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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chacun connaît Bel-Ami de Guy de Maupassant publié en 1885, mais qui aurait pensé qu'un auteur contemporain, en l'occurrence Harold Cobert, en écrive un jour la suite ?
Et bien voilà, c'est chose faite et c'est sous le titre Belle-Amie que l'auteur nous fait vivre la suite des aventures de Georges Duroy, devenu Georges du Roy de Cantel. On retrouve donc cet homme à femmes, arriviste, dénué de scrupules et de sens moral, marié à Suzanne Walter, non par amour mais par ambition. Ils ont deux enfants et Georges est à la tête du journal La vie Française.
Il se met à rêver d'une carrière politique et pour cela, va intriguer comme jamais, bien aidé par sa femme qui, par ailleurs, milite pour les droits des femmes. Dans un premier temps, il vise la députation, puis pourquoi pas un ministère... Mais il ne faut pas oublier que dans sa vie, les femmes jouent un rôle prépondérant et il va convoiter en particulier la mystérieuse Salomé "la belle-Amie" qui hantera ses jours et ses nuits...
Dans ce Paris de fin du XIX ° siècle, Harold Cobert décrit de façon très réaliste la vie mondaine des gens aisés de la bourgeoisie et de l'élite du journalisme et de la politique. Il porte un regard sévère et même féroce sur les politiques qu'il n'hésite pas à décrire comme des opportunistes et des gens prêts à toutes les magouilles pour s'enrichir toujours plus et conquérir le pouvoir, un regard acerbe également sur les journalistes qui jouent la plupart du temps un double-jeu avec le pouvoir politique et les banquiers, au rôle non négligeable.
Tout cela a-t-il bien changé ? C'est la question que l'on se pose et c'est aussi ce qui fait la force de ce roman. Non seulement, l'écrivain restitue de façon magnifique un portrait de cette société fin de XIXe, mais apporte également un air contemporain et moderne à son récit.
J'ai trouvé très intéressant et très instructif le récit de tout ce qu'avait été le scandale du canal du Nicaragua, auquel le héros est mêlé, ce grand projet porté par Ferdinand de Lesseps à la notoriété établie avec le canal de Suez. On assiste également au début du combat mené par les femmes pour obtenir des droits et une certaine indépendance, mais aussi malheureusement, à la montée de l'antisémitisme en France.
Ce qui contribue à faire le charme de ce roman, à mon avis, est l'intégration au récit de Guy de Maupassant lui-même ! Un beau clin d'oeil. Un roman à la fois historique et contemporain qui, je trouve, respecte bien le style et l'esprit de son modèle, un roman où le suspense est maintenu du début à la fin, Belle-Amie m'a vraiment enchantée ! Je tairai la chute bien évidemment, mais vous pose la question :
C'est en grande partie grâce aux femmes que Duroy s'est élevé, mais qui le fera chuter ?

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Je vais commencer par vous faire un aveu, Harold Cobert, je l'aime.
J'aime son sourire, son charme, son charisme, son écoute courtoise et patiente et par-dessus tout son talent d'écrivain.
En découvrant qu'il avait osé s'affronter à Guy de Maupassant pour écrire la suite de « Bel-Ami », j'ai ressenti comme un léger malaise.
Comment allait-il se sortir d'un exercice aussi périlleux ?
C'est donc assez dubitative que j'ai parcouru les premières pages du roman, prête à l'abandonner rapidement par peur d'être déçue.
Passé le premier chapitre, la magie a opéré.
« Belle-Amie » met un terme à l'histoire imaginée par Guy de Maupassant à travers une machiavélique vengeance qui est un plat qui se mange froid surtout servi par quelques femmes séduites et bafouées par le bel arriviste.
En effet, tous les travers et toutes les « perfidies » auxquelles s'est livré George Duroy dans le premier opus se retournent invariablement contre lui dans une implacable ironie du sort.

N'hésitez pas à découvrir « Belle-Amie », un roman magnifiquement écrit, intelligent, passionnant.
Du grand art.
Chapeau bas Monsieur Cobert !

