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1944, dans la campagne berlinoise. Sous la pluie, une belle jeune femme, les cheveux ébouriffés, fait du stop sur le bord d'une route très peu fréquentée. Bien qu'il ne prenne jamais d'autostoppeur, Ludwig Mueller ne peut décemment pas la laisser sur le bas-côté. Alors qu'elle grimpe dans sa voiture, il se renseigne sur sa destination. Une destination qui visiblement lui importe peu. Tout en conduisant, le jeune homme fantasme sur Lilas mais il est tiré de ses rêveries lorsque, apercevant un livre japonais, elle lui demande s'il parle cette langue. Traducteur et interprète pour le compte du IIIème Reich, il a accompagné la délégation des jeunesses hitlériennes en 38. Aussitôt, Lilas le somme de s'arrêter et descend rapidement de la voiture. En voulant la retenir, Ludwig arrache son collier et découvre une étoile jaune en pendentif...
Après avoir déposé sa femme et son fils, Ludwig se rend au Alte Kommandantur, Unter Den Linden. Là, son chef l'informe qu'une nouvelle mission l'attend au japon : la traduction de documents hautement confidentiels...

Traducteur germano-japonais, Ludwig est un homme plutôt antipathique, froid aussi bien envers ce qui se passe dans son pays qu'avec sa famille qu'il néglige, neutre comme il le dit et sans états d'âme. Mais, ce deuxième voyage dans le pays qui l'a vu naître et grandir va peu à peu le bouleverser et faire naître en lui des émotions et des sentiments qu'il avait jusque là enfouis au fond de lui. Adapté de sa propre nouvelle, "Hiroshima, fin de transmission", Thilde Barboni met en scène, alors que la fin de la guerre approche, un fonctionnaire transparent qui va se révéler et découvrir l'amour. Un scénario empreint de tendresse et de mélancolie, à la fois poétique et dramatique au vu des événements qui ont marqué durablement le Japon à la fin de la guerre. le terme Hibakusha désigne d'ailleurs les survivants de la bombe atomique. Un album remarquable servi par un graphisme des plus séduisants. le trait est élégant et les couleurs harmonieuses, à l'instar de cette magnifique première de couverture.
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Thilde Barboni,la scénariste de cet album nous parle du merveilleux travail que son coéquipier Olivier Cinna a fait,en redonnant vie à un homme sur la base d'une forme vague laissée sur une roche après la bombe d'Hiroshima. En quelque sorte, comment il a oeuvrer à l'inverse de cette bombe, remontant la spirale de l'enfer pour retrouver l'humain,l'amour. C'est en effet le message d'Hibakusa que nous offrent ces deux artistes.
Ludwig , traducteur sous le régime nazi,est envoyé en mission au Japon. Il doit se rendre à l'évidence,les textes qu'il traduit font référence à des expériences sur les humains et non sur des cobayes... envahit par l'horreur son corps et son âme le font souffrir. C'est dans ce contexte qu'il fait la connaissance d'une acupunctrice. Leur attirance est immédiate et leur amour passionnel...mais la bombe les sépare.
Olivier Cinna a su rendre cette histoire d'une sensibilité et sensualité à fleur de peau! Quant au texte de Thilde Barboni,il porte l'amour et l'espoir d'un bout à l'autre. Très belle lecture,pour les yeux,la tête et le coeur.
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Une histoire très belle et triste.

L'histoire d'une rencontre, dans la grande Histoire, celle de la seconde guerre mondiale et des épisodes terribles des bombes nucléaires lâchées sur Hiroshima et Nagazaki.

Hibakusha (被爆者/被曝者, soit respectivement « victimes de la bombe » et « victimes de la bombe atomique ») est un mot japonais qui désigne les survivants des bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.


La BD est de très belle qualité, la couverture d'un aspect soyeux et le dessin de Cinna une invitation sensuelle à rentrer dans l'histoire.

Les Éditions Dupuis sont derrière cette collection Aire Libre. Merci à eux pour ce joli cadeau et à Babelio !

J'ai relu deux fois cette BD pour en apprécier encore plus les atouts. Comme pour m'imprégner de l'histoire qui à la base est une nouvelle de Thilde Barboni : "Fin de transmission".

Le travail sur la couleur est vraiment une belle réussite.

On passe selon les lieux et l'histoire par différentes gammes de couleurs :

de la violence et de la dureté avec le noir, les gris et le rouge, en Allemagne Nazie.

Des couleurs plus tendres pour les moments de zen et de la rencontre.
Aux couleurs vives de rouge et de vert pour les scènes de désirs et d'érotisme.

