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Citations sur Notes marginales et bénéfices du doute (12)

C’est extraordinaire quand on songe à l’influence du Quichotte sur les romanciers anglais, mais le fait est qu’ils ont – avec un optimisme aristocratique ou bourgeois sans doute naturel à une civilisation hégémonique satisfaite d’elle-même et l’étalant volontiers – délibérément évité la conclusion tragique. »
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Nos romanciers sont des maîtres de l’ironie. C’est leur grâce la plus opérante. Elle a nuancé leur côté donneur de leçons, et les a rapprochés de la nature. » Certes ; mais encore ? Qu’est-ce qu’un roman comique ? Est-ce simplement un roman qui fait rire ? Est-ce un roman qui exprime une vision essentiellement bienveillante de la nature humaine et qui finit bien ?
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« La page est une surface sur laquelle je suis libre de placer tout signe que je considère traduire mon propos au plus près. Par conséquent, dans les limites des fonds et de la patience de mon imprimeur, j’ai recours à des techniques typographiques qui débordent les contraintes arbitraires du roman conventionnel. Réduire ces techniques à des gimmicks, refuser de les prendre au sérieux, c’est passer grossièrement à côté du sens. »
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Je devais avoir dix-sept ans quand j’ai lu La Vie et les Opinions de Tristram Shandy pour la première fois. Je le dois à Garry Martin, mon professeur d’anglais. L’homme était bon juge des goûts d’autrui et quand il m’a décrit ce singulier roman du XVIIIe siècle plein de pages noires et de fils narratifs en suspens, il a pu voir dans un échange complice mon œil s’allumer d’une excitation que mes camarades réservaient au nouvel album des Clash, ou d’ailleurs, quelques années plus tôt, à la nouvelle série des Monty Python. Nous avons tous nourri tôt ou tard une passion pour cette bande de surréalistes d’Oxbridge et je me souviens très bien d’avoir séché les cours pour aller voir en matinée Monty Python, Sacré Graal jusqu’à trois fois dans la même semaine.
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Lors de cet ultime voyage, que tout lecteur garde en mémoire, Gulliver se retrouve échoué dans une contrée peuplée de barbares Yahoos, sales et laids comme des singes, et de Houyhnhnms, aimable race de chevaux rationnels et doués de langage. Le lecteur aura pour tâche – tâche dans laquelle ni Gulliver ni Swift ne lui seront d’un quelconque secours – de décider à laquelle de ces deux espèces l’humanité s’apparente le plus.
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Certes, il nous rappelle que le déclin de nos facultés physiques et mentales est terrible à vivre, mais du moins ce processus connaît-il un terme chez nous. Après avoir lu ce passage, nous pouvons nous estimer heureux, sentiment nouveau autant qu’imprévu, que la mort nous attende. Ce que l’humanité envisage avec terreur est ingénieusement révélé comme une bénédiction.
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Les spéculatifs, les astronomes, les rêveurs et les philosophes y font l’objet d’une aimable moquerie. Comme dans la première partie du livre, le ton est celui de l’amusement, de la malice. Nous voilà de nouveau prêts à croire que Swift écrit pour divertir plus que pour irriter.
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Les Voyages de Gulliver est bien autre chose, et il le savait pertinemment, qu’une histoire de petits et de grands bonshommes. Dans la seconde partie du livre, le tableau s’assombrit. La scatologie qui s’y insinue ne choquera pas le lecteur de Pétrone ou de Rabelais, mais elle s’accompagne ici d’une sorte d’horreur, d’un dégoût physique implicite, absents chez ses prédécesseurs moins misanthropes. Ce sous-texte puissant, qui traverse également la poésie de Swift, saute aux yeux dans la scène où Gulliver est réduit au rôle d’animal de compagnie parmi les femmes de Brobdingnag,qui se déshabillent en sa présence et lui laissent voir leur nudité : « un grain de peau si grossier, si irrégulier, un teint si brouillé vu de près, avec par-ci par-là une verrue large comme un plateau, et des poils qui en partaient, coriaces comme des harnais ».
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L’extravagance débridée du premier voyage nous berce d’une sécurité illusoire. On se croit dans une simple « aventure ». Ce que nous admirons, à ce stade, c’est la froide précision de l’imagination de Swift décrivant les tribulations d’un homme échoué sur les rives de créatures minuscules. Pour la rigueur et la cohérence des jeux de perspectives dans ces chapitres, je ne vois guère qu’un seul de ses contemporains, ou quasi-contemporains, qui l’égale, et c’est Samuel Johnson.
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Les Voyages de Gulliver n’est donc pas un roman, dans l’acception contemporaine du terme. Alors, de quoi s’agit-il ? Il s’agit d’une parodie de récit de voyage comme on en écrivait au XVIIIe siècle. Mais cela ne suffirait pas à expliquer la longévité de l’œuvre ni son statut de classique. Elle fourmille de commentaires détaillés autant qu’allégoriques sur les événements politiques du moment, caractéristique plus à même de rebuter le lecteur moderne que de lui conférer une intemporalité. Il est clair qu’on trouvera peu de chefs-d’œuvre reconnus comme tels qui soient ainsi truffés d’allusions à leur contexte, encombrés de références à une actualité volatile.
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