Merci à NetGalley et aux Editions Les Escales.
#BelleAmie #NetGalleyFrance

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« Quand le serveur déposa sur la nappe le petit plateau d'argent contenant la monnaie de l'addition, Georges Du Roy de Cantel le poussa sur le côté, signe de pourboire pour le personnel. Il s'appuya contre le dossier de la banquette en cuir, prit son verre de cognac dans le creux de sa main, le fit tournoyer avec nonchalance pour le chauffer, frisa sa moustache avec un geste familier d'homme du monde puis but une longue rasade. L'alcool lui enflamma la gorge, sa chaleur réconfortante ruissela jusque dans son ventre. Il aimait cette brûlure ; comme le picotement âcre du tabac, elle lui rappelait qu'il avait un corps et qu'il était en vie.» Cela ne vous rappelle rien?
Harold Cobert relève haut la main le défi de nous offrir une suite au «Bel-Ami» De Maupassant. Avec les mêmes codes et de savoureux clins d'oeil à l'oeuvre originale, il réussit même le tour de force d'en faire un roman aux notes très actuelles.
Il n'est certes pas nécessaire d'avoir lu Maupassant pour apprécier ce roman, mais cela ajoute encore un peu de piment à la chose. Car les clins d'oeil sont nombreux entre les deux livres. Harold Cobert s'amuse même à nous raconter la publication en feuilleton de ce roman qui met en scène un héros proche du sien par un certain Maupassant!
Il n'oublie pas non plus de résumer l'oeuvre de ce dernier pour nous rafraîchir la mémoire: « Georges se demandait parfois quelle aurait été sa vie s'il n'était pas tombé sur son ancien compagnon de régiment ce soir-là; si, bien que l'ayant reconnu après un bref effort de mémoire, il n'avait pas allongé le pas pour aller frapper sur son épaule. C'était peut-être la seule fois qu'il avait agi sans calcul, à la hussarde, porté par la surprise improbable de rencontrer une connaissance dans ce grand désert d'hommes qu'est Paris; surtout lui, alors petit employé aux bureaux des chemins de fer du Nord à quinze cents francs par an, qui avait si peu de relations dans cette ville, à l'exception de ceux avec qui il travaillait, des quelques prostituées qu'il fréquentait, quand il voulait se donner l'illusion de mener la grande vie. Après, tout s'était enchaîné très vite: un dîner chez Charles et sa femme Madeleine le lendemain, où il était venu avec des habits d'occasion et bon marché, payés grâce à l'argent que lui avait donné la veille son ancien camarade; dès le surlendemain il commençait en tant que chroniqueur à La Vie française, le journal qu'il dirigeait désormais depuis une dizaine d'années. » 
Comme dans la fable De La Fontaine, La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf, les premiers succès de Georges du Roy de Cantel ne font que faire croître son ambition. Lorsqu'on le retrouve, il gravit un échelon de plus en se faisant élire député de sa circonscription d'origine du côté de Rouen. Son but n'est pas de représenter ces «bouseux», mais d'occuper les bancs de l'Assemblée qui sont pour lui le lieu idéal pour les «petits arrangements d'intérêts bien consentis» et «d‘escroqueries, où la vanité la plus exacerbée le disputait à l'égoïsme le plus forcené» avant d'être un tremplin vers un poste de ministre.
Après lui avoir permis une élection triomphale, Siegfried lui promet des millions. Ce mystérieux homme d'affaires a, outre ses montages financiers plein de promesses, un argument irrésistible: sa soeur Salomé, femme aussi libre qu'entreprenante et qu'il n'aura de cesse de poursuivre de ses assiduités. Ne cherchez pas plus loin l'explication du titre. Dans cette version, les femmes prennent le pouvoir au moment où les hommes croient le détenir.
S'appuyant sur les deux scandales qui ont mis à mal la République en cette fin de XIXe siècle, celui dit des Décorations et celui du Canal de Panama, Harold Cobert nous offre à la fois un ouvrage très documenté et une histoire très moderne. Sans vouloir jouer ici l'antienne du «tous pourris», on est bien obligé de constater que les affaires et les scandales nourrissent aujourd'hui encore la suspicion vis à vis des politiques. Ce roman est l'un de mes coups de coeur de cette rentrée. Une petite merveille !


