Il a tout perdu, tout gagné, il peint. j'admire cette volonté, sa transcendance.
Économiquement il est inexistant. Socialement, il tient du paria. on supposerait qu'il décide de son destin et, en fait, il en est d'abord la victime, mais une victime entêtée qui va jusqu'au bout et lance aux orties ses défroques, comme autant de mues de serpent.
Et loin de l'impressionnisme ou d'un synthétisme qu'il dépasse, il s'arc-boute sur son idée première: l'art est imagination, subjectivé, langage sachant mélanger le visible et l'invisible, la force brute et animale à la sensation intelligible.
De la photographie avec des couleurs dessus! Quelle aberration§ l'art est subjectif, cosa mentale, pure création. Un duel d'amour entre matière et conscience.
L'artiste est un sourcier, un spirite, un mage.
Il lui faudra peindre contre les serviteurs du vide, les marchands satisfaits du rien. peindre pour donner, rattraper. Comme on se damne, se rachète. Sa vie à lui contre leur mort à eux.