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Citations sur Vaincre à Rome (48)

l’acte suffit dans le sport et la parole n’importe pas.
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Comme pour le verbe c’est ma foulée qui exécute.
Je mets ma vie entière à mes pieds et je cours en la prenant de vitesse; en aucun cas je ne m’arrêterais pour que le mors me sorte des dents.
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Les départs sont toujours victorieux, seules les arrivées sont méprisables
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« La voie Apienne est désormais plus droite qu’une frontière africaine. » p. 127
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« Le geste parfait est nécessairement précédé d’une quantité de gestes imparfaits dont il n’est que le produit achevé – c’est le principe de base de tous les apprentissages. » p. 88
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« Laisse tomber, ce sont deux nègres ! » Je porte la phrase quelques secondes dans mon poing sans trop savoir qu’en faire puis j’ouvre ma main et secoue mes dix doigts. – p. 52
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Samedi 10 septembre 1960. Nous sommes à Rome, près du Capitole de Michel-Ange et des ruines du Forum romain. C’est l’avant-dernier jour des Jeux olympiques, le dernier jour du calendrier éthiopien. On se prépare au marathon, l’ultime épreuve de ces jeux. On fait des petits sauts presque sur place, on respire à fond et on s’appelle au départ. Dans quelques secondes il sera dix-sept heures trente, l’heure attendue par les soixante-neuf concurrents de ces XVIIe Olympiades (*) Il fait vingt-trois degrés et la nuit tombera vite car le changement d’heure n’existe pas encore. Ceci n’a rien d’un marathon, c’est la guerre. Sous nos yeux le dossard numéro 11 est celui d’un jeune caporal éthiopien de la garde royale du négus. Il se nomme Abebe Bikila et il a vingt-huit ans. Il est venu à Rome pour reprendre un combat déjà gagné vingt ans plus tôt.
(*) = Jeux Olympiques et non Olympiades
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Dossard numéro 11. Des lettres blanches sur un carré noir et quelques plis, toujours les mêmes. Ce n’est plus qu’un corps noir qui tout absorbe et ne rend rien, c’est ce qu’on dira bientôt de moi sur les trottoirs et sur les ondes. C’est ce qu’on dira dans un instant car il faut patienter encore puisque je cours caché. Invisible et secret. Je me suis déchaussé juste avant le départ, c’est bien ce que je devais faire. Peut-être pour dire au monde qu’un homme venu les pieds nus peut en battre d’autres bien mieux vêtus. En vérité les chaussures donnent des ampoules, elles empêchent les ailes de se déployer. J’ai laissé mes chaussures dans une niche du petit cloître près du Capitole. Je vais pieds nus comme à la guerre et j’aime par-dessus tout le contact des pavés romains contre ma peau. Même si cela brûle, même si cela blesse et même si je reste à la merci du tranchant d'une pierre ou de la pointe d'un clou.
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D’un simple coup de feu on vient d’ouvrir une vanne et le débit est puissant – la sueur immédiate. Dans la formation de masse on se bouscule un peu ; on cherche à prendre pour soi le peu d’air et le peu d’espace disponible en guettant les premiers fléchissements. Malgré les mouvements saccadés des autres on a des rêves d’anguilles qui se faufilent depuis les Sargasses. On prend place et on se déploie comme des phalanges hoplites ; on se pousse des épaules vers le combat en serrant les lèvres et en fronçant les sourcils. En vérité on redoute tous la chute ou le claquage comme un mauvais coup du sort. On crierait volontiers si l’on n’avait pas peur de perdre quelques centimètres de souffle. C’est un vaste troupeau aux gestes nerveux, des demi-antilopes aux jambes frêles et au déplacement rapide, commente la Petite Voix. Le tout dans un espace-temps subdivisé en mètres et en secondes jusque dans leurs centièmes infimes.
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KILOMÈTRE ZERO
0′ 02″

Celui qui vient de tirer le coup de revolver garde le bras en l’air puis le descend à regret comme s’il venait de faire une chose irréparable : l’une de ces choses que l’on fait en tenant une arme alors que les autres n’en ont pas. Les oiseaux s’envolent et puisque l’un part devant tous les autres suivent sans demander leur reste. Instantanément la foudre soulève des nuées qui s’étendent bien au-delà des ruines.
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