme si elle n'avait pas assez de la sienne. » (p. 443)

De Myriam Chirousse, j'ai vraiment apprécié le premier roman, Miel et vin, flamboyante histoire d'amour et de famille sous la Révolution. J'ai été un peu moins conquise par ce second opus, mais La paupière du jour reste un excellent roman, à la fois sombre et profond. L'auteure s'y entend pour faire d'un charmant village perdu un gouffre retentissant de haines et de malheurs. Les victimes ne sont jamais celles que l'on croit et certaines blessures ont forgé des volontés hors normes. Finalement, sous la plume de Myriam Chirousse, la vengeance est un plat qui ne refroidit que les tièdes.
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A Barjouls, village montagnard du sud de la France, 'les gens ne sont pas méchants mais ils s'ennuient'. C'est en effet ce que constate rapidement Cendrine, une Bordelaise qui s'installe dans ce village pour quelques semaines. Soi-disant pour y faire des recherches botaniques, mais en réalité pour retrouver l'homme qui a bousillé sa vie une vingtaine d'années plus tôt.

Le lecteur s'imprègne doucement de l'atmosphère de ce village : climat, paysage, population dont les familles se connaissent depuis des générations. Les anciens observent les nouveaux, médisent, entretiennent quelques légendes, étouffent les histoires sordides et les secrets bien gardés qui ont marqué les habitants, lâchent des bribes d'informations variables et contradictoires. La vérité est difficile à établir pour Cendrine et s'avère plus complexe qu'il n'y paraît. Il lui faut du temps pour apprivoiser certains, faire tomber les masques de ces gens méfiants, énigmatiques, hostiles.

Brillant ! Un récit sensible, à la fois sobre et plein de suspense. On pourrait presque le classer en 'roman du terroir' - le côté stéréotypé, outré et lourdement nostalgique en moins. J'y ai retrouvé avec plaisir des accents de Magnan, Courchay, Japrisot pour l'ambiance, les protagonistes et le type d'intrigue...

--- Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel (dont j'apprécie beaucoup la matière des couvertures) pour cette très belle surprise.

Je vais continuer à découvrir Myriam Chirousse avec 'Miel et Vin'.
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« La vie, pendant l'hiver, désertait le feuillage pour se retrancher dans l'obscurité des racines… »
« Mais, petit à petit, les souvenirs se fatiguent. »
C'est pour des phrases comme celles-ci que j'adore les romans de Myriam Chirousse.
Des observations fines et précises, de la nature, du milieu ambiant, des personnages, qui donnent au récit la coloration de la réalité.
Cendrine est rentrée dans l'hiver de sa vie. Elle ne peut tourner la page du meurtre de son futur mari lors du braquage d'une bijouterie, et cherche à se venger lorsqu'elle apprend que Benjamin Lucas, le braqueur vient de sortir de prison et s'est réfugié, selon tout vraisemblance dans l'arrière-pays niçois, à Barjouls, village dont il est natif.
La paupière du jour est le récit d'une chasse à l'homme dont les dommages collatéraux finiront par atteindre la chasseuse.
Rencontre de deux mondes dont le destin est de ne jamais se croiser. Cendrine la bordelaise débarque à Barjouls sous de faux prétextes, elle est censée être une botaniste chargée d'identifier la flore de la région.
La population de Barjouls, des vieux, des chasseurs, une aubergiste, un maire et sa secrétaire, mais aussi une Norvégienne éprise de la région, un couple gay retiré dans l'arrière-pays et Hugo le vendeur d'oeufs qui est là pour échapper à l'apocalypse qu'il prétend devoir intervenir au cours de l'année.
L'arrivée de Cendrine, en même temps qu'elle interroge cette population paisible ne demandant rien à personne, va faire resurgir des cadavres du placard, mais pas ceux qu'elle attend.
Qui était vraiment Benjamin Lucas, vit-il dans la région après sa sortie de prison, quels liens a-t-il encore avec les habitants de Barjouls ? Ces derniers pourraient-ils être responsables du braquage de la bijouterie Tellier ? L'Inca, ce vieux chasseur solitaire en saurait-il plus qu'il ne veut bien l'avouer ?
Cendrine n'a pas tenu compte de l'adage évangélique « avant de regarder la paille qu'il y a dans l'oeil de ton voisin, regarde la poutre qui est dans le tien » ; elle va préjuger des secrets bien gardés de ce village, qui ne la concerne en rien et que les habitants n'ont pas envie de partager avec quiconque en les mesurant à l'aune du sien. Chacun sait qu'il vaut mieux de ne pas exhumer les cadavres des placards d'autrui quand soi-même on en a un dans le sien…
Une chose est sûre, son propre malheur n'est jamais le plus grand comparé à celui des autres. C'est la leçon que Cendrine va recevoir des habitants de Barjouls.
« La simple complexité de la vie » comme écrit Myriam Chirousse.
Découverte à l'occasion d'une masse critique qui m'avait attribué son roman le sanglier que j'avais beaucoup apprécié, j'ai trouvé autant de plaisir à la lecture de la paupière du jour.
Une auteure qui vaut le détour.

