Avant la haine

Un grand merci aux éditions Flammarion et à Babelio pour la découverte de ce roman absolument bluffant et d'une crédibilité effrayante.

En ouvrant ce roman, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre : bien sûr, le résumé donne une piste, mais elle reste floue. Je ne savais pas très bien jusqu'où nous entrainerait cette histoire et Raphaël & Mounir...
Du coup, j'ai été assez étonnée de découvrir que cette histoire courrait sur plusieurs décennie : des années 70' à aujourd'hui avec ses faits historiques, politiques, nos heures de gloires et de craintes. C'est d'ailleurs assez étrange d'entendre parler des attentats de Charlie Hebdo sans évoquer les terribles évènements de ces dernières semaines... Un peu comme un sentiment de vide en fait.
J'ai beaucoup aimé l'impact des évènements sur l'amitié entre Mounir et Raphaël : c'est assez étonnant, et surtout terrible, de voir à quel point le climat français général et les guerres de "religion" peuvent jouer sur une amitié de longue date. Personnellement, c'est quelque chose que je comprends mais qui me révolte (bon, je dois également reconnaitre que la religion n'a actuellement pas de place dans ma vie). Je trouve ça triste de remettre des choses acquises en questions parce que deux peuples se font la guerre à des milliers de kilomètres.

Raphaël, Mounir et leur famille m'ont beaucoup plu. On voit vraiment toute la force de l'éducation de leurs parents dans ce qu'ils sont devenus mais aussi dans leur façon de grandir... Mais, du coup, j'ai également été assez étonnée par leur choix de vie et surtout par leurs épouses aux idées "moins modernes"... En effet, elles semblent davantage réservées sur le lien qui unit les deux hommes, le remettant quasiment en question : je trouve ça toujours assez étonnant quand des couples n'ont visiblement pas la même ouverture d'esprit.

Ce n'était pas la première fois que je partais à la découverte de l'univers de Thierry Cohen mais je pense que ce roman me restera longtemps en tête : c'est vraiment le genre d'histoire qui me parle avec son métissage, ses préjugés et surtout son envie d'aller au-delà de tout ça.
Un roman que je vous conseille.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..

Raconté sous forme de portraits croisés, Avant la Haine parcourt 40 ans d'immigration dans notre pays à travers ces deux personnages qui ont quitté le Maroc, dans les années 1970, en quête d'une vie meilleure en France. Mais, rapidement, les difficultés vont se faire sentir et c'est dans l'adversité que ces enfants vont dans un premier temps se rapprocher. Bien qu'ils ne soient pas de même confession religieuse, ce sont leurs origines marocaines qui vont rapprocher Mounir et Raphaël. Unis par une culture et un passé communs, ils parviennent à se comprendre face à l'hostilité des autres enfants. Les années passent, les engagements politiques et surtout religieux dans une France raciste et antisémite, finiront par séparer les deux jeunes gens.
J'ai longuement hésité avant d'accepter de recevoir ce livre car j'ai tout de suite eu peur du sujet. Non pas qu'il ne soit pas intéressant, bien au contraire, mais la délicatesse du thème avait de quoi me rendre un peu frileuse. Dans ce roman Thierry Cohen, grâce aux nombreux témoignages des deux communautés, a su exprimer les peurs, les doutes mais également les engagements liés à l'immigration. On est confronté au racisme ordinaire, celui qui exclu mais aussi celui qui forge des convictions, des caractères et des engagements.
Le parcours des deux protagonistes offre une lumière très éclairante sur le judaïsme et l'islam. On apprend à connaître quelques fondements mais surtout, on perçoit l'importance que peut prendre la religion dans une vie, même si les implications et les perceptions sont différentes selon chacun. Et en cette période trouble que nous connaissons vis-à-vis de la radicalisation, certaines réflexions issues de ce livre peuvent aider à comprendre des éléments, mais si cela ne rend en rien ce choix acceptable.
Parallèlement à ces aspects historiques, politiques et culturels fort instructifs, il ressort de ce livre une vision qui m'a paru très négative au sujet de la France et des français. Même si je suis bien consciente que notre pays est loin d'être parfait, notamment concernant l'immigration et l'intégration, j'ai eu la sensation d'assister au procès de ses habitants. Pourtant, en refermant le livre, on comprend que l'auteur signe un triste état des lieux de notre pays, fort inquiétant, qui explique certaines prises de positions, certains engagements.
Avant la Haine offre à réfléchir et à s'ouvrir, c'est une lecture qui se ressent et se partage. Ca nous bouscule et ça fait beaucoup de bien…
Lien : http://lalydo.com/2015/12/av..

