Vers d'exil, I
Paul, il nous faut partir pour un départ plus beau !
Pour la dernière fois, acceptant leur étreinte,
J'ai des parents pleurants baisé la face sainte.
Maintenant, je suis seul sous un soleil nouveau.
Tant de mer, que le vent lugubre la ravage,
ou quand tout au long du long jour l'immensité
S'ouvre au navigateur avec solennité,
Traversée, et ces feux qu'on voit sur le rivage,
Tant d'attente et d'ennui, tant d'heures harassées,
L'entrée au port d'or, les hommes nus,
L'odeur des fleurs, le goût des fruits inconnus,
Tant d'étoiles et tant de terres dépassées,
ici cet autre bout du monde blanc, et puis
Rien ! (...)