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Citations sur L'espagnol (24)

Le vieux ne savait guère parler que de la terre, mais, au moins, il en parlait bien. Les mots lui venaient comme une eau claire qui sort d’un rocher.
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Un roman simple, écrit avec patience et douceur. Comme à chaque fois l'auteur saisit la nature, la décrit, la fait vivre pour montrer à tout un chacun ce qu'elle cache de plus simple et finalement de plus beau. Mené tranquillement, avec justesse et précision. C'est l'histoire simple d'un homme qui fuit la guerre, que la nature aide à rétablir, à retrouver une vie, à oublier un monde qui n'est plus le sien au moins pour un temps. C'est cette nature sage et violente, mais toujours constante qui l'aide à se reconstruire petit à petit. C'est simplement un roman de Clavel comme personne d'autre ne réussit à en écrire.
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Il aimait à l’entendre parler de la terre. D’abord, ce qu’il disait était utile, et puis il y avait le plaisir. Le vieux ne savait guère parler que de la terre, mais, au moins, il en parlait bien. Les mots lui venaient comme une eau claire qui sort d’un rocher. Parfois, il arrivait même à Pablo de l’entendre sans plus faire attention à ce qu’il disait. C’était comme une musique venue d’entre terre et nuit, d’entre ciel et vent. Pablo se laissait aller à rêver, et il se disait que c’était le jour finissant qui l’accompagnait, en lui racontant des histoires. (p. 278, Chapitre 33, Troisième partie).
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Le vent était partout autour de lui. C'était un de ces vents faibles mais réguliers et d'humeur égale. Un vent comme ces coureurs de marathon qui vont toujours de leur même foulée longue et souple, suivant le rythme de leur respiration bien réglée. Un instant, Pablo pensa que le vent était pareil à ces chiens qui sont toujours dans vos jambes : parfois ils vous agacent, mais quand ils ne sont pas là, on se dépêche de les appeler. On peut tout faire avec le vent autour de soi. On peut passer des jours à travailler, des nuits à veiller ou à dormir ou à faire l'amour.
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Il savait qu'il n'aimerait plus jamais. Il avait aimé Mariana. Il avait aimé l'enfant qu'elle portait dans son ventre et que la mort avait pris en même temps qu'elle. Maintenant, il n'était plus question d'aimer. Pablo vivait. Il acceptait de vivre, c'était tout.
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- Tu vois, dit-il, eh bien, moi, m'en aller comme ça, tiré par mon cheval, à l'heure où on part pour aller aux vignes, je trouve que c'est pas plus mal qu'autrement. LE grand tintouin, ça ne ramène pas les morts, ça coûte des sous à la famille, un point c'est tout.
page 192
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Pablo essayait de chasser de sa tête des images d'exode...Il revoyait la frontière, les femmes, les gosses. La faim. Les blessés. Et les morts. Des morts qu'on enveloppait dans des couvertures et qui restaient là, allongés sur le bord de la route. Des morts à moitié nus, la tête enfouie dans la boue des fossés. Des morts desséchés, boursouflés, et d'autres qui semblaient prêts à se lever pour repartir. Et puis d'autres encore, qui continuaient à marcher, s'accrochant aux vivants. Ceux-là, ils avaient vraiment des visages de mort, avec simplement les deux points des yeux qui vivaient encore intensément. Mais, au moment où leurs yeux venaient de s'éteindre, il suffisait de les allonger au bord de la route pour comprendre qu'ils étaient morts depuis longtemps. Ceux-là, la guerre ne les avait pas tués en les frappant; elle les avait rongés, usés, vidés lentement.
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Il savait qu’il n’aimerait plus jamais. Il avait aimé Mariana. Il avait aimé l’enfant qu’elle portait dans son ventre et que la mort avait pris en même temps qu’elle. Maintenant, il n’était plus question d’aimer. Pablo vivait. Il acceptait de vivre, c’était tout. Et il vivait ici parce que le hasard l’avait fait échouer ici. Il s’y trouvait bien. Il ne souffrait ni du froid ni de la faim et la fatigue était devenue pour lui une alliée. Il le savait. Il tenait à elle comme un malade tient au médicament qui calme sa souffrance. (p. 149, Chapitre 15, Première partie).
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La guerre était là. Jusqu'à présent. Pablo, lui avait tourné le dos, mais elle venait d'entrer dans la pièce. A présent, il ne pouvait plus faire celui qui ne la reconnaît pas. Il le savait, et c'était cette pensée qui occupait toute sa tête, qui l'empêchait d'écouter sa chanson de l'hiver et du feu.
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Il soupira. Sa grande douleur restait comme lui, immobile et attentive. Elle ne s'était pas rendormie. Il savait, maintenant, qu'elle guettait chacun de ses gestes pour se mettre à l'oeuvre en même temps que lui.
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