Avec « avant la haine », Thierry Cohen nous livre un roman différent, émouvant et dérangeant.

Dérangeant parce qu'il explique comment on peut basculer dans la haine, dans le radicalisme. Dérangeant au point d'être nié par les critiques, boycotté par la presse.

Différent parce qu'il est véritablement à l'opposé des précédents romans de Thierry Cohen.

Emouvant parce que l'auteur y livre une large part de lui-même.

« Avant la haine », c'est l'histoire de Mounir et Raphaël, 2 enfants différents mais que cette différence rend tellement semblable.
Différents entre eux, par leur religion, l'un juif, l'autre musulman.
Différents mais unis par leur nationalité, marocains immigrés en France mais tellement semblables dans leur soucis t'intégration.

Le roman commence par le départ de Raphaël, il quitte la France avec sa femme et ses enfants.
Petite à petit, le roman va nous livrer les raisons de ce départ, passé ce premier chapitre, on revient sur la vie de Raphaël en France depuis ses 6 ans et on parcourt avec lui, toutes les années où il a grandi et fondé une famille dans ce pays qu'il considérait comme le sien.
Mais quel est ce drame qui l'a poussé à partir ? Pourquoi son amitié avec Mounir s'est-elle transformée en haine ?
C'est ce que l'auteur va nous faire comprendre, au fil des pages, des chapitres, évoquant leur amitié, leurs différends.

Le roman est superbement construit, se basant sur l'actualité et les heures noires vécues en France, telles que les attentats du métro Saint Michel, les agressions antisémites mais aussi la venue au pouvoir de Mitterrand, le mouvement « touche pas à mon pote » et, avec eux, l'espoir d'un changement des mentalités qui n'arrive pas.
Il met aussi l'accent sur les incompréhensions entre religions, incompréhensions qui peuvent mener aux pire horreurs.

« Avant la haine » nous aide aussi à comprendre comment notre société pousse les jeunes dans cette haine, qui peut parfois basculer vers l'intégrisme et ce, simplement par de l'indifférence. Il est tellement facile de « parquer » les gens dans des banlieues ghetto, de les oublier, afin qu'ils ne dérangent pas. Malheureusement, certains en profitent pour « récupérer » ces jeunes et les pousser vers l'intégrisme.

Ce roman m'a aussi énormément touché, on ne peut s'empêcher de se prendre d'empathie pour les personnages, pour Raphaël, pour Mounir mais aussi à toutes les ethnies, religions, minorités que notre société rejette.

Tout au long de la lecture, je n'ai pu m'empêcher de penser que quand Raphaël parlait, c'était Thierry Cohen qui s'exprimait, qu'une partie de son histoire se trouve dans ce roman. Ce qui le rend encore plus émouvant.

Un roman riche, émouvant, dérangeant à lire sans hésiter en rêvant qu'un jour il puisse y avoir « après la haine »

Merci à Masse Critique de m'avoir fait découvrir ce livre en avant-première.
J'ai rencontré Thierry Cohen lors d'une autre de mes lectures, et j'en avais gardé un très bon souvenir.
Avec cet opus, le changement de registre est radical. le sujet est brûlant d'actualité (le racisme, la haine, les religions, l'ignorance, l'immigration), le style est très épuré, très factuel, à peine romancé. Les personnages ont des visions assez radicales, même si elles évoluent fortement au cours du livre.

Mon sentiment en terminant cet ouvrage épais, c'est que nous avons beaucoup à faire pour réussir à vivre ensemble, avec nos différences et nos croyances. L'auteur nous livre une vision de la France et des Français peu glorieuse. Les deux personnages principaux sont en effet souvent malmenés, eux ou leurs connaissances, et sont victimes d'actes racistes, d'agressions et font beaucoup de mauvaises rencontres... La France passe pour un pays intolérant, incapable de donner un environnement pacifique. Pas de quoi remonter le moral...
D'autant plus que la si belle amitié qui liait Raphaël, juif marocain, et Mounir, musulman marocain, est mise à mal par leurs différences de point de vue. Même eux, n'arrivent plus à se comprendre, malgré leur origine commune et leur passé commun d'immigrés.

