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3,7

sur 350 notes
Dans cette autobiographie émouvante et crue, Mohamed Choukri nous livre son enfance maltraitée et son adolescence cahotique dans le Maroc des années 40.
En une longue série d'instantanés brûlants, il assène au lecteur, par une écriture directe, la réalité sans artifices d'une début de vie de misère, de solitude et de "débrouille".
Ce livre se "regarde" comme une exposition de photographies en noir et blanc sur les gamins des rues, qui garde, malheureusement, toute son actualité. le témoignage rare d'un "sans-dents" qui mord la vie !





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Dans ce roman autobiographique, Mohamed Choukri raconte son enfance et son adolescence au Maroc. L'auteur n'a pas été gâté par la vie : issu d'une famille très pauvre qui subit de plein fouet la famine en cours dans le pays, battu par un père tellement violent qu'il finira par tuer son petit frère dans un accès de rage, exploité dans tous les petits boulots qu'il trouvera.

Mohamed se tourne alors vers les consolations habituelles : drogue, alcool, sexe. Ces occupations le porteront naturellement vers le monde de la contrebande. Manquant d'autres références, il reproduira le comportement de ses parents, le seul intelligible à ses yeux.

Le livre a été censuré à sa sortie au Maroc jusqu'en 2000. Choukri aborde en effet tous les thèmes dont on ne doit pas parler. le récit est certes très dur, mais tourne quand même vite en rond, malgré ses 150 pages seulement.
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Dans un langage âpre et cru, Mohamed Choukri nous rend témoin de la violence meurtrière de son père, de son exode puis sa jeunesse passée dans la rue, la famine, les vols, son initiation sexuelle dans les bordels...

Presque pris "de force" dans ce récit autobiographique, on se sent souvent mal à l'aise face à la violence des mots et des situations décrites, voyeur et passif de toute cette misère et cette haine.

Un récit qui nous happe et dont l'on ressort à la fois soulagé et content.
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Le Pain Nu est le premier récit autobiographique de l'auteur.

La première partie du livre est consacrée à son enfance dans le Riff, région pauvre du Maroc - surtout au début du 20ème siècle. On comprend très vite que Mohamed Choukri n'est pas né sous une bonne étoile et le peu qu'il a eu pourrait servir à un manuel de sociologie - du type "comment mal démarrer dans la vie" ou pour utiliser des mots plus savants : le déterminisme social et schémas de reproduction sociale.
Dans ces premiers chapitres, la misère morale, économique et sociale est l'invitée invisible de la famille. Et avec la misère, sa compagne la violence ne tarde pas à se montrer … le père, soldat dans l'armée espagnole, déserte, est rattrapé et mis en prison. La mère est une femme battue. Et un jour, le père tue le petit frère de Mohamed, chose dont l'auteur ne se remettra jamais et qui alimentera sa haine de la figure paternelle.
Ce "trop plein" de violence domestique sera à l'origine de la fuite de Mohamed et de son errance dans les bas-fonds des villes où il échoue.

En revanche, arrivée dans la partie de l'adolescence… On tombe dans le " kif , alcool et prostitution ". Et là … c'est LONG ! C'est répétitif , à tel point qu'on dirait volontiers à l'auteur " on avait bien compris la première fois". le récit de ces expériences est livré dans une langue rêche et parfois crue qui augmente la lassitude du lecteur - même le mieux attentionné. Bien sûr, ce type d'écriture ajoute à la violence qui nous est narrée, mais était-ce nécessaire ? Pour ma part, je dirais que les faits parlent d'eux-mêmes - mais cet avis n'engage que moi.
Au final, la multiplication des visites au bordel n'amène rien de plus dans la narration , et la fin arrive comme une délivrance.