Lien : https://camalonga.wordpress...
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Une jeune femme vient s'installer dans un petit village, une botaniste venue recenser les plantes de ce coin de montagne dans le sud est de la France, mais qui en réalité cherche à se venger suite à l'assassinat de son fiancé 18 ans plus tôt ... le meurtrier libéré de prison est de retour dans son village. Ce hameau n'est que superstition, rancoeurs, secrets de famille . Cendrine va mener son enquête tranquillement et le lecteur suit ses pas à travers les ruelles et les sentiers de montagne.
Une belle histoire, un pavé qui se lit très facilement, quelques longueurs, une lecture détente.
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Roman lu dans le cadre de masse critique.

C'est le premier roman de Myriam Chirousse que je lis, et, j'avoue avoir été agréablement surprise par ma lecture.

L'intrigue, aux multiples rebondissements, relate une « sombre » histoire de vengeance, menée d'une main de maître par l'auteur, au travers de la figure emblématique de son héroine, Cendrine Gerfaut.
Au fil des pages, cette dernière se dévoile petit à petit, et, on découvre ainsi un personnage à la fois fort, fragile, sensible ainsi qu'au caractère bien trempé menant avec obstination son enquête dans un petit village perdu, au fin fond des montagnes provençales, «bouffé » par la haine, la jalousie et « autres cancans malveillants » sur les uns et les autres.

Un polar que j'ai eu du mal à lâcher tant j'étais curieuse ainsi qu'impatiente de connaître le dénouement.
En ce qui me concerne, je recommande volontiers ce roman qui devrait plaire aux plus grand nombre !!
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Dans ce petit village de montagne, Cendrine arrive pour prélever des échantillons de plantes. C'est la version officielle servie aux habitants car ils sont curieux et posent beaucoup de questions. En réalité, Cendrine veut venger son fiancé Aymeric, assassiné dix huit ans plus tôt dans une bijouterie.
Cendrine est une jeune femme déterminée et elle va faire de nombreuses rencontres qui, au fur et à mesure du récit, vont la conduire à découvrir la vérité.
Le récit est bien conduit mais je n'ai pas adhéré à cette histoire de vengeance, et ne me suis pas non plus attachée aux personnages, que j'ai trouvés trop caricaturés pour être crédibles. Non ce n'est pas un coup de coeur.
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Il faut bien l'avouer, à la lecture du résumé de ce roman, on s'attend à une histoire cousue de fil blanc, ambiance feuilleton de l'été sur TF1, secrets de famille, haines ancestrales, vengeances avortées, sans oublier la traditionnelle histoire d'amour, et le tout saupoudré d'un soupçon de paranormal. Et pourtant, La Paupière du Jour, malgré son titre bien peu engageant, est vraiment tout sauf un roman de gare.

Tout d'abord, parce que l'auteur prend le temps de poser le décor et d'introduire ses personnages, en essayant d'éviter, autant que possible, de tomber dans la facilité, le manichéisme et les clichés. Et comme pour mieux surprendre le lecteur, les personnages qui paraissent les plus stéréotypés au début sont sans doute ceux qui réservent le plus de surprises après quelques centaines de pages...

L'atmosphère régnant au village, qui oscille entre non-dits et suspicion généralisée, est, elle aussi, finement rendue, et la tension croît au fil des révélations : entre menaces, chantage, sorcellerie, viols, spoliations de biens, adultères et meurtres, il ne fait décidément pas bon vivre à Barjouls, un endroit où règne, encore plus qu'ailleurs, la loi du silence, surtout vis-à-vis de "l'étrangère", cette Cendrine qui se mêle de tout, avec son air de ne pas y toucher.

L'héroïne, justement, est plutôt sympathique, et elle n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat pour comprendre les liens étranges qui unissent les habitants depuis plusieurs générations. Parmi les villageois, le mystérieux Hugo, complètement ridicule au début du roman avec son obsession pour la fin du monde, gagne heureusement en subtilité et en caractère au fil des chapitres, tout en restant cependant assez prévisible dans son évolution.

Enfin, l'écriture est généralement fine et soignée, parfois inutilement (dix lignes pour nous expliquer que Cendrine lance une machine... merci), mais l'auteur aurait gagné à étoffer davantage ses descriptions de la nature, un peu trop scolaires pour présenter un véritable intérêt.

Ouvrage reçu dans le cadre de l'opération "Masse Critique". Merci aux éditions Buchet-Chastel et à Babelio.
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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