Ce qui est passionnant dans cet ouvrage, c'est la matière des échanges et des arguments qui jalonnent les discussions. J'ai trouvé particulièrement intéressant que l'auteur nous immiscent dans des conversations, des pensées, nous permettant de mieux comprendre comment on peut en arriver à une telle haine... On apprend beaucoup.

Arriverons-nous un jour à dépasser nos clivages ? à nous respecter ?

Une lecture qui ne laisse pas indifférent, qui dérange et montre une facette bien triste de notre pays.

J'ai été contacté il y a quelques semaines par Babelio pour faire partie d'une masse critique privilégiée sur le dernier roman de Thierry Cohen paru aux éditions Flammarion: Avant la haine.
Ayant lu tous ses romans précédents, j'ai accepté avec plaisir.
Première impression en recevant le livre: l'auteur n'a pas chaumé ! c'est une oeuvre de plus de six cent pages. Quant au titre fort ; il surprend:
on comprend de suite que ce roman n'aura rien avoir avec ses belles histoires précédentes comme Longtemps, j'ai rêvé d'elle.

Prologue: 2014, Raphaël Lévy et sa famille, écoeurés, quittent définitivement la France pour Tel- Aviv. Pourquoi une telle décision ? Comment en sont - ils arrivés à une telle extrémité ?
Mounir Basri, lui, le connaissait depuis l'école primaire il était son ami mais les deux ont fini par se haïr. Pourquoi? Reprenons l'histoire depuis le début...

Partie 1:l'Enfance
Dans les années 60, journée de rentrée à l'école Jules Ferry d'une banlieue de Lyon qui accueillent deux nouveaux élèves:
Deux enfants, deux histoires qui se réunissent:
Mounir Basri, un musulman et Raphael Lévy, un juif. Tous deux viennent du même pays le Maroc. Ils sont inquiets, mais plein d'espoir, soucieux de réussir leur intégration et devenir Français.
Raphael a plus de facilité, il a la peau claire un nom français il se lie vite à ses autres camarades.
Mounir est en retrait jusqu'à ce que Raphaël fasse le premier pas et le convie à un match de football. Il se fait alors remarquer par son talent dans ce sport. Cet épisode marque le début de leur amitié.

CE2 premier cours de piscine, Raphaël est ciblé par ses camarades au sujet de sa religion plus précisément de sa circoncision. Mounir n'hésite pas à prendre la défense de son ami en se battant. Suite à cela Raphaël a une conversation avec son père qui lui raconte alors L Histoire des juifs marquée par des oppressions, des massacres ... la Shoah.
Raphaël découvre l'horreur des images insoutenables: six millions de personnes tuées. Il est bouleversé.

Mounir ne supporte plus qu'on le réduise à cinq lettres: Arabe
Les Français ne font aucune distinction entre les Marocains, les Algériens ou le Tunisiens
Si tu as le peau mate, les cheveux sombres et drus aux yeux noirs: Tous les mêmes Arabe et forcément violents.
Cette pensée se renforce en lui lorsqu'il est convié à l'anniversaire du petit François. Son enthousiasme, grâce à cette invitation, cette marque d'intégration est réduit à néant lorsque la mère de François le prend pour un voleur
Le parcours scolaire des deux enfants sera jonchée d'autres attaques racistes.

Septembre 1972, choc historique lors des jeux olympiques, un commando arabe tire sur la délégation israélienne. Prise de conscience de Raphaël: Il existe des encore des personnes qui haïssent les juifs au point de vouloir les assassiner.
Mounir lui ne se sent pas concerné par ce conflit entre Palestiniens et Israéliens et préfère se concentrer sur lui.

La famille de Raphaël est contrainte de déménager au Gratte ciel:Trop de tension entre juifs et algériens.
Mounir va avoir une petite soeur; Djamila: Conséquence sa famille déménage elle aussi mais à Vaulx - en Velin.
Les deux amis sont alors séparés.

Partie 2: l'Adolescence:
Ils se recroisent à quatorze ans lors d'un feu d'artifice mais malaise ils ne renouent pas: trop de tension entre leurs deux quartiers.
Ils se retrouvent ensuite dans le même lycée. Ils commencent à s'orienter politiquement vers la gauche.
Leurs années lycées sont marquées par des faits- divers antisémites et racistes de plus en plus fréquents.
Premiers amours aussi Raphaël et Mounir ont tous les deux un faible pour Cécile. Celle ci choisit Raphaël. Mounir est blessé mais les deux amis ne se brouillent pas pour autant. Mounir se reposera dans les bras de Sophie.
Nouveau constat d' échec de l'intégration Mounir: il est toujours impossible pour un françaid d'origine arabe d'entrer en discothèque.
Belle satisfaction toutefois des jeunes garçons qui obtiennent leur bac.

