Je ne veux que dormir près de toi en te donnant la main,
Ecoutant la forêt, la mer, l'eau qui fuit, et l'autre qui revient toujours,
Cette joie sacrée, cette tristesse immense, mélangée à ce bonheur ineffable.
Plus tard quand Dieu nous aura unis, d'autres mystères nous sont réservés.
Tous deux séparés par d'épais murs parcourent en vain pour essayer de se rejoindre les escaliers du délire.
Je n'épouserai personne ! C'est dans la prison de Londres que je me suis aperçue que j'avais une âme, une âme vivante et qui n'était pas faite pour vivre dans une prison.
J'ai juré que jamais plus je ne me laisserais mettre dans une prison.
J'ai juré que jamais je ne supporterais un gros corps d'homme entre le soleil et moi !
Je ne veux pas vivre dans la pâte !
Je veux quelqu'un qui m'aide et non qui m'engloutisse !
On vit, avec vous ! Je vis, avec vous, depuis deux jours ! vous ne me demandez rien, vous êtes comme la musique qui ne vous demande rien mais qui d'emblée, vous enlève et vous met d'accord avec elle.
Dès que vous êtes là, il y a de la musique, je me livre avec ardeur, confiance et mesure, comme entre les bras d'un puissant danseur, je sens que je fournis à votre esprit ce qu'il voulait ! Vous êtes là et aussitôt je suis forte et gaie, je me sens toute brillante et toute sonore !
C'est comme un coup de trompette qui vous nettoie, comme une fanfare guerrière qui ranime l'esprit abattu et le remplit de courage et de feu !
Et en même temps nous sommes libres tous les deux ! Je n'ai aucun droit sur vous et vous aucun sur moi. C'est charmant ! Nous sommes ensemble tant que durera la musique.
Qu’importe le désordre, et la douleur d’aujourd’hui puisqu’elle est le commencement d’autre chose, puisque
Demain existe , puisque la vie continue, cette démolition avec nous des immenses réserves de la création,
Puisque la main de Dieu n’a pas cessé son mouvement qui écrit avec nous sur l’éternité en lignes courtes ou longues,
Jusqu’aux virgules, jusqu’au point le plus imperceptible,
Ce livre qui n’aura son sens que quand il sera fini.
C’est ainsi que par l’art du poète une image aux dernières lignes vient réveiller l’idée qui sommeillait aux premières, revivifier maintes figures à moitié faites qui attendaient l’appel.
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- Non.
(Page 31 899).
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L'ordre est le plaisir de la raison : mais le désordre est le délice de l'imagination.
L’ordre est le plaisir de la raison, mais le désordre est le délice de l’imagination.
Qui prétend que je ne peux pas pleurer? Ne suis-je pas une créature comme elle?
La joie d’un être est-elle pas dans sa perfection? et si notre perfection est d’être nous-mêmes, cette personne exactement que le destin nous a donnée à remplir,
D’où vient cette profonde exultation comme le prisonnier qui dans le mur entend la sape au travail qui le désagrège, quand le trait de la mort dans notre côté s’est enfoncé en vibrant?
Ainsi la vue de cet ange pour moi qui fut comme le trait de la mort! Ah! cela prend du temps de mourir et la vie la plus longue n’est pas de trop pour apprendre à correspondre à ce patient appel!
Une blessure à mon côté comme la flamme peu à peu qui tire toute l’huile de la lampe!
Et si la perfection de l’œil n’est pas dans sa propre géométrie mais dans la lumière qu’il voit et chaque objet qu’il montre
Et la perfection de la main non pas dans ses doigt mais dans l’ouvrage qu’elle génère,
Pourquoi aussi la perfection de notre être et de notre noyau substantiel serait-elle toujours associée à l’opacité et à la résistance,
Et non pas l’adoration et le désir et la préférence d’autre chose et de livrer sa lie pour de l’or et de céder son temps pour l’éternité et de présenter à la transparence et de se fendre enfin et de s’ouvrir enfin dans un état de dissolution ineffable?
De ce déliement, de cette délivrance mystique nous savons que nous sommes par nous-mêmes incapables et de là ce pouvoir sur nous de la femme pareil à celui de la Grâce.
N'est-ce rien que ce rien qui nous délivre de tout?
Où le corps ne passe pas , la charité peut passer qui est plus forte que tout.