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3.71/5 (sur 304 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Dakar , 1933
Biographie :

Né en 1933 à Dakar, Claude Courchay, agrégé d'histoire, s'est essayé à plusieurs métiers : maçon, serveur, caissier, professeur... Il est romancier et journaliste, il a notamment publié La Soupe chinoise (Gallimard), Les Matins célibataires (Gallimard), Les Américains sont de grands enfants (Flammarion), Demain la veille (Denoël), Un ami de passage (Belfond), Le Chemin de Repentance (Belfond). Son roman Retour à Malaveil (Bel fond) a obtenu le Prix RTL Grand Public 1982.

Source : http://www.editions-jclattes.fr/
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Bibliographie de Claude Courchay   (27)Voir plus

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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Le Petit, je le revois ce jour-là, il était rudement beau. Pas de la beauté de ces types que tu vois au cinéma, à force tu connais tous leurs tics, ça te fait autant d’effet qu’une enclume dans un cimetière de tanks. Lui, était beau parce qu’il était vrai. Il n’avait pas l’air déguisé. Il était comme nous, avec nos soucis et notre fatigue, et c’est pas la peine de se parler pour s’entendre quand on a eu mesuré une fois avec son dos que la terre est basse et qu’on a plus tôt fait de compter son argent que sa peine. Ce Petit, il était ce qu’on aurait pu être si on n’était pas des endormis de naissance. Ce n’est pas tant notre faute. On nous raconte qu’il faut courir après la sécurité. Total, on la paie cher. Une fois que tu l’as, ta sécurité, tu es fait comme un rat mort. Tu n’as plus qu’à vieillir.
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c'est la plus éclatante justice possible. Ta valeur, tu la connaîtras à un centime près, elle coïncidera avec le chiffre porté sur ta feuille de paye. Le reste, c'est du vent. Ta fascinante personnalité, tu peux la remiser.
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Notre monument aux morts s'orne d'un poilu imberbe taillé dans un bloc de pierre. Pas terrible, la pierre, elle a tendance à s'effriter. Le poilu se tient légèrement penché en arrière, une main, la gauche, sur le cœur. Et là, nous trouvons deux écoles, ceux qui prétendent qu'il a pris une bastos et qu'il retient son dernier souffle. Et ceux qui disent, pas du tout, il se prépare à chanter "la Paimpolaise".
Là n'est pas la question. De la main droite, il brandit un Lebel. Ce bel instrument venait d'être cassé, un gamin ayant lancé une pierre sur un merle perché sur le canon de l'ustensile. Le merle avait filé, mais notre héros ne brandissait plus qu'une crosse.
Ce problème semblerait secondaire à des âmes légères. Seulement, tout se tient. Si on commence à laisser désarmer son poilu, où s'arrêtera la débandade ?
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Ta vie, tu la choisis pas, elle te tombe dessus comme un coup de barre, tu te contentes de morfler. Si tu peux, tu encaisses. Sinon tu crèves.
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— Madame Boyer, on a pensé à vous. Tenez, un peu de cochon.
— Merci, c'est gentil. Entrez donc, vous prendrez bien un verre.
— Ne vous dérangez pas, je me sauve.
— Remerciez vos collègues, surtout.
Leur cochon, c'est du sanglier. Ils l'appellent comme ça, ici. Ils en dégomment des foultitudes. Ils ne manquent jamais de m'en porter tout au long de la saison de chasse, une sorte de tribut. Je ne sais lequel d'entre eux a expédié la fameuse balle et mon pauvre homme avec. Je ne tiens pas à le savoir. Je n'ai ni cherché d'histoires, ni porté plainte, à quoi bon ? Ça ne l'aurait pas ressuscité. Je prends leur barbaque, je prépare des daubes. Quand j'en ai de trop, j'en mets au congélateur. Et quand j'en mange, j'ai un peu l'impression de manger mon défunt mari, ce n'est pas désagréable.
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Le temps perdu, c'est toujours ça de gagné. Travailler fatigue, n'importe quel abruti y arrive. Glander exige de l'imagination. Ne rien faire, inventer sa vie chaque matin, c'est pas de la tarte. Essayez pour voir.
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La lecture m'a sauvée, je serais morte de sécheresse, ou j'aurais fait un massacre. La télé ? C'est trop gnangnan. Toujours la même béchamel. Chez nous, elle fait partie de la famille. Plus elle brame, moins on l'entend. Personne n'aurait l'idée de la débrancher. La télévision rend sourd.
Un livre, c'est mieux, ça parle en silence.
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J'attends plus rien, ou alors le miracle. Il viendrait d'où, à ton idée ? Forcément de la route. Le malheur arrive toujours par là, peut-être que les miracles aussi.
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Reprenons. Je ne voulais pas d'attaches. Ni futur ni carrière, pas de cette vie en forme de pantoufle où vous tapotez les oreilles de la tondeuse à gazon en écoutant ronronner votre fidèle épagneul. Ou le contraire. Pendant ce temps, le clafoutis mijote à feu doux. Bobonne arrose le pistou et voici l'heure du tiercé. Viens-t'en, papa, allons boire un kir. Le dernier avant la frontière. Seulement ta frontière se trouve encore à des années-lumière d'ennui. On appelle ça la retraite, chacun sait où ça mène. Pavane pour enterrés vivants.
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Moune... Je la revoie. Elle n'a pas changé. Elle vaut dix, fagotée comme l'as de pique, en collant grisâtre et pull vague. La sobre élégance d'un sac de terreau. On jurerait le nain de jardin en promotion après faillite. Pas grave. Elle a surtout ce beau visage de figure de proue qui en a vu d'autres. Plus le détail mortel, elle fume la pipe, une pipe en terre blanche. Elle la culotte à l'Amsterdamer. Ce tabac fleure le miel et Moune la bonne bouffe.
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