Ils entrent alors en fac mais prennent des directions différentes; Raphaël la psycho Mounir choisit un double cursus économie sociologie :
fierté de sa part d'obtenir une bourse de la France ses efforts sont récompensés.

1976: Premières émeutes aussi dans les cités le chômage augmente,la crise économique, pas de distractions, les jeunes réduits à des CAP pourris: Mounir prend conscience qu'il est un privilégié, il fait partie d'une minorité à avoir réussi et se décide à venir en aide aux siens.

Partie 3; les années 80
Décennie vue par Raphaël:
Ces années 80 qui débutent avec l'explosion d'une bombe devant une synagogue à Paris; Raphaël est abattu par l'événement.

Mai 1981 Mitterand au pouvoir:l'espoir l'heure du changement ?

1982; Guerre de Liban sujet de discorde entre les deux.
L'extrème droite progresse en France. Raphaël ressent le besoin de se rapprocher de la communauté juive et intègre " le Mouvement" groupe qui veille à la sécurité lors des rassemblements de juifs.


1984: la montée du FN se confirme 11% de votes aux élections européennes.
Certains juifs évoquent pour la première fois le désir de quitter définitivement la France pour Israël. Ils ne se sentent plus à leur
place dans ce pays.

1986. Raphaël rencontre Ghislaine sa future épouse elle est juive comme lui.

Décennie vue par Mounir:

1980: Suite à l'attentat contre la synagogue, une partie des musulmans de France sont en faveur de la population palestinienne, Mounir lui reste en retrait il préfère se concentrer à son intégration en France.

Mounir s'engage bénévolement dans une association de quartier pleine de bonne volonté: il souhaite à alphabétiser les populations du quartier,les aider dans leurs démarches administratives. L'idée est noble mais se révèle un échec. L'association devient plutôt un squatt pour des jeunes qui s'ennuient.
Mounir a une idée organiser une fête ouverte à tous et invite Raphaël. Tout se déroule dans la bonne humeur jusqu' à l'arrivée des flics qui pretextent un tapage nocturne. Pourquoi les flic sont là ? Incompréhension certains jeunes s'emportent à coups d'insultes et jet de pierres.

1983: première manifestation importante pour dénoncer un ras le bol. Ils veulent se faire entendre et qu'on les prennnent au sérieux marre d'être considérés comme des voyous.Un nouvel élan une jeunesse pacifiste qui veut vivre ensemble. Mounir y rencontre sa future épouse Fadila.

1984: Nouveau pas important: naissance du mouvement SOS Racisme et du slogan touche pas à mon pote. Il existe encore des gens prèts à se battre contre la discrimination.

Mounir effectuera son service militaire contrairement à Raphaël, il accentue ainsi son envie d'intégration.

1986: Désillusion La mort de Malik Oussekine tués par des policiers laissent les medias indifférents: Echec rien à changer !

Pour ne pas spoiler la fin de l'histoire je vous dirai simplement qu 'elle est developpée de la même manière les espoirs, les doutes les désillusions de Raphaël et Mounir pendant les années 90 et 2000
La montée en puissance de la haine malheureusement

Livre très interessant., sujet grave. On apprend beaucoup de choses sur l'histoire et la religion des juifs et des musulmans. Thierry Cohen lui même né à Casanblanca et juif utilise un récit et exprime ses propres souffrances au travers le personnage Raphaël.
J'aurais toutefois trouver quelques passages de bonheur que le livre ne soit pas si sombre.
Je suis surement naïve mais et même si ça devient dur je continue à penser que l'on peut tous vivre en paix. Soyons tolérants. Bonne lecture

Tableau d'une france des années 70 à 2010 ou l'immigration fait apparaître un pays multiculturel, et avec lui, l'émergence d'un racisme évoluant avec les époques.

Deux familles marocaines arrivent en france, l'une juive (les levy), l'autre musulmane (les basri) en quête d'une vie meilleure, des promesses de travail et de richesse. Dans cette période d'adaptation ou chacun essaye de s'intégrer dans l'univers français et ou émerge, dès les premières pages du livre, la stigmatisation des nouvelles populations naît l'amitié entre Raphaël et Mounir, des ressemblances qui vont les rapprocher autant que les différences qui vont les éloigner.