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"Bel-ami" de Guy de Maupassant est l'un de mes livres préférés, relu plusieurs fois. alors j'ai hésité en voyant à la bibliothèque : "Belle-Amie" d'Harold Cobert, annoncé comme sa suite :

Que diriez-vous de découvrir la suite de la formidable destinée et de l'irrésistible ascension de Georges Duroy, le héros de Bel-Ami de Maupassant ? Va-t-il se lancer en politique comme le suggère la fin du roman ? Si oui, à quel niveau de pouvoir va-t-il réussir à se hisser ? Et surtout, à quel prix ?

N'allais-je pas être déçue ?

J'ai tenté l'expérience, et c'est un gros coup de coeur.
L'histoire se déroule à Paris et en Normandie, à la fin du XIXème siècle. Nous retrouvons Georges du Roy de Cantel, surnommé "Bel-Ami" par Laurine, la fille de l'une de ses maîtresses. Il est à la tête du journal "La Vie Française", fondé par Walter, son beau-père, et a des ambitions politiques.

L'auteur s'est imprégné du roman, des personnages, et de l'époque. le Georges de "Belle-Amie" est bien le Bel-Ami de Maupassant, utilisant ses succès féminins pour s'élever dans la société et s'approcher du pouvoir, arriviste, sans vergogne, empli dé désirs mais incapable d'aimer.

Aidé et parrainé par son ami Léon Clément, député de Vendée et soutenu par Suzanne, sa femme, il devient député de Normandie, puis Ministre des Finances. Madeleine Forestier, son ex-femme, journaliste à "La Plume", et Guy de Maupassant, dans son feuilleton : "Bel ami" vont le brocarder...

Harold Cobert nous dépeint la Belle-Epoque, vécue en France, par les parvenus, les corruptions entre politiciens, journalistes, financiers. Il nous fait vivre des débats à l'Assemblée la nationale, la montée du féminisme. et différents scandales dont celui du trafic des Décorations qui fera tomber le Président Jules Grevy et son gouvernement, et le scandale des emprunts douteux censés financer la construction du canal du Nicaragua.

C'est aussi un miroir de notre époque : corruption, arrivisme, nouveau projet de creusement d'un canal du Nicaragua mené par des Chinois.

J'ai aimé l'ambiance, les personnages, les femmes qui se rebellent et leur vengeance implacable. Georges était monté très haut et va redescendre très bas, comme le prédisait Guy de Maupassant dans "Bel-Ami" : "Tant qu'on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux; mais lorsqu'on arrive en haut, on aperçoit tout d'un coup la descente , et la fin qu n'est que la mort. Ca va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend".

Chapeau bas à cet auteur qui a réussi -avec brio- à nous offrir une suite passionnante des aventures de Bel-Ami !
Lien : http://www.unebonnenouvellep..
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A l'instar de beaucoup de gens, durant ma scolarité, j'ai dû lire « Bel-Ami ». Je connais donc l'histoire générale mais j'ai oublié la plupart des détails. Si vous êtes comme moi ou si ce texte vous est totalement inconnu, vous pouvez malgré tout tenter l'expérience « Belle-Amie », et c'est même fortement conseillé.

Harold Cobert se propose d'imaginer une suite au classique de Guy de Maupassant. Il reprend donc les personnages quelques années après la fin du roman. Leur situation a évolué avec le temps, leurs relations sont différentes mais le naturel revient toujours au galop. Et lorsque l'on s'intéresse à Georges Duroy, l'ambition n'est jamais loin.

Cette fois-ci, il décide de changer de champs de bataille pour s'attaquer à la politique. Son égo et son appétit de pouvoir vont le pousser une nouvelle fois à mettre en place des stratagèmes afin d'arriver à ses fins. Il va donc se retrouver au milieu de combines dont il s'est fait depuis longtemps le spécialiste. le roman a encore une forte présence féminine. Comme toujours autour de Georges, les femmes sont omniprésentes. Dans ses ascensions, elles jouent toutes un rôle prépondérant et particulièrement dans ce volume.