Les tristes gris et beige des scènes dans la prison.

Et toujours ce rouge comme un fil conducteur : du rouge à lèvres de la jeune femme du début, au drapeau de l'Allemagne Nazie, des arbres dans l'automne allemand, à l'ombrelle et aux imprimés de la jeune japonaise, du rouge sang de l'apocalypse, à la nature qui reprends vie, au drapeau japonais...

Des dessins délicats et des cadrages magnifiques.
Une belle réussite qui tient à une belle symbiose entre les mots de Thilde Barboni et les dessins d'Olivier Cinna.

L'histoire de l'amour de cet homme et de cette femme qui va perdurer malgré tout. Une âme qui reste là pour alléger les peines de ceux qui restent... La nouvelle de Thilde Barboni est délicate.

Une poésie qui estompe, un peu, tout le mal et l'horreur de ces destructions massives violentes et inouïes...

Une BD que j'ai beaucoup appréciée pour ce qu'elle raconte et comment elle le raconte.
Un coup de ♥ à découvrir pour le souvenir !
Lien : https://imagimots.blogspot.f..
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Hibakusha, ce mot à la fois étrange et à la prononciation musicale désigne les survivants des bombes de Nagasaki et Hiroshima. Il sert ici de titre à cette adaptation graphique d'une nouvelle. Fiction se basant sur des faits réels, historiques, ce récit apporte un regard poétique sur l'un des évènements les plus meurtriers de l'histoire de l'humanité. Un remarquable scénario, sublimé par des graphismes et couleurs d'une rare beauté. Attention, à déconseiller aux jeunes lecteurs.
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J'ai beaucoup aimé les dessins d'Olivier Cinna qui restituent bien l'atmosphère de ce Japon en pleine guerre, entre l'élégance d'un Japon traditionnel (les femmes en kimono, les paysages ruraux,...) et violence ambiante (les soldats, le sang, les morts...).
En revanche, l'intrigue m'a paru un peu touffue. Elle aurait sans doute mérité d'être un peu plus développée pour que chaque thème abordé soit traité comme il l'aurait mérité : l'alliance entre l'Allemagne et le Japon pendant la Seconde Guerre Mondiale, les conséquences de la défaite de l'Allemagne, Hiroshima bien sûr et ça n'est que l'arrière-plan historique. En effet, il y a aussi l'histoire de cet Allemand, fier d'avoir échappé à l'incorporation dans l'armée et plus encore de son travail d'interprète qui lui permet de rester "neutre"... jusqu'à ce qu'il prenne conscience, au fil des rapports qu'il traduit, de la réalité de l'horreur commise au nom de l'épuration. Et il y a aussi sa rencontre avec une Japonaise avec qui il vivra une grande histoire d'amour....

L'intrigue est donc très dense et c'est assez frustrant de seulement survoler l'histoire tragique de cet homme dont seul subsiste une ombre sur une pierre...
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Récit romancée autour de la réunion de deux anciens amis, qui L Histoire se faisant, s'étaient perdus de vue après un malencontreux accident mais aussi rencontre d'un traducteur allemand et d'une jeune japonaise quelques temps avant que n'explose la bombe atomique Little boy sur Hiroshma.
les planches se succèdent dans un mélange de tableaux , oniriques, réalistes et poétiques.
belle réussite.
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Ludwig est traducteur interprète aux cotés des nazis, il a une femme et un enfant. Mais de tout cela, rien ne le touche. La guerre, son fils... il se détache de tout cela, offre une apparence lisse. Il est juste un messager se dit-il, il délivre des messages sans avoir d'opinion. Il refuse de penser, d'aimer... Jusqu'au jour où il est envoyé en mission à Hiroshima.

Quand on ouvre l'album, Ludwig nous apparait tout d'abord comme un allemand plutôt antipathique, amer et désabusé. Presque méchant avec sa femme et son fils, impassible face aux exactions nazis. Et puis son caractère va changer quand il mettra les pieds au pays du soleil levant. Son âme s'ouvre à ce qui l'entoure.
Hibakusha est un joli récit avec de la poésie malgré cette fin de seconde guerre mondiale. On va apprendre le sort réservé aux allemands au Japon lorsqu'ils capitulent. Et puis c'est l'horreur de la bombe A. Hibakusha c'est le nom donné aux survivants, à ceux qui restent d'une manière ou d'une autre.
A la fin de ma lecture je me suis plongé dans quelques recherches internet, intriguée par ces fameuses ombres qui existent réellement. Ou plutôt qui ont existé car le temps les a effacé... Mais restent dans les mémoires.

