Il lui arrivait donc de temps en temps non pas d'imaginer l'avenir, mais de remonter dans le passé... et de voir la maison telle qu'elle était autrefois. À tout moment, il pouvait lui arriver de voir quelque chose d'autre... quelque chose qu’elle n'aurait pas voulu voir... La maison lui fit peur... Mais était-ce de la maison qu'elle avait peur ou bien d'elle-même ?
Le meurtre n' est pas - vraiment pas - une chose où il est bon d'aller fourrer inconsidérablement son nez.
- Nos intuitions ne sont pas toujours des guides fiables. Des gens que l’on ne soupçonnerait jamais font parfois de ces choses !
- Vous êtes marié ? demanda Gwenda.
- J’en ai enterré deux, répondit le vieux Manning sans se troubler. Et, vrai, je regrette pas. À présent, au moins, je peux fumer ma pipe tranquillement où je veux et aller boire un coup quand ça me chante.
— Vous allez adorer ma tante Jane, enchaîna Raymond. Elle est ce que j’appellerais un parfait monument historique, un meuble d’époque « préservé dans son jus ». Victorienne jusqu’à la moelle. Toutes ses tables de toilette ont les pieds enveloppés de chintz. Elle habite un village, le genre de village où il ne se passe jamais rien, exactement comme une mare d’eau stagnante.
Elle se trouvait dans une maison qu'elle n'avait jamais vue avant de l'acheter, dans une région qu'elle n'avait jamais visité auparavant et, deux jours plus tôt, elle avait imaginé un papier peint qui correspondait exactement à celui dont la chambre était tapissé autrefois.
Des idées insensées tournoyaient dans sa tête. Prescience, prémonition ...
Il aurait pu s'agir de moi, si Miss Marple n'avait pas été là. Pauvre Hélène.... Pauvre et charmante Hélène, qui est morte jeune...Tu sais, Giles, elle n'est plus dans la maison, maintenant. Plus dans le hall. Je l'ai senti hier au moment où nous partions. Il ne reste que la maison. Une maison qui nous aime et nous attend. Nous pouvons y retourner dès que nous le voudrons....
- Vous adorerez ma tante Jane, ajouté Raymond. C'est, si je puis me permettre cette expression, une "pièce d'époque." Victorienne jusqu'au bout des ongles . Chez elle, les tables de toilette ont leurs pieds emmaillotés d'indienne. Elle vit dans un peit village où il ne se passe jamais rien. Tout à fait semblable à une mare stagnante.
La jalousie vous savez, n'est en général pas affaire de motifs. C'est beaucoup plus... comment dirais-je ?... plus fondamental que cela. Elle est fondée sur la conscience de ne pas être aimé en retour. Et ainsi, on continue à attendre, à guetter, à imaginer... que I'être aimé va se tourner vers quelqu'un d'autre. Ce qui, d'ailleurs, ne manque pas de se produire. Ainsi, cette Mme Erskine a fait de la vie de son mari un enfer, et lui, sans le vouloir, en a fait autant de la vie de son épouse. Mais je pense que c'est elle qui a le plus souffert. Et, cependant, vous savez, il lui est sans doute réellement attaché.
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Mieux vaut laisser dormir les secrets de famille.