Sans avoir trouvé que le livre était toujours impartial (notamment sur le sujet palestine/israël) j'ai toutefois été tout simplement happé par ce tableau d'une France divisée et le point de vue de raphaël et mounir, leur évolution dans un univers aux racismes multiples. D'abord avec le racisme des français accueillant des étrangers tout en banalisant les remarques désobligeantes, prenant pour cible certaines religion ou populations. Des enfants malmenés, des religions moqués, des stéréotypes tournés en dérision pour blesser. le racisme ordinaire ensuite, celui que certains s'octroie le droit d'user puisqu'il s'est banalisé au fil du temps. le racisme inter-immigrés aussi, le jugement de population de pays arabes sur leurs voisins, entre tunisien/marocain/algérien notamment, racisme religieux entre musulman et juif.

Pas seulement un livre sur le racisme mais la façon dont ils le vivent. Des enfants qui grandissent dans un univers parfois hostile, cherchant à être français et eux-même à la fois, prenant position au fil de leurs vies menant irrémédiablement à l'éloignement des amis d'autrefois, aux divergences d'opinion. Séparé, malgré eux, par leurs différences, leurs origines, leurs religions, leurs façon de vivre, leurs patries, leurs attentes. Surtout, par la monté d'une haine musulman/juifs qui montre crescendo au fil des années 1990/2000 et le conflit israélo-palestinien qui divise les peuples.

Le plus difficile, dans Avant la haine, c'est finalement son réalisme, le crescendo du racisme jusqu'à aujourd'hui ou, s'il recule a certains niveaux ils remontent à d'autres, les relations avec autrui et la manière dont leurs avis peuvent parfois nous influencer, les amitiés bousculer par les convictions, les croyances et les entourages.

Difficile d'en parler avec facilité, je pense que le mieux étant de le lire, de s'en faire son propre avis, d'ouvrir ses yeux sur un racisme né il y a déjà trop longtemps dans un univers romancé mais juste qui dénonce surtout, à mes yeux, un cercle vicieux de la haine.

Je viens de terminer ce livre. Il me reste un sentiment de tristesse de voir les deux héros s'éloigner alors que leur amitié était si belle et semblait si forte ...

Principalement amatrice de littérature pour jeunesse, j'ai eu envie de lire ce livre qui m'a été proposée par Babelio et Flammarion lors d'une Masse Critique.
Je n'avais jusque là lu aucun livre de Thierry Cohen donc la lecture qui s'annonçait été pleine de mystère.
Que dire d'un tel livre? Tellement de choses à dire et tellement peu de mots.
C'est l'histoire de deux enfants qui se ressemble Raphaël d'un coté et Mounir de l'autre. Tellement de choses qui les rassemble. La bataille de deux garçons d'abord de deux hommes ensuite qui se battent pour trouver leur identité, pour affirmer leur identité : juif, musulman, arabe, marocain, français, des mots imposés dès le départ mais qui ne leur correspondent pas toujours. On est pas uniquement juif, uniquement musulman, uniquement français...
Et dans la cruauté de la société française ces deux petits garçons (oui car avant la haine, le rejet, les insultes ils n'ont pas besoin de grandir, de devenir des hommes, l'insouciance pourrait durer encore) seront remués au gré d'évènements qui les dépassent.
Leur identité ils ne peuvent pas la renier, mais de ça né le rejet des autres.

Un livre très lourd de sens duquel on ne peut sortir indemne. Un hymne à la tolérance et au respect.

Sincèrement c'est ma seconde lecture parlant de religion. Et ce roman de Thierry Cohen est construit avec ampleur sur des faits divers et réels. Malheureusement, ce n'est pas un coup de coeur, trop d'informations fusent et sont à retenir. Dans tout les cas, l'histoire met en valeur deux personnages admirables par leur force et leur différence. Ce que j'ai aimé dans cette oeuvre c'est certainement la façon dont est développé le récit, les parties sont par tranches de 10 années ; avec le point de vue de Raphaël et de Mounir.

Je ne pense pas faire un avis en profondeur sur ce livre, il mérite juste d'être lu et d'être compris un minimum ; éviter les jugements malsains sur cette lecture par contre, l'auteur met en avant une partie de lui-même et il faut le respecter que ça plaise ou non.

