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Citations sur La Maison indigène (46)

Mais la Maison mauresque n'est pas un décor, ou plutôt elle est davantage qu'un décor, autre chose qu'une simple villa-pastiche. C'est un livre, écrit à plusieurs mains, plusieurs cœurs, où il fait bon fermer les yeux, à l'écart des rumeurs - et ici la voix de Sénac en sourdine :
L'homme couché, le jour ne peut rien contre lui
il fuit sous des remparts il invente la terre
sur son lit est un vaisseau qui n'aborde nulle part
une cellule de monastère
un music-hall
et là, celle de Camus :
Mais qui se donne au temps de sa vie, à la maison qu'il défend , à la dignité des vivants, celui-là se donne à la terre et en reçoit la moisson qui ensemence et nourrit à nouveau.
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Après la prière

Quant à mon père, que lisait-il ? Je ne le demande pas et Michel ne me le dit pas. Je ne saurai jamais quels livres parmi les quarante mille volumes entreposés dans ce palais niché en pleine Casbah lui permettaient d'étancher sa soif et de fonder sa rage. (p. 110)
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"Une nacelle suspendue dans le ciel "

Toutes les maisons ont leur drame. Que j'aime, il en est deux. Il y a la maison arabe. Elle cache sous d'ironiques couleurs l'importance d'une évasion vers l'idéal et l'infini. Il y a aussi la maison grise qui masque le drame capital de la médiocrité . [Camus ]

Toute sa vie, Camus rechercha la maison idéale, celle qui conjuguerait à la fois la modestie et l'éblouissement, le dénuement mesuré et la concorde créatrice. (p.34)
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Vipères et scorpions (Et mort du Corbu [Le Corbusier ] )

A chacun sa date de mort secrète, à chacun son escamotage. Nous détenons tous, dissimulé dans un compartiment du corps, un acte de décès intime que ne signale aucun agenda et que nous chérissons la nuit, quand nous nous demandons si nous avons changé-un peu ou pas, beaucoup ou trop-depuis que nous sommes morts à l'insu de nos proches. (p. 144)
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Il y a aussi Louis Miquel, un élève de mon grand-père, qui ira travailler dans l'atelier de Le Corbusier après avoir rencontré ce dernier à Alger. Tous se connaissent et échangent, s'aident et s'informent, et nul ne peut dire que cette activité de ruche est plus intense ou moins soutenue qu'une autre, même si le vague sentiment d'être "déplacé" doit jouer un rôle dans la nécessité de multiplier les concordes. (p. 47)
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"une maison d'émotions "

Mais se dépouiller n'est pas perdre.- Je vais l'apprendre. (p. 68)
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"Le hasard ne mordant jamais sans sourire un peu, il advint cela: l'an dernier, un de mes amis, Arno Bertina, m'envoya un e-mail amusé, dans lequel il me disait, plus ou moins en ces termes, " Alors comme ça tu ne te contentes pas d'écrire des livres et de traduire des livres ! Tu construis aussi
des maisons ! Et tu les fais visiter à Camus !" il était en effet tombé, au cours de recherches, sur cette petite information qu'il avait eu à coeur de me donner en pâture :

L'un des premiers textes écrits par Camus a été "La Maison mauresque", qui décrit une villa bâtie par Claro.

Je lui répondis que ce Claro-là était mon grand-père, ce à quoi il me fit cette réponse: " c'est seulement que je trouvais ce pli du temps magnifique à déplier: Camus écrivant son tout premier texte sur une oeuvre de Claro ! " Les choses auraient pu en rester là, tant m'indifféraient depuis des décennies tous ces signes émanant de lointaines archives. Mais cette histoire de "pli du temps magnifique à déplier" ne cessait de me convoquer (...) (p. 17)
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La première lettre de Sénac à Camus date du 16 juin 1947, c'est une lettre toute hérissée d'espoirs, d'attentes, une violente déclaration d'apparentage (...)
On sait aussi quel destin a connu leur amitié, quels échanges furent les leurs, et de quelle violence fut marquée leur rupture. A bien des égards, Camus fut à Sénac ce que Jean Grenier fut à Camus: mieux et pire qu'un père. Une figure vouée à un respect mêlé d'amour ambigu. (...) Celui qui se choisit un modèle s'autorise le droit d'en briser le moule. (...) Le père est toujours de trop, encore plus peut-être quand il est choisi. (p. 55)
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Tricoter des fantômes

(...) que mon père ait travaillé pour Olivetti me réjouit. Le fait est que j'ai longtemps nourri une passion pour les machines à écrire- allant jusqu'à les collectionner jusqu'à ce que des amis se lassent de les trimballer lors de mes déménagements. (p. 79)
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Il existe quelque part un dictionnaire des pères, écrit par des poètes. Chacun a le droit d'en consulter les entrées mais ne peut rien modifier. c'est une sort d'encyclopédie des morts passés, présents et à venir, que le temps ne cesse d'enrichir. On y trouve toutes sortes de pères. Des pères autoritaires qui attachent les jambes de leur enfant aux pieds de la chaise pour les empêcher d'être agités; des pères qui ne savent s'exprimer qu'à coups de ceinturon (..) des pères assassinés à cause de leur grand chapeau; des pères gazés à la guerre; des pères qui enseignent la philosophie et l'amitié;des pères qui pleurent leur mère jusqu'au dernier jour; des pères qui n'ont plus d'enfants;des pères nus, sales, merveilleux, glaçants, coureurs, abrutis de poésie (...) des pères muets, furieux (...) des pères qui cherchent leur enfant dans les allées d'un marché et finissent eux aussi par se perdre; des pères qui boitent, qui sculptent, qui vendent des polices d'assurances; des pères qui sentent bon le père et d'autres qui crachent sur leur enfant. (...) Des pères qui écrivent et sans cesse raturent. Le mien figure à la lettre C, juste avant Léon Claro et juste après moi. Sa définition me plaît, me comble, me suffit:

CLARO, HENRI (1931-1986)
espèce d'excité à la recherche de son sens . (p. 170)
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