Harold Cobert offre un nouvel épisode réussi, au scénario plein de surprises. En résumant les évènements du précédent pour les non-initiés et en incluant quelques clins-d'oeil pour les autres, il a su créer un roman fidèle à l'esprit de l'oeuvre De Maupassant. Il a su adapter son écriture et inclure ses péripéties dans de véritables faits historiques pour coller parfaitement à l'époque.

J'ai pris un grand plaisir à suivre cet antihéros sans scrupule dans ce monde à la fois suranné et tellement d'actualité. Cependant, je pense que pour vraiment apprécier cette aventure, il ne faut pas essayer de le comparer à l'original. Il faut seulement se laisser porter par cette lecture d'un romanesque incroyable, qui je l'espère, vous ravira autant que moi ! Pari osé mais pari tenu M Cobert !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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C'est avant tout la curiosité qui m'a poussée à ouvrir ce livre, celle de voir ce que pouvait bien donner la suite écrite au XXIe siècle d'un classique de la littérature française tel que Bel-Ami, mais je dois reconnaître que j'ai eu un petit coup de coeur pour ce roman passionnant !

Harold Cobert a parfaitement réussi à se glisser dans les pas De Maupassant, et l'on sent qu'il a lu et relu Bel-Ami, et qu'il le maîtrise à la perfection. Certaines phrases (notamment dans l'incipit) sont des allusions directes à l'oeuvre De Maupassant, dont on retrouve tous les personnages et événements de l'intrigue, même ceux qui n'étaient que des détails dans Bel-Ami.

Le contexte historique est également bien travaillé et restitué, tout comme le contexte géographique des rues de Paris. L'auteur nous offre notamment une plongée palpitante dans les coulisses de la vie politique de la fin du XIXe siècle, par le biais du héros Georges du Roy de Cantel qui devient député puis ministre, et reprend deux scandales ayant réellement ébranlé la IIIe République : le « scandale des Décorations » de 1887 (un trafic de fausses légions d'honneur ayant impliqué le gendre du président de l'époque) et la faillite de la compagnie de Ferdinand de Lesseps pour la réalisation du canal de Panama (devenu Nicaragua dans le roman).

Si j'avais au début peur de m'ennuyer, j'ai vite été détrompée : Harold Cobert ne se contente pas d'imaginer la vie de Georges du Roy de Cantel après dix ans de mariage avec la riche héritière Suzanne Walter, il construit également une intrigue raffinée, dont la chute surprend autant le lecteur que le héros !
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Quel pari fou et audacieux d'imaginer la suite de "Bel-Ami" de Guy de Maupassant publié en 1885. Un pari tenu et avec brio sous la plume d'Harold Cobert.



J'avais lu au préalable le texte original, occasion pour moi de lire un classique mais je vous assure ce n'est absolument pas nécessaire pour plonger dans "Belle-Amie" car l'auteur habilement nous plante le décor et le contexte dans les premiers chapitres.



Georges du Roy de Cantel a épousé Suzanne il y a dix ans, il est aujourd'hui père de deux enfants, il vit dans l'hôtel particulier de luxe provenant de son beau-père et est aujourd'hui à la tête du journal "La vie Française".



Georges a gravi les échelons en utilisant les femmes pour conquérir le pouvoir et la fortune. Lui qui tout au début n'était que Georges Duroy, fils de paysan et de cafetier normand, lui qui travaillait aux Chemins de fer comme petit employé bouclant difficilement ses fins de mois.



C'est la rencontre fortuite avec son ancien camarde de régiment Forestier lors d'une de ses nombreuses flâneries dans Paris qui a changé sa vie. Forestier qui occupait une belle position au journal l'a présenté à Monsieur Walter, le directeur de "La vie française" et banquier juif. Il fut engagé après un dîner au cours duquel il rencontra les femmes qui allaient changer sa vie : Madeleine Forestier sa première femme écrivant de façon mordante avec un regard pointu et critique sur la société dans le journal concurrent "La Plume", Clotilde sa première amante, Virginie la bigote et enfin Suzanne qui deviendrait un jour sa femme.



