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Citations sur La Maison indigène (46)

Chanter pour apaiser

Qu'elle [ "La maison Mauresque" ]soit centenaire ou millénaire, mauresque ou algérienne, française ou ottomane, je la sais secrète et complexe, tout en bruissements contenus, au sein même de son silence. Comme toutes les maisons, elle a désiré des hommes dans son ventre de pierre, et comme toutes les maisons, elle a pris soin de leur rappeler qu'ils n'étaient que des hôtes éphémères. (p. 12)
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Correspondances et coups de canif

Dans la préface qu'il [Camus ] écrivit vingt-six ans plus tard à l'occasion de la réédition du recueil de Grenier, Camus rend compte du choc qu'il éprouva alors : " A l'époque où je découvris - Les Iles-, je voulais écrire, je crois. Mais je n'ai vraiment décidé de le faire qu'après cette lecture". et de terminer ainsi sa préface: " Je voudrais être encore parmi eux [Les nouveaux lecteurs des- Iles-], je voudrais revenir à ce soir où, après avoir ouvert ce petit volume dans la rue, je le refermai aux premières lignes que j'en lus, le serrai contre moi et courus jusqu'à ma chambre pour le dévorer enfin sans témoins. " (p. 93)
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Des visiteurs plus sensibles

Le hasard ne mordant jamais sans sourire un peu, il advint cela : l'an dernier, un de mes amis, Arno Bertina, m'envoya un e-mail amusé, dans lequel il me disait, plus ou moins en ces termes, "Alors comme ça tu ne te contentes pas d'écrire des livres et de traduire des livres ! Tu construis aussi des maisons ! Et tu les fais visiter à Camus ! " Il était en effet tombé, au cours de recherches, sur cette petite information qu'il avait eu à coeur de me donner en pâture :

L'un des premiers textes écrits par Camus a été "La Maison mauresque", qui décrit une villa bâtie par Claro.

Je lui répondis que ce Claro-là était mon grand-père , ce à quoi il me fit cette réponse : " C'est seulement que je trouvais ce pli du temps magnifique à déplier: Camus écrivant son tout premier texte sur une oeuvre de Claro ! " Les choses auraient pu en rester là (...) mais cette histoire de "pli du temps magnifique à déplier" ne cessait de me convoquer (...) (p. 17)
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J'ai compris, mais un peu tard, qu'une maison est souvent un lieu où l'on attend quelqu'un. On reste là, devant le portail, persuadé que l'attente peut précipiter la venue de l'absent. Pendant ce temps, la maison dépérit, doucement, et avec elle tous les souvenirs qu'elle distillait au quotidien (...)
Un père n'est peut-être rien d'autre qu'une maison qu'on n'a pas le droit d'habiter tant qu'on n'a pas couru et trébuché et volé et nagé dans sa mémoire. J'ai dû refermer trop tôt le souvenir de mon père. L'aurais-je...condamné ? N'est-ce pas le terme qu'on emploie quand on parle d'une maison dont on ne veut plus ? (p. 49)
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Pieds-noirs et mains sales

Je ne sais pas l'Algérie. Je sais- mal- la colonisation (....) Je ne sais pas l'exil, le départ forcé, l'abandon. Je sais-juste-la rage de l'injustice, qui ne se partage pas. (p. 43)
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Perché sur une bourrique

là, de peur de s'égarer à jamais dans les frondaisons de l'arbre généalogique, il faudrait redescendre prudemment , sans briser aucune branche, sans déchirer aucune feuille, et parvenir jusqu'à mon arrière-grand-père Antonio Claro afin de guetter le moment où naît son premier fils, Emile, l'artiste de la famille, puis patienter un peu et, deux ans plus tard, ne manquer sous aucun prétexte la naissance de mon grand-père Léon Claro à Oran le 24 juin 1899, le voir grandir, entrer à l'Ecole des beaux-arts d'Alger en 1917 pour y apprendre le dessin, le modelage, l'architecture (...) (p. 157)
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La question (du Père)

La première partie du -Premier homme-, le dernier roman de Camus, s'intitule "recherche du père". Quant au seul "roman" qu'a écrit Jean Sénac, le titre en est -Ebauche du père-. Et moi, quelle recherche, quelle ébauche, et sans doute quel père ? nous avons tous plusieurs pères, plus ou moins vivants, plus ou moins morts, qui passent dans nos existences sans trop s'inquiéter de nos attentes. Certains n'existent que dans les livres, d'autres s'enracinent autour d'un verre (...)
mais aucun d'eux ne veut vraiment de fils, de pâles rejetons, de frêles esprits rejetés, et qu'exigerions-nous d'eux qui puisse de toute façon nous servir à avancer, non, il vaut mieux nous présenter au monde extrêmement nus et follement démunis puis multiplier les déguisements, sans fin nous draper dans des déclarations d'indépendance. On dit "j'ai perdu mon père" sans se douter que cette expression signale peut-être un excès de distraction. (p. 50)
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On ne devient pas poète, même mauvais poète ou poète imparfait, sans que quelqu'un ou quelque chose vous carambole. Un enfant naïf, en moi, aspire à cela: savoir comment on devient ce qu'on est. (p. 46)
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Dans ma maison à moi, qui est de papier, et qui n'a de cesse de se froisser comme une chair inquiète, comme si elle savait, cette maison de papier, qu'autrefois elle fut de pierre, et que pour transmuer l'architecture en littérature il a bien fallu qu'un maillon se corrompe, qu'un père renie quelque chose.
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Ci-gît une maison blanche dont le cœur à ciel ouvert laisse résonner autre chose que des pas. Où personne n’a jamais vécu mais que chacun ou presque peut hanter.
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