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Citations sur Sauf les Fleurs (145)

Je voulais une mère avec des épaules pour poser mes joues brûlantes. Je voulais un père avec une voix pour m'interdire de faire des grimaces à table. Je voulais un chien avec un passé de chat pour ne pas oublier qui j'étais. Je voulais un professeur pour me surprendre. Je voulais des livres pour construire une cabane à la cime des arbres. Je voulais être un homme pour sentir ce que ça fait d'être une histoire. Je n'ai pas eu tout ce que je voulais mais je suis là, avec mes zéros, ma vie soldée du jour qui vaut bien ma vie absente d'avant. Je tombe rond ; mon compte est bon.
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Page 21

Parfois, je mets le réveil très tôt avant de m’endormir, même si cela ne sert à rien – je ne dors plus, mes yeux ouverts ne s’arrêtent jamais. A six heures, je fais semblant de me réveiller, j’ouvre les volets, je descends prendre le petit déjeuner sur le pouce ; je traverse la cour, j’ouvre le portail et je m’accroupis près des poubelles ; j’attends qu’ils viennent me charger ; Pour l’instant, ils refusent, jurent que je ne suis pas aux normes européennes, mais qu’un jour peut-être, si je veux bien changer, ne plus me laver et mettre mon histoire dans un grand sac à part, ils me chargeront avec leurs bras faits pour les ordures.
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Au cimetière, j'ai des larmes assises sur leur jour d'aimer : Maman est partie.
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Nous connaissons les mailles du corps, comment elles se cherchent st se trouvent pour nous protéger des coups. Nous posons des questions sans réponses, les yeux de Maman nous invitent à ne plus demander. J’aimerais savoir, pourtant, d’où je viens, de quel amour je suis née, si je serai même une fois l’endroit de quelqu’un. P 20
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[...]. Il me semble alors que le savoir peut guérir. Que lire, écrire, traduire, c'est reformer le sein, étaler l'origine, aérer le fumier d'où sortiront les fleurs derrière chaque tort redressé. Il en va de cette colonne ancienne comme des chevreaux qui naissent : sitôt à terre, déchiffrer, l'échine aveugle, le pacte encore tendre. Il me tarde d'avoir des élèves et de faire leurs preuves.
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Je suis d'une fièvre qui perce et dure, jamais ne se repose, ni de cerisaie ni de mains autour. Au cimetière, j'ai des larmes assises sur leur jour d'aimer [...]
Dans notre ferme, il n'y avait pas beaucoup d'air, nous manquions de terre profonde, mais nous avions des racines qui couraient sans déranger les pierres.
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Page 60
De mon cartable, je mesure la distance à courir pour dresser une chambre où dormir signifie continuer et non plus interrompre. En quittant le cours de Monsieur Scott, je longe une école de quartier pour voir les enfants apprendre et l’institutrice les suspendre, magicienne en questions. Il me semble alors que le savoir peut guérir. Que lire, écrire, traduire, c’est reformer le sein, étaler l’origine, aérer le fumier d’où sortiront les fleurs derrière chaque tort redressé. Il en va de cette colonne ancienne comme les chevreaux qui naissent : sitôt à terre, déchiffrer, l’échine aveugle, le pacte encore tendre. Il me tarde d’avoir des élèves et de faire leurs preuves.
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Puis il (Florent) dévide sa part enfouie, ma pelote aux aguets pour être tricotée. Il me plaît, je me laisse faire. C’est bon d’être augmentée, une parole à l’endroit, une parole à l’envers. P 28
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Florent, je n'ai plus beaucoup de temps pour être encore à toi, ce sera notre vigne. Résiste à me sauver, tu attiserais mon feu. Résiste à m'attacher, tu briserais mes ailes. Je t'ai vu, je t'ai aimé et tes mots serraient si fort mon carnet que c'était comme me taire en me chargeant de sève. Pour être sincère, je maitrise mal ce qui m'arrive, le lien m'est exil et jai droit, ici, à deux éclats par jour. Sous le piano, tu trouveras une écharpe tricotée dans l'étable et que Maman portait. Enroule-toi quand tu rentreras, si je suis condamnée. Je ne serai plus au bar mais tu n'auras pas besoin de moi pour que notre amour donne. Tu commanderas l'absinthe, tu fumeras l'opium et ce sera déjà nous, avec ou sans mes yeux calés sur ton sourire. Quel que soit le tourment qui me prive de te dire la brûlure où je vais, je m'aimais bien, tu sais, à t'avoir si sûrement aimé.
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Lionel embrasse Clémence dans le cou sans se demander si elle l'aime encore, Vincent se lėve sans avoir envie de se jeter par la fenêtre, Jean écrit sa dissertation sans se sentir très bête, Mathilde parle aux autres sans avoir envie d'effacer tous les mots, Marius voit son corps dans la glace sans se mettre à pleurer, Valérie se souvient de son enfance sans se sentir aspirée, Galadio mange sa compote sans l'aide de l'infirmière. Aujourd'hui, c'était la grève de la douleur. Comme ça. Sans préavis.
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