Quand une amie me fait cadeau d'un livre qu'elle a aimé, quand elle me raconte à quel point elle en apprécie l'auteur à travers la totalité de son oeuvre, j'ai peur. J'ai peur de ne pas éprouver le même plaisir de lecture, j'ai peur d'être déçue, de ne pouvoir partager des points de vue identiques. Et puis je me lance… C'est ainsi que je viens de lire "
Dieu surfe au Pays Basque" d'
Harold Cobert.
C'est une histoire que l'on pourrait qualifier de banale. Une histoire d'amour qui commence à Biarritz entre un homme qui sort d'une histoire compliquée et une femme qui a souffert aussi dans son couple précédent et même jusque dans sa chair. En restera-t-il quelque chose de cette romance estivale ? Eh bien oui !
Une histoire que l'on pourrait qualifier de banale, disais-je, mais justement, elle ne l'est pas. C'est sa vie conjugale que le narrateur (l'auteur ?) raconte. Mais il le fait brillamment, relatant les bons moments mais aussi les chagrins, les tristesses, les blessures. Avec beaucoup de délicatesse, de retenue, de tendresse, il nous parle de ses ressentis d'homme face à son désir de paternité mêlé d'appréhension. Il décrit avec finesse ses peurs de futur père et entre drôlerie et tragique, la fausse-couche de sa femme.
J'ai aimé l'écriture d'une grande simplicité qui fait la part belle aux sentiments pudiquement brossés. J'ai aussi beaucoup aimé la distance prise par le narrateur pour dire le chagrin, le manque, l'échec. Loin de toutes plaintes, il narre les faits, les expose. Il raconte une rendez-vous manqué avec un enfant désiré. L'émotion est là, sous-jacente, les larmes retenues, qui parlent sans tabou de la vie, de la mort, de l'homme qui ose pleurer, souffrir, qui ose dire qu'un temps la vie s'arrête, même si elle repart après. Mais l'humour n'est jamais loin qui permet de supporter la douleur et la lecture en est plus légère.
Très joli roman, bouleversant ponctué par des vers de
Victor Hugo, et conclu par "Le revenant" du même auteur : magnifique idée.
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