Le dessin est très joli, la façon dont les ombres sont travaillées nous rappelle de la calligraphie. Les couleurs sont également très belles. On débute avec quelque chose d'oppressant en Allemagne, du gris, du vert sombre tranchant sur le rouge agressif du symbole nazi. On ressent la cage qui oppresse Ludwig. Et puis arrivé au Japon les ciels sont de pastels jaune et rose et les nuits étoilées. Un dernier mot sur cette couverture très réussie, le plus bel atout de cet BD qui offre poésie, sensualité et beauté aux lecteurs qui n'auront plus qu'une envie se plonger dans le reste de l'histoire.
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Avant tout, j'envoie tous mes remerciements à Babelio et les éditions Dupuis pour l'envoi de cette superbe BD.

Les résumés sont déjà bien présents sur Babelio, je ne vais pas en rajouter, d'autant qu'on ne peut dire grand-chose sans dévoiler le tout.

Cette BD en tant qu'objet, et superbe, la qualité du papier, les dessins sont magnifiques, le choix des couleurs, une vraie et belle harmonie règnent au sein des pages. On parcourt cette BD et on tombe en admiration sur la finesse des traits et le belle atmosphère japonaise qui s'en dégage.
On ressort de cette lecture zen malgré le drame qui se joue au fil des pages mais l'auteur a su donner le style japonais, épuré, doux, sensuel, on va à l'essentiel, un peu comme un haïku, en peu de mots, on ressent le tout.
J'ai beaucoup aimé ce ressenti, cette sagesse, et cette histoire de deux jeunes personnes qui s'aiment, alors que tout les sépare.

Puis le drame, Hiroshima, qui ne connait pas ce triste épisode de l'histoire, mais ce que j'ai appris , c'est ce phénomène de ces ombres piégées par les effets de la bombe atomique. de là, se pose la question, ce que l'homme devient après sa disparition et pour ceux qui restent.

Cette BD a pris sa source avec la nouvelle de Thilde Barboni, ce qui nous pousse à la découvrir.

Une très belle BD sur cet épisode historique dramatique, de très belle qualité, un album qui aime à admirer après la lecture.

Ma page préférée 59 : un portrait en noir, magnifique, comme une calligraphie.
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Ludwig Mueller a échappé à l'enrôlement. Il est handicapé d'une jambe. Nous sommes en 1945. Ludwig est traducteur d'allemand en japonais car son père était diplomate au Japon quand il était enfant. Il travaille pour le régime nazi. Mauvais mari et mauvais père, il sacrifie sa vie au travail. Il est rongé de complexe. Les nazis l'envoie au Japon, à Hiroshima pour traduire les méthodes d'extermination que l'Allemagne pratique alors dans les camps de la mort. Quand l'Allemagne capitule, tous les Allemands en poste au Japon sont considérés comme des traites à l'Empire du Soleil Levant et sont exterminés. Ludwig doit la vie au fait que les Japonais ont encore besoin de ses services. A Hiroshima, il rencontre une jolie japonaise, devient son amant et en tombe éperdument amoureux…
Les dessins de cette bande dessinée sont somptueux. Malgré la violence de certaines scènes, ils sont tout en douceur, poétiques. Malgré le climat de la guerre, nous trempons dans un beau romantisme. Les dessins et le scénario traduisent bien la douleur de notre héros, ses états d'âme, ses sentiments. le climat de la guerre, la pression ennemie, la dureté des régimes nazis et japonais sont également superbement rendu. Il est vrai que dès que nous apprenons que l'action au Japon se déroule à Hiroshima, nous connaissons une partie de la fin de l'histoire mais cette fin nous réserve tout de même de belles surprises. Cette bande dessinée, plutôt ce roman graphique nous envoûte de son charme, tant par son trait que par le corps du scénario. Il est empli d'émotion et c'est ravi que je l'ai terminé, restant encore sous l'emprise de son charme.
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Hibakusha, derrière ce titre mystérieux se cachent les survivants d'Hiroshima.
Thilde Barboni raconte avec sensibilité l'histoire de Ludwig, un allemand envoyé au Japon par les nazis pour traduire des documents confidentiels, et qui y rencontre une jeune japonaise alors qu'en Allemagne son couple bat de l'aile et ne tient que parce qu'il a un enfant.
Mais selon moi, ce qui fait l'intérêt et la beauté de cet album, ce sont surtout les dessins d'Olivier Cinna.



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