J'ai peu à peu compris l'effroyable vérité à partir du moment où je me suis lancé dans l'exploration des bibliothèques gratuites de l'OASIS. Les faits n'attendaient que moi, dissimulés dans de vieux bouquins rédigés par des gens qui, eux, n'avaient pas peur de d'être honnêtes. Des artistes, des scientifiques, des philosophes, et puis des poètes, dont la plupart étaient mort depuis belle lurette. En lisant les mots qu'ils avaient laissés derrière eux, j'ai fini par piger la situation. La mienne. La nôtre, en fait. Ce que la plupart des gens désignaient comme « la condition humaine.
et les nouvelles n'étaient pas bonne » p.31
Un peu plus tard, elle s'est penchée et m'a embrassé. J'ai alors ressenti ce que tous ces poèmes et toutes ces chansons semblaient promettre. C'était comme si j'avais été frappé par la foudre.
Pour la première fois, je n'avais absolument aucune envie de retourner dans l'OASIS.
La réalité ça ne m'enthousiasme pas plus que ça, mais c'est encore le seul endroit où l'on peut faire un repas correct.
Groucho Marx
"Si je parvenais à cumuler assez de points "avantages" en me montrant très productif et en obtenant de bonnes "évaluations clients", je pourrais en dépenser une partie pour acheter le droit de personnaliser mon espace de travail, avec peut-(être une plante en pot, ou bien un poster de chaton suspendu à une corde à linge censé stimuler l'inspiration", page 471 éditions Pocket
Nous étions à l'aube d'une ère nouvelle : la majeure partie de l'espèce humaine passait désormais tout son temps libre à l'intérieur d'un jeu vidéo.
Le dernier niveau du musée, situé au cœur de la planète, se trouvait dans une pièce sphérique qui contenait un temple dédié au tout premier jeu vidéo, Tennis for Two, inventé en 1958 par William Higinbotham. Il tournait sur un antique ordinateur analogique, et on y jouait sur un minuscule oscilloscope d’environ douze centimètres de diamètre. Juste à côté, il y avait une réplique d’un vieil ordinateur PDP-1 sur laquelle tournait une copie de Spacewar ! Un groupe d’étudiants du MIT l’avait créé en 1962, et c’était le deuxième jeu vidéo à avoir jamais été conçu.
« J’avais fini par ne voir en ce dispositif que ce qu’il était : un gadget destiné à tromper mes sens pour me permettre de vivre dans un monde qui n’existait pas, chaque composant n’était rien d’autre qu’un barreau de la cellule dans laquelle je m’étais enfermé de mon plein gré. » (p. 229)
Le nombre de sans-abri avait augmenté de façon spectaculaire. Des tentes et des abris de carton bordaient les rues, et on avait apparemment transformé les parcs publics en camps de réfugiés.
Je restais donc coincé à l'école, et j'étais comme un gamin qui se serait promené dans la plus grande salle de jeux vidéo du monde sans pouvoir faire autre chose que de regarder les autres jouer.
Être humain, plus nul, tu meurs !
Les jeux vidéo sont la seule chose qui rende la vie supportable.