Celui que l'on surnommait à l'époque "Bel-Ami", le séducteur de ces dames a fait du chemin, mais cela ne lui suffit pas, il ambitionne aujourd'hui un siège au Palais de Bourbon. Il partira en campagne sur ses terres natales dans la région de Rouen envisageant de devenir député et pourquoi pas ministre.



N'oublions pas le rôle prépondérant des femmes dans sa vie, en particulier il convoite la "Belle-Amie", la mystérieuse Salomé qui hante ses jours et ses nuits.



Harold Cobert très vite nous replonge dans l'époque et le style De Maupassant, dressant un portrait de la société en respectant les codes utilisés par l'auteur original, tout en apportant un air contemporain et de la modernité dans son récit.



Après les premiers chapitres de mise en place, l'écriture devient agile, aisée, fluide. J'ai beaucoup aimé le clin d'oeil en référence à Maupassant qui intervient dans le récit tant au sens propre qu'au figuré, une façon très maligne d'intégrer la publication de "Bel-Ami" dans le récit.



Harold Cobert aborde les rouages politiques, le monde de la presse et du journalisme, mais aussi le rôle des banquiers et de la finance. Il se réfère habilement à L Histoire en intégrant dans le récit la montée en France de l'antisémitisme, le scandale du canal du Nicaragua et le combat mené par les femmes pour obtenir des droits et une certaine indépendance.



Au fil des pages, on est captivé, s'interrogeant comment du Roy toujours très épris de la gente féminine et de la "Belle-Amie" Salomé allait sortir son épingle du jeu et s'en sortir. Je ne fus pas déçue, au contraire, complètement bluffée par le retournement de situation imaginé par l'auteur.



Du grand art ! Grandiose, un défi relevé et réussi de manière magistrale.



Merci "Les Escales, Masse critique de Babelio et surtout Harold Cobert pour ce grand moment de lecture.



Ma note : 9.5/10 ♥♥♥♥

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Il m'était impossible de passer à côté de cet ouvrage. Un livre de Harold Cobert, ça ne se loupe pas !

Audacieux

Tel est le premier adjectif qui qualifie cet opus. En effet, écrire une suite ou tout du moins s'inspirer fortement de Bel Ami de Maupassant n'était pas gagné d'avance et s'avèrait très ambitieux (et casse gueule!). Harold aime reprendre à son compte ce genre de récits. Ruez vous sur un hiver avec Baudelaire par exemple si vous êtes sceptiques.

Haletant

« Pourtant, il avait besoin de Siegfried pour devenir enfin ministre ; malgré ses efforts et ses calculs, il n'avait pour l'instant trouvé le moyen d'accéder au niveau de pouvoir qu'il convoitait, il piétinait sur le seuil de ces sphères qu'il s'était juré de conquérir coûte que coûte. Quoi qu'il décide, il était désormais certain que, tôt ou tard, il devrait se débarrasser de Siegfried ; il devrait se séparer de lui avant qu'ils ne soient liés par trop de secrets inavouables pouvant entraîner sa chute. L'enjeu consistait à ravir tout ce qu'il pouvait à cet étrange individu en lui donnant le moins possible de lui-même, sans franchir le point de non-retour où il se retrouverait à sa merci. »

La montée en « puissance » de notre cher politique, Georges du Roy de Cantel, franchissant toutes les étapes devenant député puis ministre en étant le journaliste boss du quotidien en vogue du moment, la Vie Française. Bref, tout pour flatter son égo, le mettre sur le devant de la scène et donc le satisfaire quelles qu'en soient les méthodes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que petits calculs, magouilles, corruptions et autres trafics sont légions. La politique telle qu'on l'exècre… et qui pourtant… existe ;
Mais…. si le travail paye, le vice ne paie pas. Jamais!. Et plus dure sera la descente du col… ne dit on pas que la vengeance est un plat qui se mange froid ? Je ne spoile pas et n'en dis pas plus sur l'intrigue. Tout est méticuleusement construit et mené. Vous allez adorer !