Au fond malgré des sujets parfois tuent dans le monde, la synopsis est franchement intéressante – Toutefois je me suis posée une question pertinente : Les sentiments et ressentiments des héros ne sont-ils pas exagérés ? Cet ouvrage est brillant de vérité sur le racisme et la politique, remarquable dans la sensation de vivre auprès des héros et d'apprendre à connaître leurs pensées, choix de vie et leurs combats semblables ou personnels. Ce que je pense d'eux n'a pas lieu d'être ici, toutefois je me suis pris d'affection pour ces deux enfants, adolescents et adultes visant des objectifs, essayant de s'aimer malgré des opinions divergentes, s'apprivoisant au grès du temps et des séparations qu'ils connaissent. Ils grandissent, apprennent et découvrent. Ce que je regrette avec cette lecture, honnêtement c'est l'amitié liant ces deux personnages, elle est tellement faible, souvent délaissée ; attendant qu'ils soient encore plus proche l'un de l'autre que deux garçons s'appréciant pour leur dissemblance avec pourtant des points communs. L'auteur souhaite laisser le message de comment la haine peut se propager sans raison valable ; une guerre à des milliers de kilomètres, des luttes opposantes, un changement de personnalité et de valeur pour chacun d'eux et tout devient rancoeur. Je n'ai pas pu suivre tout les évènements du récit, trop complexe à comprendre pour certain, trop de renseignement pour d'autre ; toujours est-il que j'ai ouvert les yeux sur le principal.

Ayant déjà découvert la plume de Thierry Cohen, je ne suis pas vraiment surprise, néanmoins je suis renversée par l'approfondissement des émotions des héros, par les descriptions intensives enrichissantes de vocabulaire. Dès lors, je suis mitigée ; des chapitres court certes mais un roman bien trop long et abondant de précision. Pourtant la richesse des mots, la connaissance des sujets, la fluidité de certain passage, le rythme par moment frénétique ; expose une envie de connaître le fin mot de l'histoire en dépit des 660 pages, dont un tiers me semble inutile. L'écrivain a choisit de faire un livre différent, changeant de registre ; c'est une bonne idée puisqu'elle transmet des références, des espoirs, des envies et surtout du présage sur la haine.

Pourquoi n'ai-je pas un coup de coeur pour ce roman racontant une amitié entre un juif et un musulman ? Démontrant des vérités et un réalisme envisageable de plusieurs manières ? Peut-être est-ce l'excès d'information, le manque profond du sentiment d'amitié, réel et instinctif que j'espérais, le développement sur les émotions négatives dont la haine et l'incompréhension, le racisme révoltant et la lâcheté d'une partie du monde, la rigueur absolue où des mots s'accumulent l'un sur l'autre. Raphaël et Mounir, deux personnages mémorables et admirables, je les garde en esprit pour me souvenir de leurs expériences et de leurs actes marquants. Je ne saurais dire ce que je n'ai pas aimé dans cet ouvrage, le tout est sincère, authentique alors l'ensemble est émouvant, grandiose puis-je dire. Peut-être que je n'ai pas tout retenu et saisi, mais grâce à « Avant la haine » j'ai un enseignement digne de ce nom sur un thème profondément cultivant et important.
Lien : http://lesfaceslitteraires.b..

Tout d'abord merci à Babelio et aux Éditions Flammarion pour m'avoir fait parvenir ce livre et m'avoir fait découvrir du même coup son auteur.

Je dois avouer que j'ai hésité un moment avant d'accepter de recevoir ce livre, pas que le sujet ne m'intéressait pas mais j'avais un peu peur de la façon de dont l'auteur allait aborder.
Et finalement, je suis ressorti assez mitigé de ma lecture. L'amitié entre les deux enfants, Raphaël et Mounir, un juif et un musulman est très agréable à découvrir, au fur à mesure qu'elle se construit et qu'elle s'étiole. Cependant, et alors que ce livre essai d'être une ode à la tolérance et aux différences, une grande majorité des gens que rencontrent les deux personnages semble être racistes, frileux face à l'immigration, etc.
Pour une raison que je n'arrivais pas à trouver je me suis sentie légèrement mal à l'aise pendant une petite partie de ma lecture.
C'est en tout cas un livre qui fait beaucoup réfléchir (mais dont on ne ressort pas vraiment rempli de joie de vivre).