Malgré ça, le livre fini quand même sur une note d'espoir qui suscite la curiosité du lecteur. A sa sortie de garde à vue, Mohamed admire et envie un de ses amis, un érudit, qui lui parle du Coran aussi bien que des nouvelles du journal. de quoi attirer l'attention de tout " livrophile " qui se respecte.
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Le Pain nu m'a été conseillé par une amie marocaine, qui m'avait prévenue quant au style de l'auteur : épuré de toute atténuation, le texte révèle sans pudeur la vie de l'auteur. Récit autobiographique, ce court roman frappe par la langue utilisée,qui décrit sans ambages l'enfance et l'adolescence de Mohamed Choukri entre Tanger et Oran, entre père violent et prostituées attirantes, entre désir d'assouvir ses pulsions sexuelles et la nécessité de trouver de quoi manger dans les bas-fonds du Maroc alors occupé et régi par la France.
Ce livre happe par la vision désabusée qu'il propose, et suscite chez le lecteur compassion et dégoût d'un monde que l'on se refuse souvent à admettre...Une lecture qui ne laisse pas indifférent !
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Je connaissais de nom Mohamed Choukri mais, je l'avoue, rien de son oeuvre. Un ami, qui a été profondément marqué par " le pain nu", me l'a chaudement conseillé sans me divulguer quoique ce soit. Par curiosité, je me suis plongé dans ce livre culte (dixit la quatrième de couverture) sans aucun à priori, sauf peut être l'idée de découvrir une chef d'oeuvre.
Ce n'est pas un roman mais le récit autobiographique d'un enfant puis d'un adolescent pauvre dans le Maroc des années 40/50. Famine, exil, père ultra violent, délinquance, sexe, drogue, l'alcool, l'errance composent l'essentiel de la vie du jeune Mohamed. le récit nous le présente au moment où son père tue son frère après une correction trop violente. S'en suivra une longue descente dans les bas fonds, alternance de rapines, de violence et de percées plus ensoleillées pour mieux retomber dans le chaos.
Cette jeunesse absolument terrifiante, dans ce texte brut peut, c'est certain, marquer les esprits. Tous les ingrédient y sont pour y éprouver répulsion, horreur, pitié. Cependant, même si j'ai lu avec attention ce récit, son intérêt n'est peut être pas du tout littéraire. Malgré une traduction de Tahar Ben Jelloun, dont j'ai cru percevoir l'empreinte notamment dans les scènes sexuelles, la description très factuelle des événements et des dialogues sans grand intérêt, ne m'ont pas permis de ressentir grand chose. Sans l'appui d'une vraie écriture, ces événements, aussi terribles soient-ils, n'ont guère eu d'impact sur moi. Ils m'ont paru n'être qu'une accumulation simple, sans véritable saveur et qui, mise en regard avec la multitude d'autres souvenirs de même type, pour certains plus littéraires, ne supportent pas vraiment la comparaison.
L'intérêt de ce livre est, je pense, de le remettre dans son historicité. Paru en anglais dans les années 70 (avec une traduction de Paul Bowles, véritable sésame pour les branchés), puis au début des années 80 en français, son propos a du surprendre et évidemment choquer. La violence faite aux femmes et aux enfants au Maroc y est décrite sans détour, sans pudeur, sans jugement aussi, comme normale dans ces années 40/50. L'usage de la drogue, et dès le plus jeune âge, y est présentée comme banale et totalement libre. Et que dire de la description de la sexualité qui taraude le jeune héros ? Elle est présente partout dans le livre, mais très loin de la représentation cliché d'une ode au sensuel dans les vapeurs embrumées d'un quelconque hammam oriental. Ici, les hommes ne cherchent qu'à satisfaire leurs plaisirs rapidement, bestialement mais quelquefois amoureusement. Les femmes sont souvent dans ou au bord d'entrer au bordel ou tout du moins brûlantes de sensualité.
La suite sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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J'ai lu ce livre enfant, conseil d'un éducateur sadique. ça m'a traumatisé, mais je ne l'ai jamais oublié.
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C'est un livre que je rapproche de Martin Eden, sur l'évolution d'une personne dans la société et qui fait des constats sur celle la même qui l'a fait "grandir". C'est poignant, tendre, caustique.
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On peut comptabiliser cela comme une bonne action pour Tahar Ben Jelloun. Ce texte, le Pain Nu, écrit en arabe par le marocain Mohamed Choukri ne fut pas accepté dans aucune maison d'édition arabophone jusqu'en 1981, où il est publié à Paris. Il est d'abord paru en anglais en 1973, puis en 1980 en français, traduit par Tahar Ben Jelloun. Il est immédiatement interdit au maroc jusqu'en 2000, parce que truffé de tabous qui rebutent tout arabophone « convenable ».

Dans un style sec et cru, l'auteur nous raconte son enfance, sa misère et celle......
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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