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Citations sur L'homme au complet marron (75)

Il me fallut quelque temps pour commencer à me rendre compte que ce que j’avais souhaité le plus – la liberté – m’appartenait enfin. J’étais orpheline, presque sans le sou, mais libre ! C’est ce qui terrifiait toutes ces bonnes gens dont la gentillesse était touchante. Le Vicaire tenta de me persuader que sa femme avait absolument besoin d’une demoiselle de compagnie. Notre petite librairie du village, réclama soudain une employée de plus. Finalement, le docteur me rendit visite, et après avoir invoqué les prétextes les plus ridicules pour s’excuser de ne pas se faire payer, bredouilla, bégaya, balbutia et me proposa soudain de l’épouser.
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Du moment qu'on ne m'attribuait pas le numéro 13, le reste m'était égal. Mais excédée comme je l'étais, je n'avais nullement l'intention de céder la première. D'ailleurs, je détestais Chichester. Il faisait du bruit avec son râtelier en mangeant. On peut haïr pour moins que cela.
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Je sais que Race a la réputation d’être intelligent. À mon avis, il est stupide. Il ne paraît pas se douter que les femmes ne disent pas toujours la vérité.
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Vrai, la vie est trop dure . Les hommes ne veulent pas de vous si vous n’êtes pas jolie, et les femmes ne vous supportent pas si vous l’êtes.
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PROLOGUE
Nadine, la danseuse russe qui avait conquis Paris en coup de vent, revint saluer la dixième fois, rappelée par les applaudissements frénétiques. Ses longs yeux noirs brillèrent dans un sourire, sa bouche écarlate eut une moue hautaine. Les Parisiens enthousiastes continuèrent encore d’applaudir quand le rideau tomba sur les ors, les rouges et les bleus du décor bizarre. Dans un tourbillon de voiles tango et bleuâtres, la danseuse quitta la scène. Un monsieur barbu la reçut dans ses bras. C’était son manager.
— Bravo, ma petite, bravo, cria-t-il. Ce soir, tu t’es surpassée.
Et il lui plaqua sur les joues deux bons gros baisers d’affaires. Nadine accueillit l’hommage avec l’insouciance que donne une longue habitude et passa dans sa loge, où parmi des gerbes de fleurs traînaient de merveilleuses toilettes brodées de dessins futuristes. L’air était lourd d’exotisme et de parfums étranges. Jeanne, l’habilleuse, déversait sur sa maîtresse, en la dévêtant, un torrent de flatteries grossières.
Un petit coup à la porte l’interrompit. Jeanne se leva et revint, une carte à la main.
— Madame reçoit-elle ?
— Faites voir.
La danseuse tendit une main indolente, mais, à la vue du nom gravé sur le vélin : Comte Serge Pavlovitch, une lueur s’alluma au fond de ses prunelles.
— Faites entrer. Le peignoir jaune, Jeanne, et faites vite ! Quand le comte entrera, vous sortirez.
— Bien, Madame.
Jeanne apporta le peignoir, adorable chiffon jaune d’or bordé d’hermine. Nadine s’en enveloppa et s’assit à sa table de toilette, battant de ses longs doigts fins la mesure d’une danse et se souriant dans son miroir.
Le comte, très svelte, très élégant, très pâle, très las, neutre de traits et de langage, un de ces hommes qu’on rencontre à la douzaine et qu’on reconnaîtrait difficilement, sans leurs allures trop maniérées, s’inclina respectueusement sur la main de Nadine.
— Madame, enchanté de vous présenter mes hommages.
C’est tout ce que Jeanne put entendre avant de fermer la porte derrière elle. Dès qu’ils furent en tête à tête, le sourire de Nadine s’évanouit.
— Bien que compatriotes, nous n’allons pas parler russe, hein ? dit-elle.
— Et pour cause ! répliqua son compagnon. Puisque ni vous ni moi n’en savons le premier mot.
D’un commun accord, ils adoptèrent l’anglais. Maintenant que le comte avait abandonné son accent affecté, on ne pouvait douter que ce ne fût sa langue maternelle. Il avait débuté dans la vie comme acteur à transformations dans un music-hall de Londres.
— Vous avez eu un succès formidable, ce soir, fit-il. Tous mes compliments.
— Malgré tout, répondit la danseuse, je suis toujours inquiète. Ma situation n’est plus ce qu’elle était. Je n’ai jamais pu détruire complètement les soupçons nés pendant la guerre. On m’observe et on m’espionne continuellement.
— Mais vous n’avez jamais été accusée d’espionnage ?
— Le patron est trop malin, il a tout prévu.
— Vive le colonel, dit le comte. Qu’est-ce que vous en dites, vous, de sa retraite ? Prendre sa retraite, lui ! Comme un médecin, un plombier ou un boutiquier…
— Ou comme n’importe quel homme d’affaires, termina Nadine. Eh bien, moi, ça ne me surprend pas.
Un homme d’affaires merveilleux, c’est ce que le colonel a toujours été. Il organisait les crimes comme un autre organiserait une usine. Sans se compromettre lui-même, il a conçu et dirigé une série de coups ébouriffants dans toutes les branches de sa «profession». Vols de bijoux, documents forgés, ...
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- Il y a encore quelque chose qui me tracasse, dis-je. Il nous faudrait chiffrer nos dépêches. Ce serait trop bête si nous nous laissions prendre encore une fois par ce truc de faux messages.
- Rien de plus facile. Dans mes lettres, je bifferai toujours le mot "et".
- Exiger la marque de la maison, murmurai-je. Et les dépêches ?
- Toutes mes dépêches seront signées "Andy".
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- Je regrette de ne pouvoir satisfaire votre curiosité.
- Pourquoi ?
- Si vous voulez semer un secret à tous les vents, dites-le à une femme.
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- Dites-le, railla-t-il. Puis, s'avançant brusquement: Ignorez-vous, ma belle, que j'ai toute puissance sur vous en ce moment ? Si je vous prenais à la gorge - d'un mouvement soudain il exécuta sa menace - tenez, comme ça, si je vous étranglais, si je jetais votre corps aux requins, qu'est-ce que vous en dites ?
Je ne dis rien. Je ris. Et pourtant je savais que le danger était réel. Il me haïssait à ce moment-là. Mais j'aimais ce danger, j'aimais ses mains sur ma gorge. Je n'aurais échangé cette minute-là contre aucune autre de ma vie ...
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- Les amoureux se combattent toujours. Parce qu'ils ne se comprennent pas. Et lorsqu'ils en arrivent à se comprendre, ils ne s'aiment plus.
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Qu’attendais-je ? Je n’en savais rien. De vagues imaginations, plus invraisemblables les unes que les autres me passaient par la tête. En tout cas, j’étais convaincue qu’il arriverait quelque chose à une heure. S’il n’arrivait rien, j’avais fait l’idiote et dissipé mon héritage à tous les vents. Mon cœur battait.
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