Passionnant

On ne voit pas les chapitres se succéder tant le rythme est soutenu, l'histoire passionnante et les rebondissements fréquents. Les plus de 400 pages s'avalent avec rapidité et gourmandise. Impossible de s'arrêter tant c'est bien écrit et dynamique.

« Il leva les yeux : le noir finissait d'imprégner le ciel dont les dernières pâleurs expiraient sans un râle, laissant apparaître le scintillement timide des premières étoiles. L'air était doux, liquide et tiède ; la ville s'abandonnait à son cours placide, dérivant allongée sur ses flots invisibles et vaporeux. »

En effet, quel style ! Quelle écriture ! Quand finesse et beauté sont réunies pour le meilleur. Un pur bonheur, un moment littéraire très fort où nous trouvons pèle mêle des mots rares, des imparfaits du subjonctifs, des descriptions somptueuses, de la poésie, des phrases musicales, des moments hilarants et d'humour… Un sans-faute ! Je ne voyais pas passer le temps dans le métro matin et soir. Pire, je le reprenais avant de me coucher et il m'arrivait également de le saisir dès l'oeil ouvert. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi impatient de connaitre comment un auteur allait poursuivre et surtout conclure.

Pari gagné haut la main

Au final, que dire ! Que j'ai ralenti ma lecture, que j'ai relu début et fin une deuxième fois tant cela m'a plu. Une intrigue très moderne, très contemporaine. C'était au XIXème… et qu'il est troublant de ne voir de différence avec notre époque actuelle… ; une écriture remarquable ; une organisation du roman en deux parties habiles et très efficaces. Je ne vois rien à « critiquer ». Chapeau bas Señor pour le clin d'oeil à Maupassant, la morale et le rôle que tu as donné aux femmes 😉

« Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. »

Coup de coeur très fortement recommandé ! Courrez vite chez votre libraire préférée il est sorti aujourd'hui. Ce roman fera date dans la rentrée littéraire 2019 et comptera indubitablement.

Bravo Harold ! Superbe !

5/5


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Quelle riche idée de donner une suite au roman De Maupassant « Bel ami ». Je me suis régalée : une lecture haletante et réjouissante.
Tous les meilleurs ingrédients de la littérature sont réunis ici : aventure, amour, intrigues, vengeance…
La plume alerte et fluide accroît le plaisir de lecture : j'avais de la peine de quitter Georges, Salomé, Suzanne et Clément nos héros.
J'ai aimé partager le quotidien de ces parisiens à la Belle Époque, des nantis qui se battent pour le pouvoir et sont prêts à tout. Georges du Roy a ajouté une particule à son nom pour plus de visibilité et de crédibilité. Journaliste et député, utile pour faire passer ses idées voire contrôler les nouvelles.
Ici les femmes jouent un grand rôle, Suzanne l'épouse ou Madeleine la journaliste contribuent à l'évolution de la carrière de Georges.
Duperies, arnaques et pots de vin parsèment une histoire riche en rebondissements.
Des moments jubilatoires aussi lorsque Guy de Maupassant est inséré dans l'histoire : ingénieux et réjouissant !
Un grand plaisir de lecture que je partage avec vous : foncez sur ce roman
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Le titre et le résumé m'ont immédiatement subjuguée. Quelle merveilleuse mais dangereuse idée… ! Ecrire la suite d'un roman De Maupassant, l'un des plus grands auteurs français ! Une gageure qui a été relevée avec brio. La lecture a, en effet, été à la hauteur de mes espoirs puisque cette suite possible est un véritable régal ! Avec Harold Cobert, nous plongeons dans une France surannée, historique dans laquelle Georges va réussir à se hisser au poste de ministre… Les thématiques essentielles de l'arrivisme, de l'ascension sociale, des dangers du pouvoir, de l'argent offrent une analyse forte de cette société française.
Des rebondissements, des conflits... Que du bonheur !
Une variation que je recommande vivement !
Je remercie NetGalley et Les Escales pour cette belle découverte !
#BelleAmie #NetGalleyFrance
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