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Citations sur Douée pour le silence (21)

A dix-huit ans, on est davantage un jeune adulte qu'un adolescent. Cependant pour moi, ce n'est pas tout à fait le cas. Physiquement, ça va beaucoup mieux, j'ai quitté ma peau d'enfant, je l'ai mise au rebut, elle traîne quelque part, prenant la poussière dans un coin. Et la nouvelle peau que j'ai enfilée s'avère être parfaitement à ma taille. Je ne fuis plus le miroir, il m'arrive même parfois de le trouver flatteur.
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A force de ravaler, ravaler, sans jamais rien dire, à force de garder les lèvres verrouillées, j'ai fini par m'automutiler. Une sorte d'anorexie des sentiments.
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"Dire", "parler", "révéler" a toujours été difficile pour moi, et l'est encore.
Durant les années d'adolescence [.......] cette "incapacité à dire" s'est tellement accentuée que j'ai eu la sensation d'avoir un cadenas sur les lèvres. Un cadenas dont j'avais pourtant la clé sur moi en permanence, quelque part dans une poche secrète, mais qu'il m'était impossible de manier.
[.......]
A ce moment-là, le cadenas était si verrouillé qu'il m'a blessé les lèvres jusqu'au sang.
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Quand le coeur souffre, le corps traduit, d'une manière ou d'une autre. (p.137)
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En jouant divers personnages, je me suis approprié les mots des autres, et j'ai enfin pu parler librement de la vie. J'ai fichu le cadenas à la poubelle ! L'apprentissage du métier de comédienne m'a fait sortir de ma coquille, de cette bulle de silence où je m'étais moi-même emprisonnée.
[.......]
Durant ces moments qui se sont gravés dans ma mémoire comme des instants de bonheur indélébiles, j’établissais en secret un dialogue avec l'adolescente que je n'étais plus, mais qui m'accompagnait en pensée. Elle était là, toujours présente, comme un petit être magique qui aurait eu la possibilité de se tenir dissimulé dans ma poche. "Tu vois, on y est arrivées !... C'était pas la peine de tant pleurer. "
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Le terme du jargon théâtral qui m'a le plus frappée est le suivant : "le quatrième mur". On appelle ainsi ce mur fictif qui sépare la scène du public. Effectivement, lorsqu'on se trouve sur une scène de théâtre, sous les pleins feux des projecteurs, le public n'est pas visible - seules quelques silhouettes se dessinent vaguement au premier rang. Depuis la scène, on ne perçoit qu'une espèce de gouffre sombre, obscur, une manière de créature monstrueuse, sans visage, mais dotée d'un cœur énorme, qui palpite à un train d'enfer. L'enjeu du comédien est d'arriver à tisser un fil jusqu'à ce gouffre, pour le toucher, pour le faire respirer au rythme des émotions dont il est le vecteur, le faire rire ou pleurer.
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Je suis aussi amoureuse des mots, des phrases, des textes, j'aime le noir sur le blanc. J'aime lire. Et pas seulement à voix basse - moi qui suis incapable de parler, de hausser le ton!
[.......]
J'aime la littérature: ça je peux le crier!
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Pester contre cette vie dont je ne veux plus, contre moi-même surtout. Moi qui me suis scellé les lèvres toute seule. Moi qui suis incapable de donner le tour de clé nécessaire à la liberté, alors que j'en aurais la possibilité à tout moment. Pourquoi?... Je n'en sais rien. Ce mutisme est un des mystères de l'adolescence - la mienne, en tout cas.
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[Sarah rejoint la troupe d'un club de théâtre]
La seule chose dont je me souviens avec une intensité sans égale, c'est l'émotion. Cette ÉMOTION qui m'a saisie et ne m'a plus lâchée par la suite. Fouler une scène, marcher sous une multitude de regards. Respirer sous les pleins feux. Quitter sa peau pour une autre. Avoir dans la bouche des mots si beaux. Ne jamais être en manque de répartie, tout ce qui me faisait cruellement défaut dans la vie! Se faire le porte-parole du talent...
Bref, S'EXPRIMER, SE LIVRER, DONNER.
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Je n'ai su que beaucoup plus tard, alors que la porte du lycée s'était refermée sur nous depuis longtemps déjà, pourquoi Laurence riait tant, de manière aussi inconsidérée.
C'était une façade, un paravent contre sa souffrance et son chagrin. [.......] Laurence, elle, rentrait dans une maison quasiment vide. Sa mère se mourait à cette époque d'un cancer. Je ne sais pas exactement quand elle est morte. En quatrième? En troisième? Avant?
Laurence ne m'en a jamais touché un mot. Jamais.
[.......]
Son cadenas à elle, c'était LE RIRE.
[A propos de Laurence, sa meilleure amie des années collège]
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